SUBERVILLE Gérald (1917-2002)
France

Gérald (François Jean) Suberville voit le jour le 14 septembre 1917, à Toulon (Var). Son père, Édouard Suberville est intendant colonel dans l’Armée de terre.

Il suit des études de droit à Rennes (Ille-et-Vilaine) et milite en 1936-1937 à la « Jeune République ». Mobilisé, il sert sur le front de l’Aisne. A l’automne 1940, après l’échec d’une tentative de passage en Angleterre, il se fait embaucher à Tarascon-sur-Ariège (Ariège), comme manœuvre dans une fonderie.

Il rencontre alors à Montauban sa « compagne de guerre », Désirée Liéven, la « princesse rouge », fille d’aristocrates baltes, engagée dès 1935 au côté des communistes espagnols.

Installé à Marseille en février 1941, il travaille dans une entreprise textile puis, de juin 1941 à janvier 1942, à Vichy comme rédacteur au Ministère du ravitaillement. Là, il recueille des renseignements qu’il transmet en Angleterre sur les réquisitions opérées au profit de l’occupant.

De retour à Marseille en février, il prend contact avec « Combat ». Mais il souhaite créer une résistance « ouvrière » et va à Béziers. Là, sous les noms de « Granier », « Lebel », puis « Janvier », en relation avec Marcel Degliame-Fouché, il devient un des organisateurs, puis le responsable régional de l’« Action Ouvrière » (AO).

C’est une branche de « Combat », consacrée à l’action dans les entreprises par la grève et le sabotage. Il adhère au Parti Communiste Français (PCF) en 1943 mais n’entretient que peu de rapports avec la hiérarchie. Il implante aussi l’AO dans les zones minières : Bédarieux, les houillères de Graissessac, du Bousquet d’Orb, de Camplong.

Toute la Résistance appelle à la grève le 11 novembre 1943. Les déraillements spectaculaires de convois chargés de charbon ou de bauxite commencent à la fin de 1943 et s’amplifient au printemps de 1944.

Le chef régional Gilbert de Chambrun le nomme à la tête des FFI de l’Hérault, en mai 1944. Il participe donc aux combats de la Libération. Ainsi, le 22 août il dirige une embuscade à Colombières (Hérault) qui retarde de quelques heures une colonne allemande.

Après la Libération, il préside, le 3 septembre, à Montpellier, une cour martiale FFI. En janvier 1945, on l’envoie, avec son « bataillon des volontaires de l’Hérault » en Franche-Comté puis sur le front du Rhin, dans l’armée De Lattre.

De retour en France, il travaille comme journaliste à La voix de la patrie, quotidien régional du Front national dans le Languedoc-Roussillon. Mais le PCF l’exclue en 1951, suite à des divergences avec la direction. Licencié du journal, il doit quitter la région. Il retrouve avec difficultés du travail à Paris dans les études de marché, puis à la SEMA (Société d’Economie et de Mathématiques Appliquées), entreprise où il demeura jusqu’à sa retraite en 1980.

Il adhère à la « Nouvelle Gauche » en 1956, puis à l’UGS. De plus, il participe aussi à la rédaction de la revue Tribune marxiste. S’opposant à l’adhésion prévue de Pierre Mendès-France, il refuse l’unification avec le PSA, qui produit en avril 1960 le PSU. Il milite ensuite à la CGT et comme délégué du personnel dans son entreprise.

« Acteur passionné » de mai 1968 à Paris, il participe au comité d’occupation de la Sorbonne. C’est aussi un membre du comité d’action du 3ème arrondissement de 1968 à 1972. Puis, il participe, en Espagne en 1977, au premier congrès de la CNT de l’après-franquisme.

Il meurt le 9 juillet 2002, à Paris. Il repose avec son compagnon, le physicien Henri van Regemorter (1925-2002).

Sources : https://maitron.fr/suberville-gerald. Date de création : 2025-10-25.

Monument

Inscriptions :

Gérald SUBERVILLE, 1917-2002.
Henri VAN REGEMORTER, 1925-2002.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 28 octobre 2025