NUBAR PACHA Boghos (1851-1930)
Arménie

Boghos Nubar Pacha voit le jour le 2 août 1851, à Istanbul (alors appelée Constantinople, Turquie). C’est le fils de Nubar Pacha (1825-1899), premier ministre d’Égypte, et de Foulik Horopsimé Karakéhia.

Il fait ses études en France et en Suisse. Il sort de l’École centrale en 1873 puis rentre en Égypte. Boghos Nubar Pacha est administrateur des chemins de fer égyptiens en 1878-1879 ainsi qu’en 1891-1898.

En 1879, il épouse Marie Dadian dont il aura une fille, Eva Zarouhi. Celle ci  épousera, en 1907, le comte Guillaume d’Arschot-Schoonhoven.

Boghos Nubar Pacha accomplit des actions de bienfaisance partout pour les Arméniens, comme président de l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance (UGAB), qu’il fonde en 1906.

En novembre 1912, il dirige la Délégation nationale arménienne. Il plaide auprès des Alliés pour que l’Arménie ait sa place au sein du concert international. Ainsi, entre la fin 1912 et début 1914, il s’établit à Paris. Là, il est chargé de convaincre les grandes puissances de faire pression sur l’Empire ottoman pour qu’il mette en place des réformes en faveur des Arméniens de l’Empire ottoman. À l’automne 1914, il revient à Paris et s’y installe définitivement.

Dès 1915, il lance une souscription en faveur des victimes du génocide.

Le 26 février 1919, lors de la Conférence de la paix de Paris, il présente un mémorandum devant le Conseil des 10 en compagnie d’Avétis Aharonian, chef de la délégation de la République d’Arménie. Boghos Nubar représente principalement les Arméniens ottomans, tandis que son homologue parle au nom de l’État arménien. Tous deux réclament une Grande Arménie allant du Caucase à la Méditerranée, sous mandat de la SDN. Les candidats le plus sérieux au mandat sont alors les Américains. Le 14 mai, Woodrow Wilson accepte le principe d’un mandat américain sur l’Arménie sous réserve d’approbation du Congrès (ce qui ne sera pas le cas). Le traité de Sèvres, en 1920, inclue l’intégralité des dispositions relatives à l’Arménie.

Il conclut un accord avec Chérif Pacha, représentant des Kurdes, qui accepte une cession de territoires aux Arméniens contre leur soutien à l’autonomie kurde. Mais Chérif Pacha est désavoué par ses compatriotes et la victoire des nationalistes turcs dans la guerre arméno-turque empêche l’application du traité.

En 1921, il renonce à l’action politique. Il se consacre entièrement à son Union de Bienfaisance dont il transfère le siège du Caire à Paris. Il fonde des bourses scolaires, un Institut ophtalmologique à Erevan, le village de Noubarachen, dans la banlieue d’Erevan, la Bibliothèque Nubar (à Paris), l’école Nubarian d’Héliopolis et la Maison des étudiants arméniens de la Cité universitaire de Paris.

Boghos Nubar Pacha meurt le 25 juin 1930, à Paris.

Publications :

  • « Note sur les irrigations en Égypte », dans Le Génie civil (1887) ;
  • La Question arménienne devant la Conférence de la paix, Paris (1919) ;
  • Population de la Cilicie avant la guerre (1920).

Hommages : Un buste à son effigie, réalisé par Raffy Sarkissian en 1974, est exposé à la Maison des étudiants arméniens, à la Cité Internationale, à Paris. Un autre buste existe aussi à Noubarachen, désormais quartier de la capitale arménienne Erevan.

Sources : Bouillet (Marie-Nicolas), Chassang (Alexis) Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, Paris, 1878. Date de création : 2009-12-20.

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Monument

Inscriptions : Famille NUBAR

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Date de la dernière mise à jour : 26 janvier 2022