ROUSSIN Albin Reine, baron (1781-1854)
France

portrait par Charles Philippe Larivière, 1841 - Château de Versailles
Ministre de la marine

Albin Reine Roussin nait à Dijon (Côte-d’Or), le 21 avril 1781. C’est le fils d’Edme Roussin, avocat au Parlement de Bourgogne, et d’Hélène Masson. Il s’embarque comme mousse à l’âge de treize ans, en décembre 1793, sur la République.

Quelques mois plus tard, il devient novice sur la canonnière Chiffonne, sur les côtes de Flandre. En août 1794, il s’embarque comme matelot timonier sur le Tortu. Pendant vingt-huit mois, il fait alors une campagne en Norvège, une à Saint-Domingue et des croisières dans les mers d’Europe. En décembre 1796, il fait la campagne d’Irlande à bord du Trajan.

En 1801, il est reçu aux examens aspirant de première classe. Puis il devient lieutenant de vaisseau en 1807. En mai 1808, il passe comme second sur l’Iéna de 14 canons. Le 28 octobre 1808, il rencontre la frégate anglaise la Modeste de 44 canons. L’Iéna soutient un combat de nuit de deux heures et demie. Mais il est fait prisonnier et ne revient à l’île de France (Ile Maurice) que grâce à un échange.

Il embarque, le 11 janvier 1810, sur la Minerve, comme second capitaine. Le 3 juillet suivant, cette frégate soutient un combat contre trois vaisseaux : le Ceylan, le Windham et l’Assell. Puis les 20, 22 et 23 août 1810, elle prend part aux combats contre les frégates anglaises le Syrius, la Magicienne, la Néréide et l’Iphigénie. À l’issue de ces combats, il passe capitaine de frégate.

Compris dans la capitulation de l’île de France, en 1810, il débarque à Morlaix en mars 1811. En octobre 1811, il commande la frégate la Corée. Il parvient à sortir du Havre, malgré la vigilance des Anglais, le 16 décembre.

Il se porte ensuite sur Lisbonne pour intercepter la correspondance entre cette ville et l’Angleterre. En croisant entre Madère et les Canaries, il capture six bâtiments. Le 28 février 1813, il ramène à Brest 396 prisonniers.

En 1814, il conduit à Riga 360 blessés de la Garde impériale russe. et passe capitaine de vaisseau. En 1815, apprenant le débarquement de Napoléon Ier à Golfe-Juan, il prête serment aux Bourbons.

Néanmoins, pendant les Cent-Jours, il accepte le commandement des fédérés de marine du port de Brest. À la Seconde Restauration, il est renvoyé sans grade et sans pension de retraite. Le nouveau ministre de la Marine, le vicomte Dubouchage, a pour lui une estime particulière et le fait réintégrer presque aussitôt.

En décembre 1816, il explore les côtes occidentales d’Afrique. Il rectifie la position du banc d’Arguier sur lequel la Méduse vient de faire naufrage, à environ 420 lieues de côtes. En 1819, il explore les côtes du Brésil. Il décrit l’archipel des Abrolhos et la vigie de Manoel-Luiz, écueil dangereux, et environ 900 lieues des côtes orientales de l’Amérique.

En 1821, il commande la frégate l’Amazone et la station navale sur les côtes de l’Amérique méridionale.

Il passe contre-amiral le 17 août 1822. En 1824, il devient membre du Conseil d’amirauté. Il fait adopter, en 1826, la création du vaisseau-école de Brest.

En 1828, il commande une escadre de neuf bâtiments de guerre. Celle ci part au Brésil pour obtenir la réparation des dommages causés aux français lors du siège de Buenos Aires. Le 5 juillet 1828, il arrive devant Rio de Janeiro.

En moins de huit jours un traité est conclu. Celui ci fait droit aux demandes de la France et rétablit les relations amicales qui existaient auparavant entre les deux pays. On le récompense alors du succès de sa mission par le titre de gentilhomme honoraire de la chambre du roi. Le 25 janvier 1830, l’Académie des Sciences l’admet comme membre de la section de géographie et de navigation.

Roussin se rallie à Louis-Philippe. Appelé au Conseil d’amirauté réorganisé, il devient directeur du personnel au ministère de la marine, le 31 août 1830. Puis il passe vice-amiral, le 26 juillet 1831. Ensuite, il est nommé préfet maritime à Brest (17 septembre), puis membre du Bureau des longitudes (11 janvier 1832).

Il devient ambassadeur à Constantinople en octobre 1832. En 1836, il vient en France en congé. Il prend part aux travaux de la Chambre des pairs en 1837. Mais la rupture entre le sultan et Mehmet-Ali le rappelle à Constantinople. Il a le tort d’appuyer la note collective des cinq puissances dirigée contre le vice-roi d’Égypte, qui a les sympathies de la France. On le rappelle, le 18 septembre 1839.

Secrétaire de la Chambre des pairs à son retour, il devient ministre de la marine le 1er mars 1840 dans le second ministère Thiers, jusqu’au 29 octobre 1840. Pendant son administration, il crée un service de paquebots à vapeur pour les liaisons transatlantiques.

Promu amiral à sa sortie du ministère, il reprend son siège à la Chambre des pairs. François Guizot le choisit comme ministre de la Marine, le 7 février 1843, dans le troisième ministère Soult. Mais son état de sa santé le contraint à la démission dès le 23 juillet suivant.

Il se retire dans le Midi et cesse d’assister aux séances de la Chambre haute. Rallié, après la Révolution de 1848, à la politique du prince Louis-Napoléon Bonaparte, il entre de droit, en sa qualité d’amiral, au Sénat du Second Empire, le 26 janvier 1852. Il meurt deux ans plus tard, le 21 février 1854, à Paris.

Titres : baron (octobre 1820), Pair de France (11 octobre 1832). Distinctions : chevalier (20 décembre 1810), officier (5 juillet 1820), commandeur (22 mai 1825), grand-officier (1 mars 1831), grand-croix de la Légion d’honneur (19 janvier 1836), chevalier (1814), commandeur de Saint-Louis (1828), chevalier de Saint-Wladimir(1814), officier commandeur de Cruzero (1820).

Sources : Mullié (Charles) Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer, de 1789 à 1850, Paris, 1852 ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2008-03-29.

Photos

Monument

Inscriptions :

Le Baron ROUSSIN Albin Reine, amiral sénateur, grand-croix de la légion d’honneur, membre de l’académie des sciences, et du bureau des longitudes, ancien administrateur de la marine, ancien ambassadeur de France, à Constantinople, né à Dijon le 21 avril 1781, décédé à Paris, le 21 février 1854.
Virginie PENTIGNY, veuve de l’amiral Baron ROUSSIN, née à Rouen le 4 juin 1794, décédée à Paris le 12 Xbre 1869.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 12 juin 2023