MENEGOZ Eugène (1838-1921)
France

Eugène (Louis) Ménégoz voit le jour le 25 septembre 1838 à Algosheim (Haut-Rhin). C’est le fils de Louis Gabriel Ménégoz et de sa femme née Eugénie de Zaborn.

Il fait ses études de théologie à Strasbourg (Bas-Rhin), ainsi que dans plusieurs universités allemandes. En 1866, il devient vicaire, puis pasteur de la paroisse des Billettes à Paris.

En 1877, il devient directeur du séminaire de la nouvelle Faculté de théologie de Paris dont il est l’un des fondateurs. Il y enseigne la langue allemande et la théologie. En 1882, il passe professeur de dogmatique luthérienne et devient, en 1901, doyen de cette Faculté.

Il se détache progressivement de l’orthodoxie luthérienne. Aux côtés d’Auguste Sabatier, il devient le chef de l’école symbolo-fidéiste, dont il expose la thèse centrale dans Réflexions sur l’Évangile du Salut (1879) :

« la foi est la condition unique, mais aussi la condition absolue du salut ».

Il s’écarte ainsi des évangéliques étroits qu’il soupçonne d’avoir un penchant pour le salut par les croyances, mais aussi des libéraux qu’il voit comme prêchant le salut par l’amour de Dieu et du prochain. Il défend « le salut par la foi, indépendamment des croyances », les croyances n’étant qu’un « moyen pédagogique de premier ordre ».

Pour Ménégoz, le discours religieux est relatif à un temps, et même à un état psychologique de l’individu. De ce fait, la formulation des croyances et les confessions de foi détaillées ne sont pas d’une importance capitale.

Cette conception, teintée de piétisme et de subjectivisme, est soupçonnée par ses adversaires – malgré ses dénégations – de tenir la doctrine pour indifférente. Elle lui vaudra de vives attaques et un blâme de la Conférence pastorale luthérienne de Paris.

Mais la pensée d’Eugène Ménégoz a une grande efficacité pratique. Elle est adaptée aux préoccupations des pasteurs qui veulent fonder sur une base solide leur refus d’attacher de l’importance aux débats entre théologiens. De plus, ses idées expriment un retour aux sources de la Réforme. C’est ce qui explique son influence sur le corps pastoral et les fidèles.

Eugène Ménégoz meurt le 29 octobre 1921, à Paris (6ème).

Distinctions : chevalier (16 juillet 1895) de la Légion d’honneur.

Sources : https://museeprotestant.org/ ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2022-11-25.

Photos

Monument

Inscriptions :

Eugène MENEGOZ, 1838-1921, Docteur en théologie, Professeur honoraire, de l’Université de Paris, chevalier de la Légion d’honneur.
Le juste vivra par la foi, Hab. II.IV Rom. I. XVII.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 18 décembre 2022