MARANSIN Jean Pierre, baron (1770-1828)
France

gravure anonyme

Jean Pierre Maransin voit le jour le 20 mars 1770, à Lourdes (Hautes-Pyrénées). Volontaire le 13 février 1792 dans le 1er bataillon de son département, il est élu capitaine le même jour. Puis il fait les campagnes de 1792 à l’an II à l’armée des Pyrénées occidentales. Le 3 septembre 1793, il commande cinq compagnies et il repousse l’attaque du régiment d’Africa, dirigée contre le camp d’Ainhoa.

Il s’empare des hauteurs de Laudibart, du village d’Urdach, des magasins et de la fonderie de canons. Le 22 messidor an II, à la tête du 1er bataillon des Hautes-Pyrénées, il attaque le camp des émigrés, près de Berdaritz. Il prend, après le combat le plus opiniâtre, la caisse militaire de la légion, et la remet au général Digonnet. Assailli par un nombre considérable d’émigrés, il en tue deux de sa main et disperse les autres à coups de sabre.

Le 26 vendémiaire an III, lors de l’invasion de la vallée de Roncevaux par le général Moncey, il attaque, avec 1 200 hommes. Il prend le château d’Irati et brûle les magasins de la mâture royale. Au final, il cause à l’ennemi une perte de 4 millions. Passé avec son bataillon dans la demi-brigade des Landes, le 1er germinal suivant, il se rend à l’armée de l’ouest.

En vendémiaire an IV, avec cinq compagnies de grenadiers, il défend un convoi de grains attaqué par 4000 Vendéens commandés par Charrette. Il parvient à les disperser. Il amène le convoi à Legé, au moment où le général Raoul le croit tombé entre les mains de l’ennemi. Employé, en l’an VI, à l’armée britannique, et en l’an VII à celle du Danube, il soutient, le 4 floréal de cette dernière année, avec sa compagnie, les charges d’une nombreuse cavalerie autrichienne.

Il sauve les débris de la division Ferino et reprend six pièces de canon. Cette action lui vaut le grade de chef de bataillon le 26 prairial suivant. Il fait les campagnes des ans VIII et IX à l’armée du Rhin. Le 11 floréal an VIII, à la tête de son bataillon, il passe le premier le Rhin. Il s’empare alors de la ville de Schaffhausen, malgré la supériorité numérique de l’ennemi.

Le 20 du même mois, attaqué à Memmingen, et enveloppé par une division ennemie sous les ordres du général Kray, Maransin soutient un combat de deux heures contre des forces dix fois plus nombreuses. Il se fait jour à la baïonnette, et ramène son bataillon en renversant tout ce qui s’oppose à son passage. Quoique blessé d’un coup de feu qui lui traverse la cuisse, il continue de combattre. Maransin contribue puissamment au succès de la journée.

Rentré en France après la cessation des hostilités, on l’emploie sur les côtes de l’océan Atlantique pendant les ans XI et XII. Major du 31e léger, le 30 frimaire an XII, il devient colonel de la légion du Midi le 27 janvier 1807. Puis il fait partie du corps d’observation de la Gironde, devenu armée de Portugal, sous les ordres de Junot. À la bataille de Vimeiro, quand l’armée doit opérer un mouvement rétrograde, il se porte en avant et protège la retraite de l’armée.

Nommé général de brigade le 8 novembre 1808, il fait partie du 8e corps de l’armée d’Espagne. On le met à la disposition du maréchal Michel Ney, duc d’Elchingen, le 1er mars, pour être employé au 6e corps. Puis il passe au 5e corps sous les ordres du maréchal Mortier, duc de Trévise, le 10 avril suivant. Le 1er janvier 1811, la division dont il fait partie se met en mouvement pour se porter sur Badajoz, dont on a décidé le siège.

Parti de Fuente di Cantos le 8, à la poursuite de Ballesteros, il se trouve, le 25, au combat de Los Castillejos, en Andalousie. Là, il oblige l’ennemi, après un combat de deux heures, à battre en retraite. Le régiment de Léon tient encore, lorsque le général Maransin ordonne une charge à la baïonnette, qu’il conduit lui-même. Le régiment espagnol, mis en déroute, entraîne avec lui le corps entier de Francisco Vallesteros, qui subit alors  des pertes immenses.

