Grace Renzi nait le 9 septembre 1922 à New York. Elle est la dernière des onze enfants de Michael (Michelangelo) Renzi et de son épouse Lucy, née Lucia Viscusi. Les parents, tous deux issus de familles d’agriculteurs italiens, se sont établis à New York autour de 1900. La mère est maîtresse de maison et le père ouvrier.
En 1923, la famille déménage près de Belmont Park, toujours à Queens. Grace a le loisir de dessiner et de peindre à son gré dès sa tendre enfance. Elle est toujours excellente élève et est boursière tout au long de sa scolarité. En 1940, à l’âge de dix-huit ans, Grace est reçue à Cooper Union et y commence ses études.
Elle décide, en 1941, d’étudier au Queens College, où elle travaille notamment avec Vaclav Vytlacil, et avec Robert Goldwater pour l’histoire de l’art. En 1944, elle obtient son diplôme. Après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, elle retourne à Cooper Union. Là, elle étudie avec Mme et Mr Harrison, Morris Kantor et Nicholas Marsicano.
Elle obtient son diplôme en 1948, et profite, par ailleurs, de l’enseignement d’Hans Hofmann, bien que brièvement, elle expose dans des salons et des expositions collectives, surtout à New York. Décidée à visiter les musées d’Europe, elle travaille pour financer ce projet. Elle enseigne l’histoire de l’art à l’Université Hofstra en 1950-51 et est aussi assistante à Cooper Union.
En 1951, elle part pour Cuba et y reste un an. Tout en enseignant, elle découvre l’île et se mêle au milieu artistique, faisant ainsi connaissance de Wifredo Lam. C’est à La Havane qu’a lieu la première exposition personnelle de ses œuvres. De retour à New York et remise d’une hépatite, elle enseigne à nouveau pour financer son voyage en Europe.
Elle arrive à Paris en septembre 1953 et fait connaissance du milieu artistique de l’époque. À Montparnasse, elle rencontre le compositeur slovène Božidar Kantušer qui devient son mari. Le couple s’installe rue de la Fontaine-au-Roi. En 1955, leur fils Borut naît. Cette même année, elle participe à une exposition de groupe à la galerie du Dragon, sa première exposition à Paris.
Pendant l’hiver 1956-57, elle se rend à New York après la mort de sa mère. En 1957, de retour en France et afin de subvenir aux besoins de la famille, elle prend un emploi à temps plein, dans une école de l’armée américaine à Bordeaux. Sa première exposition personnelle a lieu à Bordeaux. En 1958, elle expose à Paris à la galerie l’Antipoète, côtés de Jean-Michel Atlan, Jean Fautrier, Hans Hartung, Serge Poliakoff ou Sigismond Kolos-Vary.
Fin 1958, elle obtient un emploi d’enseignante à Fontainebleau où la famille déménage. En 1962, elle participe à l’exposition « Donner à voir 2 » à la galerie Creuze, à Paris, avec Niki de Saint Phalle, Toyen … Pendant les années 1960, elle a un atelier assez spacieux et tout en appréciant la proximité de la nature, elle sait rester en contact avec la vie culturelle de la capitale.
À partir de 1962, elle expose régulièrement dans divers salons parisiens. En 1964, une exposition personnelle a lieu à la galerie Marie-Jacqueline Dumay, à Paris. Elle reste aussi en contact avec sa famille aux États-Unis, rendant et recevant visites. En 1968, a lieu sa première exposition en Yougoslavie, à Portorož.
Elle coorganise, en 1969, une exposition à la BIMC, à la villa Lavaurs, à Fontainebleau, avec, entre autres, John Christoforou, Wifredo Lam, Emil Wachter … En 1969, elle commence à enseigner à l’École internationale Marymount, à Neuilly. En 1970, on l’invite à participer à deux expositions en Yougoslavie, à Rijeka et à Piran.
Durant les années 1970, la famille passe les étés à Grožnjan, où elle rejoint une colonie estivale d’artistes. En 1971, les Kantušer quittent Fontainebleau et reviennent à Paris, habitant d’abord dans le quartier de la Bastille, puis rue de Rome. En 1972, elle a une exposition personnelle à l’American Center.
De 1973 à 1976, elle est résidente à la Cité internationale des arts, et le couple y fait beaucoup de connaissances nouvelles. En 1974, à Paris, la galerie Christiane Colin lui organise une exposition personnelle. Un texte de Jacques Hérold au sujet de l’œuvre de Renzi enrichit l’invitation. Puis une critique de Jean Bouret paraît dans Les Nouvelles littéraires.
En 1979, elle organise une exposition de ses œuvres à la galerie BIMC. Elle reçoit, par ailleurs, le Prix Art Directors Club. Elle participe aussi à une exposition de groupe à la galerie Koryo, à Paris, avec Ung No Lee. Au cours de la décennie, elle expose dans plus de vingt salons et expositions collectives, aux États-Unis et en Europe.
