Marie (Pierrette) de La Poix de Freminville voit le jour à Lyon (Rhône), en 1754. C’est la fille de Claude Edmé de La Poix de Freminville (1723-1798) et de son épouse, Marguerite Favre (1727-1794). Elle est, de bonne heure, appelée à Paris, auprès de son oncle paternel, M. de Fréminville, trésorier des invalides de France. Cet administrateur, dévoué à ses devoirs, a tellement irrité ses organes nerveux qu’il éprouve des insomnies chaque nuit.
Elle est pour son oncle une Antigone attentive et douce, dont la tendresse filiale suspend en lui le sentiment de la souffrance. L’hôtel des Invalides lui offre bientôt une société digne de son esprit distingué. En effet, le général de Guibert en devient le gouverneur et ses filles deviennent ses amies.
Elle épouse alors Gaspard Clair Francois Marie Riche, baron de Prony, un compagnon de son enfance. Leur union est heureuse. Aussi bonne amie qu’épouse tendre, elle a des attentions délicates pour tout ce qui l’approche. M. de Prony a un frère qui lui doit la vie à Marie.
M. de Sombreuil ayant remplacé M. de Guibert comme gouverneur des Invalides, sa fille devient, elle aussi, son amie. Au reste, dans la prison, dans l’exil, dans la pauvreté, dans la persécution, mademoiselle de Sombreuil la retrouvera toujours.
Elle est son mari échappent aux proscriptions, parce que dans ces temps difficiles, pas un ami n’est ingrat envers eux, pas un serviteur infidèle à leur égard.
Après la journée du 10 août, elle sauve, par un dévouement ingénieux, du massacre et de la proscription le mari de mademoiselle de Guibert, le comte de Pluvier, colonel de la garde à cheval de Louis XVI. Ensuite, tous les ans, au 10 août, madame de Prony voit arriver le couple qui vient lui dire : « Voici encore une année d’existence et de bonheur que nous devons à votre bienfait. »
Son salon est célèbre sous le Consulat.
Mais sa santé se trouve profondément altérée par les soins longs et pénibles qu’elle a prodigués à son oncle. On désespère presque de son rétablissement. On la transporte mourante à Asnières, dans une maison simple mais commode. Un vaste enclos, aride et dénué d’ombrage se couvre bientôt de plantations appropriées à la nature du sol qui lui donnent en peu de temps une ombre salutaire. Mme de Prony décède à Lapalisse (Allier), le 5 août 1822. Elle repose avec son mari, le professeur Gaspard Clair Francois Marie Riche, baron de Prony (1755-1839).
Sources : Biographie universelle et portative des contemporains par Rabbe, Vieih de Boisjolin et Sainte-Preuve (1834) Chez F. G. Levrault, libraire à Paris ; Geneanet. Date de création : 2019 10-20.
