PERCEAU Louis (1883-1942)
France

Louis Perceau voit le jour le 22 septembre 1883, à Coulon-Sansais (Deux-Sèvres). C’est le fils d’un marchand-tailleur blanquiste et d’une couturière. Il choisit lui-même de s’engager précocement dans la vie professionnelle comme tailleur plutôt que de devenir instituteur, comme le souhaite son père.

Il milite dès l’âge de seize ans pour le socialisme dans les Deux-Sèvres où les luttes religieuses sont vives, comme il le rappellera au congrès de Nancy (1929). Puis il milite dans la Fédération socialiste locale acquise aux thèses guesdistes et dominée par le député Hervé de la Porte.

En 1901, Louis Perceau s’installe comme ouvrier-tailleur à Paris et milite à la Fédération de la Seine. Il s’associe à la mouvance de Gustave Hervé et figure parmi les signataires de l’Affiche aux conscrits de 1905. Ceci lui vaut un emprisonnement de six mois à la Santé, durant lequel il se découvre un intérêt approfondi pour la littérature dite marginale.

A partir de 1909, il collabore régulièrement à La Guerre sociale de Gustave Hervé et Almereyda. Il défend les thèses antimilitaristes lors de différents congrès de la SFIO. Il représente l’Yonne ou la Seine, notamment à celui d’Amiens (janvier 1914) où il se fait le défenseur de la motion insurrectionnelle minoritaire. Dans le même temps, il publie dans la presse Les Contes de la Pigouille.

Réformé en 1914, il n’adopte pas la dérive nationaliste de Gustave Hervé. Exerçant à Paris son métier de journaliste, il appartient à la 5e section de la Seine. Il est délégué pour le Var au congrès du Parti socialiste de Strasbourg (février 1920). Puis il l’est pour la Somme à celui de Tours (décembre) où il siège à la commission de vérification des mandats. Il signe la lettre à la CAP du 29 juillet 1920 contre l’adhésion à la IIIe Internationale. Mais il demeure à la SFIO où il défend les thèses participationnistes derrière Pierre Renaudel. Signataire du manifeste du Comité de résistance socialiste, il devient gérant de La Vie socialiste. Il lutte avec ses amis pour l’union des socialistes et des radicaux-socialistes cimentés par l’attachement à la laïcité de l’État et de l’école et par un anticléricalisme vigilant. Il intervient au congrès socialiste de Nancy (1929).

Membre actif du Front laïque, collaborateur du Populaire, il assume un temps les fonctions de secrétaire de rédaction du Quotidien, créé par H. Dumay, puis rejoind La Lumière, hebdomadaire fondé en 1927 par G. Boris.

Rédacteur administrateur de La Vie socialiste (1920-1935), il suit Renaudel et Déat lors de leur scission avec la SFIO. Mais il refuse en bloc les déviances néo-fascistes de ce dernier. Ses articles dans La Lumière, jusqu’en 1940, témoignent de son attachement à ses idéaux premiers.

Il meurt le 20 avril 1942, à Paris (18ème).

Il laisse une œuvre poétique personnelle attachante et des recherches bibliographiques sur les auteurs satiriques, libertins et érotiques. Celles ci sont publiées sous son nom ou sous divers pseudonymes, seul ou en collaboration avec, principalement, F. Fleuret et Guillaume Apollinaire.

Sources : Le MaitronDate de création : 2021-12-25.

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Date de la dernière mise à jour : 5 avril 2022