POZZO DI BORGO Charles André, comte (1764-1842)
France

portrait par George Dawe, 1824 - Musée de l'Hermitage, Saint-Pétersbourg (Russie)

Charles André Pozzo di Borgo voit le jour le 8 mars 1764, à Alata, près d’Ajaccio (Corse), avant que l’ile devienne française. Il grandit à Pise où sa famille est, à l’époque, alliée politique de la famille Bonaparte. Il est alors très proche de Napoléon et de Joseph Bonaparte.

Sa petite noblesse et sa qualité de Corse lui valent d’être traité avec condescendance, voire mépris par la noblesse française. Les deux hommes sont, dans leur jeunesse, séduits par les idées de Pascal Paoli. Alors que le « paolisme » de Bonaparte s’estompe à partir de 1792, celui de Pozzo se prolonge jusqu’en 1796.

La haine qu’il voue à Bonaparte devenu Napoléon guide sa vie politique. Charles André Pozzo di Borgo est partisan de l’intégration politique de son île à la France. Lorsque celle-ci obtient le statut de département français, il représente la Corse auprès de l’Assemblée législative de 1791 à 1792.

De retour en Corse, Pozzo lance, en 1793, avec Pasquale Paoli, une rébellion pour faire passer l’île sous protectorat britannique. Pendant la brève existence de ce royaume anglo-corse, Pozzo se voit confier la présidence du Conseil d’État et devient le premier personnage politique de l’île.

Après le départ des Britanniques en 1796, Pozzo accompagne sir Gilbert Elliot, ancien vice-roi de la Grande-Bretagne en Corse, à Vienne (1798) où Il reste jusqu’à ce qu’il se mette au service de la Russie, devinant que cette dernière va entrer dans une coalition contre Napoléon.

Pozzo mène alors des missions diplomatiques délicates à Vienne et à Constantinople mais il quitte son poste et se retire à Vienne en 1807, après la paix de Tilsit. En 1813, quand les hostilités reprennent entre Napoléon et Alexandre Ier, ce dernier le rappelle et il reprend du service.

Il obtient le soutien de la Suède contre la France et devient général de l’armée russe. Après la défaite de Napoléon et l’accession de Louis XVIII au trône de France, Pozzo di Borgo est nommé ambassadeur de Russie à  la cour de France. Puis il représente le tsar au congrès de Vienne.

Pendant les Cent-Jours (1815), Pozzo di Borgo accompagne Louis XVIII, en Belgique. Après la défaite de l’empereur, Pozzo devient le défenseur des intérêts français. Le gouvernement le récompense alors en l’élevant, en 1816, au titre de comte et, en 1818, à celui de pair de France.

Après la déposition du roi en juillet 1830, il maintient des relations cordiales entre la Russie et la France. Mais le nouveau tsar, Nicolaï Ier, met des réserves à reconnaître Louis-Philippe en tant que roi des français. On le nomme alors à l’ambassade de Russie à Londres car sa sympathie pour les français pourrait nuire aux intérêts du tsar.

En 1827, il devient « comte héréditaire de toutes les Russies » par oukase du tsar. Malade, il quitte son poste. Il revient, en 1839, à Paris où il meurt le 15 février 1842, à l’âge de 78 ans.

Titres : comte (1816), pair de France (1818) ; comte de Russie (1827).

Sources : Pozzo di Borgo, diplomate de l’Europe française, Plon, 1935 ; Toussaint (Yvan) L’autre Corse, Fayard. Date de création : 2014-12-05.

Monument

La stèle est surmontée d’un buste en bronze de 95 cm de haut signé Benedetto Pistrucci. Les grilles en fonte sont ornées des armes de la famille.

Inscriptions : Aucune.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 21 octobre 2023