SOUVESTRE Marie (1835-1905)
France

Marie (Claire) Souvestre voit le jour le 28 avril 1835, à Brest (Finistère). C’est la fille de l’écrivain Émile Souvestre et de sa femme, Anne Angélique Papot. Elle fréquente la haute bourgeoisie républicaine et nombre d’artistes. Polyglotte, Marie Souvestre entretient des correspondances multiples et voyage beaucoup.

En 1865, elle crée avec celle qui est sa compagne depuis 1859, Caroline Dussault, une école d’enseignement secondaire pour les jeunes filles de familles dirigeantes ou aristocrates d’Europe et des États-Unis. L’école, appelée « Les Ruches » se trouve d’abord à Fontainebleau, puis à Avon (Seine-et-Marne).

Le cursus scolaire de l’école se fait alors sur quatre ans. La majorité des cours se font en français. On y étudie aussi les langues étrangères : anglais, allemand et l’italien. Cette école à statut privé préparera plus tard au baccalauréat, quand il sera accessible aux femmes. Marie Souvestre se charge de l’enseignement de l’histoire.

Parmi les élèves des Ruches, à Avon, on trouve, en 1882, l’écrivaine anglaise Dorothy Bussy, née Strachey, qui publiera anonymement le roman Olivia (1949), où elle relate sa passion d’alors pour la directrice de l’établissement, Mlle Julie, c’est-à-dire Marie Souvestre. Une version filmée d’Olivia sera réalisée par Jacqueline Audry en 1951, avec Edwige Feuillère dans le rôle de Mlle Julie.

Les deux femmes se séparent en 1883. Caroline Dussault devient la seule propriétaire de l’école, car elle détient les diplômes nécessaires pour enseigner en France.

Faute de posséder ces diplômes, Marie Souvestre quitte la France pour l’Angleterre et ouvre une seconde école à Wimbledon, près de Londres (Grande-Bretagne). Elle appelle cette nouvelle école Allenswood Academy. Parmi ses élèves figure notamment Eleanor Roosevelt qui deviendra une parfaite francophone, après y avoir appris le français.

Dans ces deux établissements, elle prône pour les jeunes filles l’autonomie et la réflexion, associée à l’indépendance. À l’époque, ses préceptes vont à l’encontre des valeurs de la société victorienne.

L’Américaine Natalie Barney est également élève des Ruches, pendant 18 mois (entre 1886 à 1888), non sous la direction de Marie Souvestre — déjà installée à Londres — mais sous celle de Caroline Dussaut, puis après le décès de celle-ci, de Gabrielle Victorine Lainé (à partir d’août 1887). L’école d’Avon ferme ses portes vers 1900.

Elle meurt le 30 mars 1905, à Wimbledon (Grande-Bretagne). Elle repose avec son père, l’homme de lettres Emile Souvestre (1806-1854).

Après sa mort, Marie Souvestre lègue 500 000 francs à la Société Philanthropique de Paris. Ce don permet la construction d’une ruche ouvrière modèle située rue d’Allemagne et passage de Melun à Paris (19ème). Ses anciennes élèves se réunissent alors pour fonder une bourse de 1 500 francs destinée à aider chaque année une jeune Française à faire un séjour à l’étranger.

Traductions :

  • Caroline Clive, Paul Ferroll, Paris, Michel Lévy frères (1859) ;
  • Émilie Carlen, Deux jeunes femmes ou Un an de mariage, Paris, Michel Lévy frères (1866).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-12-19.

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Monument

Inscriptions : Marie SOUVESTRE décédée le 30 mars 1905.

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Date de la dernière mise à jour : 21 décembre 2022