THORNANDER Nils (1958-2022)
Suède

Nils Thornander voit le jour le 3 mai 1958, à Stockholm (Suède) d’un père suédois et d’une mère française.

À 15 ans, il s’installe en France et suit les cours du lycée Condorcet. C’est devant ce lycée que, après la rentrée de 1973, la télévision l’interviewe sur l’abaissement de l’âge de la majorité électorale.

Ayant décidé très tôt de devenir un artiste expérimental, il s’attache d’abord à acquérir les techniques classiques de la grande peinture. Puis il les met au service de l’exploration de nouvelles formes esthétiques. Dans ses œuvres picturales, il confronte des catégories d’arts jugées opposées au sein de l’histoire de l’art.

Ses œuvres musicales questionnent l’opposition musique savante / musique populaire. Il brouille les frontières imposées par les techniques, articulant vidéo et peinture, matière physique et numérique, image, mots et son.

En 1994, il rédige pour la revue d’avant-garde suédoise 90Tal son « manifeste du Continuum ». Il y théorise la contribution de l’artiste au monde contemporain : 

« Il s’agit bien de repenser les articulations de points de vue multiples et mobiles sur des choses elles-mêmes en constante évolution. […] Un vaste continuum doit relier des systèmes de représentation jadis contradictoires. »

Il meurt le 10 juin 2022, à Paris.

Créations plastiques

Il met au point, à la fin des années 1980, une technique de peinture en volume avec des hypercubes immersifs. Il oppose les effets sur la matière de la lumière naturelle et de la lumière électrique avec des caissons lumineux. De plus, il articule la fixité de la peinture avec l’impermanence de la projection vidéo en élaborant des peintures-vidéos.

Il s’intéresse à l’art numérique dès le milieu des années 1990. En 1995, à l’invitation d’Alberto Sorbelli, il crée une pièce unissant humanisme et  panoptisme, pour le CD-Rom Just from Cynthia présenté au Centre Pompidou.

L’opposition esthétique entre la matière physique et la représentation numérique aboutit aux œuvres produites avec Mildred Simantov. Parmi celles ci figurent Réfectoire, présenté au musée Carnavalet lors de la Nuit Blanche 2010, et L’Âge adulte, le Tuning Book, un livre-album à QR Code, exposé au Palais de Tokyo.

En 2016, l’œuvre Like Me déploie, dans un espace de 600 mètres carrés.

Créations sonores

La composition musicale prend une place croissante dans ses œuvres à partir des années 2000. En 1998, Silke Fischer le choisit pour la musique de son documentaire Putzen in Paris (Paris poussière), diffusé sur Arte Thema.

Il réalise aussi le design sonore de l’œuvre de Magnus Bärtas Claims of Victor, présentée à Séoul en 2015 et signe la musique du long métrage Reception (Save The Date), réalisé par Gilles Verdiani en 2016.

À la fin des années 2010, il compose une œuvre de 24 heures, Absolute Value, « dont les fréquences sonores visent à accorder le monde ». Un premier extrait est créé à l’IRCAM en 2019.

Autres créations

« Se confrontant aux pensées esthétiques d’autres », il collabore avec des créateurs pour l’opéra, le théâtre, le cinéma, la télévision ou le livre d’art.

En 2000, il crée avec Gilles Verdiani La Zone Érogène, un laboratoire de life-design. Ils seront rejoints par Brian Lucas et Hortense Vorringen. Ce quatuor d’esthètes ambitieux réalise, entre autres, Préliminaires, une œuvre multiple sur DVD.

En 2022, il prépare Jour, un livre de ses meilleures publications sur le réseau. Celui ci est achevé après sa mort par ses amis et publié chez Edisens Paris, en mai 2023.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2025-06-10.

Photos

Monument

Inscriptions :

Nils THORNANDER, 1958-2022.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 12 juin 2025