VILLEMAIN Abel François (1790-1870)
France

portrait par Ary Scheffer, 1855 - Musée du Louvre
Ecrivain, secrétaire perpétuel de l'Académie Française

Abel François Villemain voit le jour le 9 juin 1790, à Paris. C’est le fils d’un marchand de soieries, Ignace Jean Villemain, et d’Anne Geneviève Laumier, fille d’un bourgeois de Paris. Il commence ses études chez Planche ; c’est là que, dès douze ans, il joue la tragédie en grec. Il poursuit ensuite ses études au Lycée Louis-le-Grand à Paris.

Abel François Villemain se fait remarquer par la brillance de son esprit et son extrême facilité. Il est l’élève de Luce de Lancival en rhétorique, qui se fait suppléer par lui lorsque la maladie la tient éloignée de sa chaire. Parallèlement, il suit des études de droit. Il assoit très tôt une réputation méritée. Louis de Fontanes, Grand maître de l’Université, le nomme d’emblée professeur suppléant de rhétorique au Lycée Charlemagne en 1810.

Il devient ensuite maître de conférences de littérature française et de versification latine à l’Ecole normale supérieure. Il est chargé du discours latin, dont l’usage déjà en désuétude, vient d’être rétabli à la distribution des Prix du concours général. En 1812, il obtient un prix de l’Académie Française pour un «Eloge de Montaigne».

Grâce à ce succès mérité, il peut désormais compter sur le soutien de Suard, du comte de Narbonne, de la princesse de Vaudémont. On le reçoit dans les salons littéraires de l’époque, où ses qualités et ses talents de conteur et de narrateur le font rechercher. Pourtant, ses contemporains dressent un portrait sévère de Villemain.

Armand de Pontmartin parle de « sa laideur simiesque, sa tenue négligée, le gilet de tricot d’une propreté douteuse dépassant la manche de l’habit… ». Sa carrière administrative prend fin avec la chute de l’Empire. La restauration lui ouvre pourtant des opportunités qu’il saura saisir. Le 21 avril 1814, on l’autorise, exceptionnellement, à lire dans l’enceinte de l’Académie Française, en présence de l’Empereur de Russie, Alexandre Ier, et du Roi de Prusse, son mémoire intitulé Avantages et inconvénients de la Critique.

L’opinion libérale juge très sévèrement ses compliments en direction des souverains étrangers. Villemain, en mai 1814, devient professeur adjoint d’histoire moderne à la Sorbonne, où il supplée Guizot. L’Académie Française le couronne à nouveau, le 25 août 1816 pour son Eloge de Montesquieu.

Il devient, en novembre de la même année, professeur d’éloquence française à la Sorbonne en remplacement de Royer Collard. C’est à ce poste, où pendant près de dix ans, il donne une série de cours de littérature qui influencent notablement sur ses jeunes contemporains. Sa grande chance est avant tout d’avoir précédé le mouvement romantique.

En 1819, il publie l’Histoire de Cromwell, ouvrage qui est traduit en plusieurs langues. Il devient maître des Requêtes au Conseil d’Etat sous le ministère Decazes (4 novembre 1818). Il est conseiller d’Etat en 1826, puis passe chef de la division de l’Imprimerie et de la Librairie au ministère de l’Intérieur (décembre 1819). Le 24 avril 1821, il succède à l’Académie Française au fauteuil de Louis de Fontanes, Grand-maître de l’Université.

Partisan de l’indépendance de la Grèce, il publie Lascaris ou les Grecs du XVe siècle (1825), et «l’Essai sur l’état des Grecs depuis la conquête musulmane» (1825). En 1822, il donne la traduction de la «République de Cicéron.» Mais, le ministère Villette, inquiet du succès des cours professés en Sorbonne, ordonne leur suspension.

Villemain est élu député par le département de l’Eure le 10 juillet 1830, il siège parmi les constitutionnels. La Révolution de 1830 lui assure une position politique enviable. Il fait partie de la Commission de révision de la Chartre. Mais son mandat n’est pas renouvelé par ses électeurs.

Le Roi Louis-Philippe le nomme membre du Conseil Royal de l’instruction publique, il en devient le vice-président en 1832. Il est ensuite conseiller d’Etat. Il est secrétaire perpétuel de l’Académie Française le 11 novembre 1834.

La Révolution de 1848, le renvoie à ses chères études. Il se démet de son titre de professeur et ne revient pas à la Sorbonne en 1852. Dès lors, il se consacre entièrement à la publication de quelques ouvrages nouveaux et à la réédition d’ouvrages plus anciens.

En 1860, il fait paraître La France, l’Empire et la Papauté. Son Histoire de Grégoire VII, un de ses meilleurs ouvrages, parait après sa mort, en 1873. Abel François Villemain décède à Paris, le 8 mai 1870.

Titres : Pair de France (11 octobre 1832). Distinctions : La Légion d’honneur mentionnée dans l’inscription ne figure pas dans la Base Léonore.

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2007-01-07.

Photos

Monument

La stèle de la sépulture était ornée d’un médaillon en bronze, œuvre du sculpteur Lequien, qui a disparu.

Inscriptions :

Abel François VILLEMAIN, né à Paris le 7 juin 1790, secrétaire perpétuel, de l’académie française, membre de l’académie des inscriptions, et belles lettres, professeur de la faculté des lettres, pair de France, ministre de l’instruction publique, grand officier de la Légion d’honneur, décédé à Paris à l’Institut de France, le 8 mai 1870.

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Date de la dernière mise à jour : 28 janvier 2022