Charles Etienne François Ruty nait à Besançon (Doubs), le 4 novembre 1774. Lieutenant-général d’artillerie il participa aux grandes campagnes du Premier Empire. Il fait de brillantes études. Ruty entre ensuite à l’école d’artillerie de Châlons. Il en sort avec le grade de sous-lieutenant le 6 octobre 1793. Ruty devient le 6 octobre lieutenant en second dans le 2e régiment d’artillerie à l’Armée du Nord.
Il est blessé d’un éclat d’obus à la jambe à Comines, dans un combat homérique qu’il soutient pendant plusieurs heures contre une batterie ennemie. Ensuite, il passe à l’armée de Rhin-et-Moselle. C’est là qu’il devient capitaine, le 4 ventôse an II. Lors du siège de Kehl, dans une attaque en force très vive menée par les autrichiens contre un ouvrage avancé du camp retranché, il tient avec quelques canonniers de sa compagnie dans un saillant de la forteresse.
Il reçoit une balle qui lui traverse la mâchoire de part en part et la violence du coup l’assomme. Il ne doit la vie qu’à la bravoure et le dévouement d’un de ses sergents, qui le prend sur ses épaules et l’emmène loin du danger, pour cela, il reçoit un brevet d’honneur pour cet exploit. Ruty suit le général Bonaparte en Egypte et partage la vie et la gloire de ses compagnons d’armes.
Le général en chef, le nommé chef de bataillon, à la journée des Pyramides, le 3 thermidor an VI. Il commande l’artillerie de l’armée à Aboukir, et reçoit un sabre d’honneur pour sa conduite distinguée dans le combat du X brumaire an VIII contre les turcs. Ceux ci avaient débarqué près de l’embouchure du Nil par la branche de Damiette, mais sont rejetés à la mer.
Ruty devient chef de brigade commandant le 4e régiment d’artillerie à pied. Quelques mois après il passe directeur d’artillerie à Perpignan. Ruty reçoit l’ordre de rejoindre le corps d’armée de Ney et de prendre la direction du parc d’artillerie. On l’envoie à Vesel le 26 octobre 1806. Seulement un mois après son arrivée, il envoie son rapport au ministre de la guerre qui le félicite pour le travail accompli.
Ruty devient général de brigade le 8 janvier 1807. Il obtient le commandement de l’école de Toulouse en 1808. En Espagne, il commande l’artillerie du 7e corps d’armée et dirige l’artillerie au siège de Cindad-Rodrigo en 1810. Il contribue en grande partie, par ses manœuvres astucieuses, à la prise de la ville. Il se distingue encore aux combats de Santa Marta et de Villaba.
C’est lors de la guerre d’Espagne qu’il a l’idée d’un nouveau genre d’obusiers. Celui ci, très largement utilisé ensuite, prend le nom d’obusiers Ruty. Le 10 janvier 1813, en récompense de ses mérites et des services rendus, il devient lieutenant-général. Il passe commandant en chef de l’artillerie de la grande armée, le 17 novembre suivant. En avril 1814, il adhère aux actes du Sénat. Au retour de l’île d’Elbe, il se rallie à l’Empereur qui l’affecte à l’armée du Nord.
Le général comte Ruty décède à Paris, le 24 avril 1828. Il repose avec Anatole-Théodore comte Ruty (1822-1880), pair de France.
Titres : Baron de l’Empire (11 aout 1808), comte de l’Empire (11 septembre 1813), pair de France (5 mars 1819).
Distinctions : légionnaire (19 frimaire an IX), officier (25 prairial an XI), commandeur (8 janvier 1807), grand-officier de la Légion d’honneur (5 août 1814) ; chevalier de Saint-Louis (1814).
Hommages : Son nom est gravé sur l’Arc de Triomphe.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2006-09-27.
