WEILL Georges (1865-1944)
France

Georges Weill voit le jour le 6 juillet 1865 à Sélestat (Bas-Rhin). C’est le fils du grand rabbin d’Algérie, Michel Weill (1814-1889), et d’Ève, dite Henriette, Marx (1826-1929), cousine germaine de Karl Marx.

Ayant opté pour la France après Sedan, la famille Weill s’installe à Lunéville, dont Georges fréquente le collège avant de poursuivre sa scolarité à Toul où officie son père, puis à Nancy. Il a tout juste dix-huit ans lorsqu’il réussit le concours de la section lettres de l’école normale de la rue d’Ulm. Reçu troisième à l’agrégation d’histoire et de géographie en 1886, il devient professeur du lycée d’Orléans, avant de rejoindre Lyon dès 1888.

Ensuite, il soutient sa thèse d’histoire sur la contestation de la monarchie absolue autour de la Saint-Barthélemy. Il consacre son mémoire complémentaire à  l’orientaliste Guillaume Postel, connu à la Renaissance par son intérêt pour l’islam. La qualité scientifique de ce dernier, qui déplace subtilement les idées reçues, est reconnue au-delà de l’Hexagone.

Après la mort de son père, en 1889, avec sa sœur, Jeanne, dite Dick May, il fréquente les milieux réformateurs. Comme d’autres jeunes lettrés, il fait la lecture et la conversation au comte de Chambrun. Ensuite, il étudie à l’œuvre de Saint-Simon. Il consacre alors une monographie en 1894 à celui qu’il qualifie de « précurseur du socialisme », bientôt élargie à l’école saint-simonienne, en 1896.

Il épouse, en juin 1899, . Ils auront nées deux filles : Marguerite, future Madame Rocher, qui conduite à Drancy pour avoir refusé de porter l’étoile jaune, en revient juste avant qu’il expire.

Cette étude est saluée par Émile Faguet dans la Revue des Deux Mondes et recommandée à l’influent Ernest Lavisse. Le comte de Chambrun intervint en personne auprès d’Ernest Lavisse pour que Georges Weill puisse se rapprocher de la capitale. Ce qui sera fait : on le mute au lycée Janson-de-Sailly. Il y reste peu, passant à Carnot (1895-1904) puis à Louis-le-Grand (1904-1906).

L’Affaire Dreyfus exacerbe son intérêt pour l’histoire « en train de se faire ». Il publie, en 1900, une Histoire du parti républicain en France de 1814 à 1870, que complète, en 1904, une Histoire du mouvement social en France, 1852-1902.

En 1901, il assure le secrétariat du comité « La propagande socialiste » qui envoie, sur le modèle des « Journaux pour tous » d’Émile Boivin, des brochures de propagande « là où le Parti n’a pas d’adhérents ». Le programme du comité, diffusé dans la presse, est repris dans les Cahiers de la quinzaine de Charles Péguy.

Devenu maître de conférences (1906) puis professeur (1910) à la faculté de Caen, il siège aux jurys de l’ENS et de l’agrégation d’histoire, tout en produisant des synthèses historiennes qui deviennent rapidement « des manuels classiques » et font, parfois encore, référence.

Il meurt le 14 avril 1944, à Paris (14ème). Il repose avec son père, Michel Weill (1814-1889), grand rabbin d’Alger, et avec sa sœur, Jeanne Weill, dite Dick May (1859-1925), femme de lettres et militante associative.

Publications :

  • Théories sur le Pouvoir Royal en France Pendant les Guerres de Religion (Paris, 1892) ;
  • Saint-Simon et son œuvre (1894) ;
  • L’Ecole Saint-Simonienne (1896) ;
  • Histoire du Parti Républicain en France, 1814-1870 (1900) ;
  • La France sous la Monarchie Constitutionnelle (1902) ;
  • Histoire du Mouvement Social en France, 1852-1902 (1904);
  • Le Catholicisme français au XIXe siècle (1907) ;
  • Histoire du catholicisme libéral en France, 1828-1908 (1909) ;
  • L’Alsace française de 1789 à 1870 (1916) ;
  • Histoire des États-Unis de 1787 à 1917 (1919) ;
  • Histoire de l’enseignement secondaire en France (1802-1920) (1921) ;
  • Histoire de l’idée laïque en France au XIXe siècle (1925) ;
  • L’éveil des nationalités et le mouvement libéral : 1815-1848 (1930) ;
  • Les Républicains français et l’Algérie (1931) ;
  • Le journal : origines, évolution et rôle de la presse périodique (1934) ;
  • L’Europe du XIXe siècle et l’idée de nationalité (1938) ;
  • Race et nation (posthume, 1939).

Distinction : chevalier (30 juillet 1935) de la Légion d’honneur.

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; WEILL Georges [WEILL Jacques, Georges] – Maitron. Date de création : 2024-03-20.

Monument

Inscriptions : Famille WEILL

Ici reposent
Georges WEILL, professeur à la faculté des lettres de Caen, 6 juillet 1865 – 14 avril 1944.
Bella Berthe WEYLL, décédée le 29 janvier 1976.
Marguerite WEYLL ép. ROCHER, 1900-1994.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 16 avril 2024