MANNONI Magdalena, dite Maud, née VAN DER SPOEL (1923-1998)
Pays-Bas

photo anonyme - AFP

Magdalena Van der Spoel, dite Maud Mannoni, voit le jour le 22 octobre 1923, à Courtrai (Belgique). Née dans une famille néerlandaise, elle passe son enfance à Ceylan où son père est consul général des Pays-Bas. Elle est très marquée par son retour, à l’âge de six ans, en Belgique, qui la sépare de sa nourrice cinghalaise.

Maud Mannoni fait des études de criminologie à l’université de Bruxelles, puis fait une analyse avec Maurice Dugautiez fondateur de la Société belge de psychanalyse. Elle adhère à cette société en 1948. Celle-ci s’affilie à l’Association Psychanalytique Internationale (API) en 1949, et Maud Mannoni en reste membre toute sa vie, malgré la rupture entre Lacan et l’API.

Maud Mannoni vit ensuite en France. Elle travaille à l’hôpital Trousseau, à Paris, avec Françoise Dolto qui lui présente Octave Mannoni, qu’elle épouse. Elle reprend une analyse avec Lacan et se rend fréquemment à Londres pour y travailler avec Donald Winnicott.

Son ouvrage, l’Enfant arriéré et sa mère, dédicacé à son fils, et le premier livre publié dans la collection Le champ Freudien créée par Lacan. Il la fait connaître du grand public. Elle est membre de l’École freudienne de Paris et « analyste de l’École », c’est-à-dire didacticienne, dès sa création.

Son ouvrage, Le psychiatre, son fou et la psychanalyse, contribue à la diffusion de l’antipsychiatrie en France. Elle s’y oppose à la psychothérapie institutionnelle, à laquelle elle reproche de perpétuer le fonctionnement asilaire de la psychiatrie.

Elle s’oppose pareillement à la psychiatrie communautaire, dans laquelle elle décèle une «police de l’adaptation». Comme Laing et Cooper, avec lesquels elle est en relation, elle considère que le malade mental est «objectivé par la société », son discours et son expression réprimés. Elle s’insurge contre le dépistage précoce des problèmes psychologiques.

En 1960, elle est signataire du Manifeste des 121 titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie ». (Son mari, Octave, par crainte d’être exclu de son poste de professeur lui a demandé de signer à sa place).

Maud Mannoni se spécialise dans les maladies mentales des enfants : psychoses, déficits infantiles. En 1969, elle fonde avec Robert Lefort et un couple d’éducateurs, Rose-Marie et Yves Guérin, l’École expérimentale de Bonneuil (Val-de-Marne).

Cette école est à la fois un lieu de vie et une structure expérimentale pour l’accueil d’enfants et d’adolescents autistes, psychotiques ou présentant des névroses graves.

Maud Mannoni et Fernand Deligny vont devenir des références pour des Lieux de vie et d’accueil.

À la suite de la dissolution de l’École freudienne de Paris, en 1980, elle participe à la fondation en 1982, avec Octave Mannoni et Patrick Guyomard, du Centre de Formation et de Recherches Psychanalytiques (CFRP). Après une crise interne au mouvement, elle demande la dissolution du CFRP, qui est effective le 30 janvier 1995. Elle fonde alors, le 16 octobre 1994, une nouvelle société, Espace analytique, qu’elle préside jusqu’à sa mort.

Maud Mannoni meurt à Paris, le 15 mars 1998. Elle repose avec son mari, Dominique Octave Mannoni (1889-1898), ethnologue et psychanalyste.

Publications :

  • L’enfant arriéré et sa mère : étude psychanalytique, Editions du Seuil (1964) ;
  • Le Premier Rendez-vous avec le psychanalyste (1965) ;
  • L’Enfant, sa « maladie » et les autres (1967) ;
  • Le psychiatre, son fou et la psychanalyse, Éditions du Seuil (1970) ;
  • Préface pour A.S. Neill, libres enfants de Summerhill, François Maspero (1970) ;
  • Éducation impossible, Éditions du Seuil (1973) ;
  • Un lieu pour vivre : Les enfants de Bonneuil, leurs parents et l’équipe des « soignants » avec des contributions de Robert Lefort, de Roger Gentis et de toute l’équipe de Bonneuil, Éditions du Seuil (1976) ;
  • La Théorie comme fiction. Freud, Groddeck, Winnicott, Lacan (1979) ;
  • D’un impossible à l’autre, Éditions du Seuil (1982) ;
  • Ce qui manque a la vérité pour être dite, Denoël (1988) ;
  • Le nommé et l’innommable : le dernier mot de la vie, Denoël (1991) ;
  • Amour, haine, séparation : renouer avec la langue perdue de l’enfance, Denoël (1993) ;
  • Les mots ont un poids. Ils sont vivants : que sont devenus nos enfants fous, Denoël (1995) ;
  • Devenir psychanalyste. Les formations de l’inconscient (1996) ;
  • Elles ne savent pas ce qu’elles disent, Denoël (1997).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-02-22.

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Date de la dernière mise à jour : 13 octobre 2023