LA ROCHEFOUCAULD Alexandre François, comte de (1767-1841)
France

Alexandre François comte de La Rochefoucauld, fils du duc de La Rochefoucauld-Liancourt, nait en 1767. Il embrasse d’abord la carrière des armes. Il suit, comme officier d’état-major, le général La Fayette dans la campagne de 1792. Mais après la chute de la monarchie, il quitte l’armée.

Cette manifestation et les tentatives qu’il fait, de concert avec sa famille, pour sauver le roi et la reine, appellent sur lui l’attention du nouveau gouvernement. Mis hors la loi, il doit chercher son salut dans la fuite.

Mais le 18 Brumaire le tire de sa retraite. En effet, il a épousé, en 1788, la fille du comte de Chastulé, riche propriétaire à Saint-Domingue et parent de Joséphine de Beauharnais, épouse de Bonaparte. Ces liens de parenté amènent des relations naturelles entre le premier Consul et lui. Napoléon, qui désire se l’attacher, donne pour dame d’honneur à l’Impératrice, madame de La Rochefoucauld. Puis il marie sa fille au prince Aldobrandini, frère du prince Borghèse.

Préfet de Seine-et-Marne lors de la création des préfectures, le comte de La Rochefoucauld devient, en l’an XII, ambassadeur près la cour de Saxe. On n’a pas encore échangé les ratifications du traité de Lunéville et il doit amener l’Électeur à des dispositions plus favorables à la France. Il y parvient.

Il devient alors ambassadeur près la cour de Vienne (Autriche) le 6 janvier 1805. L’érection du royaume d’Italie, la réunion de Gênes à l’Empire français, amenent bientôt, de la part de l’Autriche, des demandes formelles d’explication qui ne tardent pas à devenir des préludes de guerre.

Le comte de La Rochefoucauld instruit Napoléon sur les sourdes menées du cabinet de Vienne. Il lui indique aussi les armements considérables qui se font dans les États héréditaires. De plus, il lui parle du traité secret conclu entre l’Autriche, la Russie et l’Angleterre. Ayant reçu ordre de demander ses passeports, il quitte Vienne le 10 octobre 1805, et y est accrédité de nouveau le 16 janvier 1806, après la signature du traité de Presbourg.

Alors, le protectorat de la confédération du Rhin que vient de recevoir Napoléon, force François II à renoncer au titre d’empereur d’Allemagne. L’ambassadeur français sait, avec une rare habileté, atténuer l’impression que produit à la cour de Vienne cette modification importante introduite dans le système politique de l’Europe.

En 1807, il quitte Vienne pour se rendre à Berlin où se trouve alors Napoléon. Là, il prend une part active aux négociations qui donnent à la Saxe une existence politique et assurent ainsi son adhésion au système français. En 1808, il est nommé à l’ambassade de Hollande.

Il remplit avec adresse et bonheur cette nouvelle mission. Elle est difficile car Louis Napoléon Bonaparte défend les intérêts du pays qu’il gouverne et supporte péniblement l’autorité de l’empereur, son frère, et le contrôle incessant auquel ce dernier le soumet.

En 1809, les Anglais débarquent en Zélande et l’ambassadeur français déploie, dans cette circonstance critique, une activité remarquable. On lui doit la promptitude avec laquelle on réunit les moyens qui préservent Anvers et ses chantiers de la ruine.

Les Hollandais, dont la loyauté et l’affabilité de son caractère ont captivé l’estime et l’affection, le seconde puissamment. Le roi de Prusse connait toute son influence sur l’esprit des Hollandais. Il le charge d’appuyer de son crédit un emprunt qu’il veut faire en Hollande.

Cet emprunt est rempli. En reconnaissance de ce service, le monarque lui envoie le cordon de l’ordre de l’Aigle noir. En 1810, Napoléon veut réunir la Hollande à l’empire. Mais son frère refuse d’adhérer rigoureusement au blocus continental. De La Rochefoucauld use, dans cette circonstance délicate, de toutes les ressources d’un esprit adroit. Mais l’irritation est telle, à Amsterdam surtout, qu’il y court des dangers personnels. De plus, Napoléon le rend responsable de l’abdication de son frère.

Aussi, rappelé à Paris vers la fin de 1810, il manifeste le désir de ne plus recevoir de nouvelles missions. Il se livre alors aux loisirs et aux charmes de la vie privée. Les électeurs de l’Oise ne peuvent trouver un plus digne représentant.

Ils l’envoient trois fois à la Chambre des Députés, où il se trouve constamment au centre gauche. Le comte de La Rochefoucauld se range avec empressement sous le drapeau de 1830. Il s’éteint le 3 mars 1841. Il repose avec son fils, Alexandre Jules de la Rochefoucauld, duc d’Estissac (1796-1856).

Pour voir l’arbre généalogique des La Rochefoucauld (page 14).

Titres : Pair de France (19 octobre 1831). Distinctions : légionnaire (9 vendémiaire an XII), commandant (25 prairial an XII), grand-officier de la Légion d’honneur (28 avril 1835), cordon de l’ordre de l’Aigle Noir (1809).

Sources : Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 ; Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français (1789-1891), XIXe siècle ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2009-08-27.

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Monument

Inscriptions : LA ROCHEFOUCAULD

Jules Alexandre cte de la ROCHEFOUCAULD, duc d’ESTISSAC ancien pair de France, commandeur de la légion d’honneur, décédé à Paris le 21 avril 1856.
Hélène Pauline Charlotte DESSOLLE, La ROCHEFOUCAULD duchesse d’ESTISSAC, décédé le 10 juillet 1864, à l’âge de 61 ans.
Adélaïde Marie Françoise, PYVARD de CHASTULE, Ctesse Alexandre de La ROCHEFOUCAULD, décédée à Paris le 20 décembre 1814.
Alexandre François Cte de La ROCHEFOUCAULD, pair de France, ancien ambassadeur, grand officier de la légion d’honneur, décédé à Paris le 2 mars 1842.

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Date de la dernière mise à jour : 23 mars 2023