Celui-ci, poursuivi toute la nuit par le général Maransin, à la tête des 28e léger et 103e de ligne, se rejette sur la rive gauche de la Guadiana. Il ne peut rallier ses troupes que derrière ce fleuve. Le 16 mai, Maransin commande une brigade de la division Girard. Il se distingue à la bataille d’Albuera, où il est grièvement blessé. Il reste à Séville pour y soigner sa blessure. On l’appelle, le 10 septembre, au commandement de la 2e division de réserve de l’armée du Midi. Il fait alors partie de la colonne envoyée dans les Alpujarras contre la division du comte de Montejo qu’il bat et disperse.

Il pousse ensuite jusqu’à Almeiria, reconnait la côte jusqu’à Malaga, et devient gouverneur de cette province. Vallesteros s’avance sur Malaga avec 5 800 hommes d’infanterie, et 1 000 cavaliers. Maransin sort alors de cette place à la tête de 1 800 hommes. Il parvient, après un combat de quatre heures, à forcer les Espagnols à battre en retraite, laissant le champ de bataille couvert de morts et de blessés. Maransin reçoit, dans cette journée, un coup de feu à travers le corps. Il est attaché, le 6 avril 1813, à la division de cavalerie légère du général Soult. Il va alors occuper Tolède et Illescas.

Nommé général de division le 30 mai, il demeure à la suite du quartier général. Il se trouve, le 21 juin, à la bataille de Vitoria. De cinq heures du matin à trois heures de l’après-midi, il lutte avec la plus grande énergie. Mais, accablé par le nombre toujours croissant des ennemis, il se retire. Il rejoint le gros de l’armée avec son artillerie. Le 6 juillet, les armées du Nord, du Centre et du Midi, forment l’armée d’Espagne, sous les ordres du maréchal Soult, duc de Dalmatie. Le 16, il prend le commandement de la 6e division d’infanterie, faisant partie du centre de cette armée.

Le 25, au col de Maïa, il culbute le corps du général Hill. Il lui enlève cinq pièces de canon, et lui prend 700 hommes. Il occupe avec ses troupes les camps d’Ainhoa et de Vérfi jusqu’au 5 septembre. Puis il commande la 5e division d’infanterie. Il combat vaillamment les 9, 10, 11, 12 et 13 décembre sur la Nive. Il reçoit un coup de feu à l’aine gauche, à la dernière de ces cinq journées.

Le 27 février 1814, il se trouve à la bataille d’Orthez, où il repousse l’attaque du général britannique Alten. Le 10 avril, à la bataille de Toulouse, il forme l’aile gauche de l’armée. Attaqué à sept heures du matin, près de l’embranchement du canal, il fait bonne contenance. Il ne peut être débusqué de ses positions malgré les efforts réitérés de l’ennemi.

Le roi l’emploie dans la 2e subdivision de la 10e division militaire le 15 janvier 1815. Le 10 mai, l’empereur lui confie le commandement de la 7e division de réserve des gardes nationales de l’armée des Alpes. C’est à la tête de ces troupes qu’il seconde les opérations militaires du général duc d’Albufera. Commandant provisoire de la division militaire de (Lyon), le 2 août, il est remis en non-activité le 26 octobre. Puis on le dénonce au ministre de la Police. Il subit alors à Tarbes un emprisonnement préventif de quatre mois.

Il est compris comme disponible dans le cadre de l’état-major général de l’armée le 30 décembre 1818. Puis on le met en retraite en décembre 1825. Il meurt à Paris, le 15 mai 1828.

Titres : Baron de l’Empire (15 août 1809).

Distinctions : légionnaire (4 germinal an XII), officier (20 mai 1812), commandeur de la Légion d’honneur (15 décembre 1815) ; chevalier de Saint-Louis (24 août 1815).

Hommages : Son nom est gravé sur l’Arc de Triomphe, côté ouest.

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2010-01-18.

Photos

Monument

Inscriptions :

Ici repose, Jean Pierre, général, MARANSIN, […], commandeur, de la, légion d’honneur, chevalier, de St Louis, né à Lourdes, le 20 mars 1770, mort à Paris, le 15 mai 1828.

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Date de la dernière mise à jour : 2 mai 2024