RIVET Paul (1876-1958)
France

Fondateur du Musée de l'homme

Paul Rivet voit le jour le 7 mai 1876, à Wasigny (Ardennes). Il fait ses études supérieures à l’école nationale de médecine militaire de Lyon, dont il sort docteur en 1897. En 1901, on lui offre d’accompagner, comme médecin, la Mission Géodésique.

Celle-ci se rend en Equateur pour y reprendre avec des méthodes plus rigoureuses et des instruments plus précis, les travaux mené de 1735 à 1745, par La Condamine, Louis Godin et Pierre Bouguer. Il s’agit de mesurer un arc de méridien à un degré de proximité de l’équateur.

À la fin de cette mission, il reste en Amérique du Sud pendant six ans. Il y observe les habitants des vallées inter-andines. À son retour à Paris, le Muséum national d’histoire naturelle l’engage comme assistant. Cela lui permet de l’ordre dans ses observations sud-américaines. Ses notes sont publiées avec celles de René Vernaus, alors directeur du Museum, entre 1912 et 1922, sous le titre Ethnographie ancienne de l’équateur.

En 1926, Paul Rivet participe à la fondation de l’Institut d’ethnologie de l’Université de Paris. Il en devient secrétaire-général, avec Marcel Mauss, et l’un des premiers professeurs.

En 1928, il succède à René Vernaus à la direction du Musée d’Ethnographie du Trocadéro (MET). Celui ci est rattaché au Muséum d’histoire naturelle. En 1937, le MET devient le Musée de l’Homme et s’installe dans le palais de Chaillot, élevé à l’occasion de l’exposition internationale de Paris.

Par ailleurs, c’est le fondateur et le président du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, créé le 5 mars 1934. Il se fait élire conseiller de Paris comme candidat unique de la gauche, le 12 mai 1935. En juin 1940, il placarde à l’entrée du Musée de l’Homme, le poème de Rudyard Kipling, Si, dans la traduction d’André Maurois, en signe de protestation contre l’armistice.

Le gouvernement de Vichy le relève de ses fonctions. A l’automne 1940, il adhère au groupe de résistance, le réseau du Musée de l’homme. Recherché par la Gestapo, il fuit. Il parvient, en février 1941, à gagner la Colombie, où le président Eduardo Santos lui ouvre les bras.

Il participe à la fondation de l’institut d’ethnologie colombien et à la création d’un musée à Bogota. En 1943, il est attaché culturel de la France combattante pour l’Amérique latine, à Mexico. Il parvient à y rédiger et à publier, à Montréal, un livre qu’il porte en lui depuis longtemps : Les origines de l’homme américain.

Il y écrit que l’Asie est le berceau de l’homme américain. Mais il indique aussi que des migrations se sont produites depuis l’Australie, 6000 ans auparavant, et depuis la Mélanésie un peu plus tard. L’ouvrage contient des arguments linguistiques et anthropologiques qui tendent à prouver sa thèse de la migration.

Après 1945, ses travaux linguistiques apportent des éléments nouveaux sur les langues aymara et quechua. Paul Rivet conserve des attaches affectives en Equateur, par son mariage avec Mercedes Andrade.

Il multiplie à Paris, des institutions comme la Maison de l’Amérique latine, l’Institut des Hautes études brésiliennes qu’il fonde avec Paul Duarte. Enfin, en 1954, s’ouvre à la Sorbonne, avec son concours, l’Institut des Hautes études de l’Amérique latine où il multiplie les conférences.

Il se fait élire député socialiste à la Libération, mais démissionne de la SFIO, en 1948, et rejoint l’Union progressiste. Il est favorable à des négociations avec Ho Chi Minh pour conserver l’Indochine dans l’Union Française et démissionne de la conférence de Fontainebleau (juillet 1946).

Candidat neutraliste, il se fait battre aux élections législatives de juin 1951 et renonce alors à la politique active. Il quitte l’Union progressiste quand elle ne vote pas l’investiture de Pierre Mendès France, en juin 1954.

Paul Rivet se préoccupe alors de l’avenir de l’Algérie. Il signe, le 21 avril 1956, dans Le Monde, « L’Appel pour le salut et le renouveau de l’Algérie Française ». Il considère que l’inéluctable indépendance algérienne ne pourra être que progressive. À la demande de Guy Mollet, il va défendre les positions françaises sur l’Algérie devant l’ONU et en Amérique du Sud.

Il est également membre de la Ligue Française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen, président du Conseil supérieur de la radiodiffusion et de la Commission Française pour l’UNESCO. Paul Rivet s’éteint à Paris, le 21 mars 1958, à la suite d’une longue et douloureuse maladie. Sa dépouille mortelle est crématisée.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2010-07-09.

Photos

Monument

Inscriptions :

Gustave, RIVET, 9 août 1845, 13 mars 1917.
Melle Suzanne RIVET, 14 juin 1874, 24 mai 1954.
Madeleine RIVET, 27 décembre 1884, 15 juin 1960.

Mme Vve Gustave, RIVET, née Annie Marie, LAJOUZ, 9 mai 1849, 9 février 1931.
Paul RIVET, fondateur du Musée de l’Homme, 7 mai 1876, 21 mars 1958.

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Date de la dernière mise à jour : 15 décembre 2022