VINAVER Maxime (1863-1926)
Russie

Maxime (Moisseyevitsch) Vinaver (Russe : Максиим Моисеиевич Винаивер) voit le jour le 30 novembre 1863, à Varsovie (Pologne), dans une famille juive. Il vit d’abord à Saint-Pétersbourg (Russie) où il travaille comme assistant d’un avocat. En effet, juif, bien qu’avocat cette profession lui est interdite. Il se fait alors connaître comme juriste en publiant des articles dans des revues juridiques.

Plus tard, il aide la défense dans des affaires pénales résultant de l’antisémitisme. Ainsi, en 1900, il organise avec succès la défense, au procès de Vilnius (Lithuanie, alors Russie), de David Blondes, russe accusé de meurtre rituel. Puis en 1904, lors d’un procès civil à Gomel (Biélorussie actuelle, alors Russie), intitulé « Les victimes juives », il dirige un groupe d’avocats. Mais il démissionne après avoir accusé le juge d’être partial.

Ce n’est qu’en juillet 1904 qu’il peut prêter serment comme avocat.

Puis il enseigne les sciences sociales à la Nouvelle Université de Bruxelles et à l’École des Sciences Sociales de Paris. Il devient membre de la Société juridique de l’université de Saint-Pétersbourg et dirige de 1904 à 1906 le département de droit civil de la rédaction du journal Rechtskurier der Gesellschaft.

En 1905, c’est l’un des fondateurs, dirigeants et théoriciens du parti constitutionnel démocratique, appelé le parti des cadets. Il devient membre de son Comité central et député à la Première Douma d’État. Il participe aussi à la Société pour l’éducation des Juifs russes et devient président de la Commission historique et ethnographique.

Pendant la révolution de 1905, c’est l’un des fondateurs de l’Union pour les pleins droits du peuple juif en Russie. Après la dissolution de la Douma en 1906, c’est un des signataires du Manifeste de Vyborg. De ce fait, on le condamne à trois mois de prison.

Par ailleurs, il collectionne des peintures. En 1907, il aide Marc Chagall à démarrer sa carrière de peintre et lui procure un logement à la rédaction du magazine Voskhod. Il le soutient ensuite avec une petite bourse pour qu’il puisse se rendre à Paris en septembre 1910.

Après la Révolution de février 1917, il rejoint le groupe de travail chargé de rédiger les lois pour l’élection d’une Assemblée constituante. Le gouvernement provisoire le nomme sénateur de la chambre civile de la Cour de cassation du Sénat. Il est aussi membre de la nouvelle Douma. Il fait alors partie de l’aile gauche du parti des cadets. C’est le vice-président du groupe au Soviet provisoire de la République de Russie.

En 1913-1917, il publie le Courrier de droit civil. En 1917, il se fait élire à l’Assemblée constituante de Petrograd (Saint-Pétersbourg). À partir de mars 1917, il dirige la Commission d’agitation et de publication du parti des cadets avec l’historien Alexandre Kornilov. C’est aussi l’un des rédacteurs du journal Kurier du Parti de la Liberté du Peuple.

Puis, il s’enfuit en Crimée et participe à la conférence des cadets le 1er octobre 1918 à Gaspra. Au printemps 1919, il devient ministre des Affaires étrangères du gouvernement régional de Crimée, qui s’est retourné contre les bolcheviks auprès des puissances de l’Entente.

En 1919, il émigre en France et s’installe à Paris. Là, il appelle les alliés de la Russie à continuer de soutenir le mouvement blanc. Il est aussi président de la Société d’édition russe à Paris et l’un des fondateurs du journal russe Actualités récentes. C’est l’initiateur d’une université russe au sein de la Sorbonne, où il donne une conférence sur le droit civil russe.

De plus, il participe à la publication du journal Jewish Tribune qui lutte contre l’antisémitisme. Comme témoin de la défense, il joue un grand rôle dans le procès de Sholem Schwarzbard. Ce dernier avait, en 1926, abattu à Paris l’ancien président ukrainien Symon Petliura.

Il décède le 10 octobre 1926 à Menthon-Saint-Bernard (Haute-Savoie). Il repose avec sa femme, Rosa Hischine (1872-1951), deux de ses trois enfants, la radiologue Valentina Vinaver Kremer (1895-1983) et l’avocate Sofia Vinaver Grinberg (1904-1964), et son petit fils Michel Grinberg, dit Vinaver (1927-2022), auteur dramatique et homme d’affaires. Maxim Vivaner est l’arrière grand-père de l’actrice Anouk Grinberg, la fille de Michel.

Sources : Geneanet ; Wikipedia. Date de création : 2024-01-20.

Photos

Monument

Le monument est surmonté d’un buste en bronze, de facture inconnue, mais signé AV.

Inscriptions :

Maxime VINAVER, né le 19 novembre 1862, décédé le 10 octobre 1926.
Mme Rose VINAVER, née HISCHINE, 23 septembre 1872, 6 octobre 1951.
Sophie, GRINBERG VINAVER, 1904-1964.
Michel CREMER, 1890-1968.
Léon GRINBERG, 1900-1981.
Michel VINAVER, né le 20 janvier 1906, décédé le 1 octobre 1930.
Mme Régine MARGOLINE, née VINAVER, 3 juillet 1869, 17 mars 1936.
A la mémoire de, Arthur VINAVER, Régine VINAVER, Georges VINAVER, Arthur BRONSTEIN.
Lydie, BRONSTEIN-MARGOLINE, 1898-1976.
Denis MASSE, 1942-1999.
Valentine CREMER, née VINAVER, 1895-1983.
Michel GRINBERG VINAVER, 1927-2022.
Blanche BRONSTEIN, née VINAVER, 1904-1999.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 16 avril 2024