En 1980, la galerie Koryo présente les peintures récentes de Renzi. L’artiste coorganise les expositions à la galerie BIMC. Elle y expose aussi ses propres œuvres. Dans les années 1980, Renzi a dix expositions personnelles à Kamnik, Ljubljana, Nantes, Paris, Salzbourg et Venise.
Elle expose aussi régulièrement dans les salons. Elle participe aussi à des expositions collectives, en Allemagne, en Angleterre, au Danemark, aux États-Unis, en Espagne, en France à Nantes, Paris et Perpignan, au Japon, et en Yougoslavie. Renzi arrête d’enseigner en 1982,. Le couple voyage beaucoup, visitant souvent Venise, la Slovénie et la Croatie, mais aussi Vienne.
En 1982, a lieu une exposition personnelle à la galerie Veronika, à Kamnik. Elle présente ses œuvres à Venise dans deux expositions personnelles au centre Segno Grafico en 1981 et à la galerie Il Traghetto en 1984. Après l’affaire Malik Oussékine en 1986, elle commence une série de travaux dédiés à cette tragédie.
D’autre part, elle reçoit trois prix : en 1987, le Prix Michel de Ghelderode, et en 1988, le Prijs voor Marineschilderen à Anvers ainsi que le Prix « Do Forni » à Venise. Elle participe à la Biennale de gravure de Ljubljana en 1987. En 1988, une exposition personnelle de tableaux de Renzi a lieu à la Moderna Galerija, à Ljubljana.
Vers la fin de la décennie, après New York, elle voyage à travers toute la Yougoslavie avec Kantušer et le couple Hoffschir. Dès le début des années 1990, Renzi est membre de l’atelier de gravure Bo Halbirk, à Paris, ses œuvres faisant partie des expositions de l’atelier, mais elle participe aussi aux expositions de l’atelier de gravure de la Cité des Arts.
Elle donne une conférence à l’Université des arts de Berlin en 1991, dans le cadre de sa participation à l’exposition « Im Unterschied » à la NGBK. Elle passe à l’acrylique dans ses travaux sur toile pendant les années 1980. Puis elle revient à l’huile, traitant maintenant les couches différemment. Durant les années 1990, elle a cinq expositions personnelles, à Cuxhaven, Fresnes et à Paris, et son travail est inclus dans des collections permanentes à Cuxhaven, Guangzhou, Maastricht, New York et Sarcelles.
Au cours de cette décennie, les œuvres de Renzi apparaissent dans plus de trente-cinq expositions collectives, à Berlin, Chennevières-sur-Marne, Fredrikstad, Grenoble, La Villedieu, Ljubljana, Maastricht, Nantes, New York, Paris, Sarcelles et Ville-d’Avray. Renzi participe à plusieurs livres, ses eaux-fortes faisant notamment partie d' »Épaves », de Daniel des Brosses, poèmes qui inspirent aussi Kantušer.
En 1999, Mary Anne Rose a un entretien avec Renzi pour un travail universitaire. Božidar Kantušer meurt soudainement en mai 1999. Elle cesse de peindre après la mort de son mari. Grâce à elle, et avec l’aide de l’ambassade des États-Unis à Paris, les manuscrits des partitions de Kantušer sont conservés à la Bibliothèque du Congrès.
En 2000, elle présente ses œuvres dans une exposition personnelle à Grožnjan, au studio Porton, à l’occasion d’un hommage à Kantušer. En 2001, elle co-organise une exposition de groupe au Musée Hofstra, à New York, incluant deux de ses propres œuvres. Elle fait réaliser une gravure originale sur la tombe de Kantušer.
En 2002, elle organise une rétrospective de cinquante années de son travail à la galerie BIMC. Elle apparaît dans le film « Voyage musical en Slovénie » (2004) par François Goetghebeur et dans un film réalisé à Paris par Chen Tan (2004-05). En 2004 et 2005, elle vend toutes ses toiles à l’exception des œuvres récentes, lors de deux ventes aux enchères. Elle présente la série de travaux consacrés à Malik Oussékine lors d’une exposition personnelle à Givors en 2007. Là, les œuvres sont vendues aux enchères, au bénéfice d’ateliers de peinture pour les enfants des quartiers défavorisés.
Ici son travail est délibérément figuratif, expressionniste, alors que dans l’ensemble, l’œuvre de Renzi est généralement considérée comme abstraite. En 2008 et 2009, bien que se déplaçant difficilement, elle aime passer la journée à Deauville ou à Giverny, en prenant le train. Après sa perte d’autonomie en 2010, elle entre à l’EHPAD Cousin de Méricourt, à Cachan.
Elle y meurt le 4 juin 2011, à l’âge de 88 ans. Elle repose avec son mari, le compositeur slovène, Bozidar Kantušer (1921-1999). Son œuvre est présente dans des collections publiques en Allemagne, en Chine, aux États-Unis, en France, en Italie, au Japon, aux Pays-Bas et en Slovénie. D’autre part, elle fait aussi partie de collections privées, en Amérique et en Europe.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2108-08-31.