Né en 1798 à Paris, fils d’un imprimeur pauvre, Jules Michelet connait la misère dans son enfance. Mais il parvient à faire de brillantes études au lycée Charlemagne. Docteur en histoire en 1819, puis agrégé en 1821, il devient professeur au collège Sainte-Barbe.
Jules épouse Pauline Rousseau (1792-1839), fille du ténor Jean Joseph Rousseau, de sept ans son ainée. Ils auront deux enfants, Adèle (1824-1855) et Charles (1829-1862).
Jules Michelet devient chargé de cours d’histoire ancienne à l’Ecole Normale Supérieure, en 1827. Catholique et royaliste, Charles X le charge de l’éducation de la fille de la duchesse de Berry. Pourtant, les idées libérales de la révolution de 1830 le gagnent.
Elu en 1838, en plus de ses nombreuses charges, à l’Académie des Sciences Morales et Politiques, il reçoit la même année une chaire au Collège de France qu’il transforme en tribune politique.
A une jeunesse enthousiaste, il répand les idées démocratiques et anticléricales. Il poursuit parallèlement ses travaux historiques, désireux qu’il est d’embrasser l’ensemble des événements, personnages, symboles, fondements géographiques et races en un creuset unique. C’est là à la fois la force et la faiblesse de son œuvre : histoire pleine de vie, lyrique et pittoresque, ses émotions personnelles submergent néanmoins parfois les faits.
Passé à l’opposition ouverte dans les dernières années de la monarchie de Juillet, il accueille avec enthousiasme la révolution de 1848 mais est suspendu en 1849, destitué en 1851, et, ayant refusé de prêter serment à Napoléon III, déchargé de son poste aux Archives Nationales. Dans sa retraite, Michelet se considère désormais comme un éducateur social chargé d’élever spirituellement le peuple : c’est dans cet esprit qu’il rédige, de 1847 à 1853, son œuvre la plus notable, l’ «Histoire de la Révolution française».
Profondément germanophile, comme la plupart des romantiques, Michelet est bouleversé par la guerre franco-prussienne de 1870. Il meurt à Hyères (Var), en 1874. Michelet, anticlérical, souhaite pouvoir être incinéré puis enterré sans cérémonie religieuse. Il crée, avec 300 intellectuels, la « société pour la propagation de la crémation.
Mais à sa mort, à la demande de sa veuve, on l’inhume, le 18 mai 1876, avec des funérailles officielles et publiques organisées par Gabriel Monod et la police estime que 10 000 personnes suivent le cortège funéraire depuis l’appartement de Michelet, rue d’Assas jusqu’au Père-Lachaise. Il repose avec sa seconde femme, la femme de lettres Adèle Athénaïs née Mialaret (1826-1899).
Sources : Bertrand (Régis), Groud (Guénola) Patrimoine funéraire français, Cimetières et tombeaux, Editions du patrimoine, CNM, 2016, page 180 ; Fauquet (Eric) Michelet ou la gloire du professeur d’histoire, Éditions du Cerf, 1990, page 438 et 452 ; Pascal (Jean-Louis) Tombeau de Michelet au Père-Lachaise, Revue Générale de l’Architecture et des Travaux Publics, 1885, page 2-4 ; Le Temps du 14 juillet 1882 ; Wikipedia. Date de création : 2005-09-15.