JOFFO Joseph (1931-2018)
France

photo anonyme au salon du livre à Genève, 2011
Auteur d'Un sac de billes (1973)

Joseph Joffo voit le jour le 2 avril 1931, à Paris (18ème). C’est le fils de Roman Joffo, coiffeur né le 15 mai 1890 à Biechewkovici (Russie) et mort en déportation au camp d’Auschwitz, et de la violoniste Anna Markoff. Il passe son enfance dans le 18ème. Il est scolarisé avec son frère Maurice à l’école élémentaire de la rue Ferdinand-Flocon, enfance qu’il décrit dans son roman Agates et Calots paru en 1995.

Quand surviennent la guerre et l’occupation allemande, la famille Joffo est persécutée en tant que juive. Joseph Joffo raconte la fuite des deux frères Joseph et Maurice Joffo vers la zone libre dans le roman Un sac de billes où il relate notamment ses séjours dans les villes d’Aix-les-Bains et Rumilly. Il traverse la ligne de démarcation à Hagetmau (Landes) aidé par un jeune du village.

À la fin de la guerre, Joseph Joffo retrouve à Paris sa mère et ses trois frères. Son père est déporté à Auschwitz par le convoi n° 62 du 20 novembre 1943. Joseph Joffo raconte sa vie dans l’après-guerre et sa découverte des valeurs américaines dans le roman Baby-foot, paru en 1977. Le garçon arrête ses études à l’âge de 14 ans avec le certificat d’études en poche et reprend avec ses frères le salon de coiffure familial.

Succès d’Un sac de billes

Joseph Joffo se met à l’écriture vingt-six ans plus tard en racontant ses souvenirs d’enfance dans son premier roman, Un sac de billes. Quatre éditeurs refusent d’abord le roman, avant que les éditions Jean-Claude Lattès l’acceptent.

Le manuscrit est toutefois remanié avant sa parution par Claude Klotz (l’écrivain Patrick Cauvin), dont le nom n’apparaît pas sur la couverture, bien qu’il soit remercié en début d’ouvrage. Joffo a décrit sa relation de travail avec Claude Klotz dans les termes suivants :

« J’ai retravaillé le texte d’Un sac de billes avec Claude Klotz, alias Patrick Cauvin. J’avais tout raconté au passé. Il m’a appris le présent historique. »

(Extrait du Figaro) :

« J’avais un style ampoulé, dans le style des actualités Paramount. Je manquais de recul ».

Joffo a recours à des nègres littéraires, pour réécrire ses romans, parmi lesquels Guy Benhamou. Dans un article du Monde, l’un de ceux-ci raconte que Joseph Joffo

« écrivait tout lui-même sur de grands cahiers à spirale à petits carreaux sans laisser aucune marge, 150 pages bien serrées, bourrées de fautes ».

L’Académie française couronne le roman en 1974.

L’année suivante, la ville de Rumilly fait Joseph Joffo citoyen d’honneur, en mémoire de son passage dans cette ville de Haute-Savoie pendant la guerre. Le roman connaît un grand succès et fait l’objet d’adaptations régulières (cinéma, théâtre amateur, bandes dessinées, enregistrements audio) et de multiples rééditions au format papier ou numérique.

Il existe des traductions dans une vingtaine de langues dont une édition chinoise parue en 2012. À ce jour, le livre s’est vendu à plus de vingt millions d’exemplaires, toutes éditions confondues. Le roman, en outre, fait partie du programme scolaire de certains élèves européens qui étudient l’histoire de la Shoah.

Autres romans

D’autres romans témoignages suivent comme Anna et son orchestre (1975) pour lequel il reçoit le Prix RTL grand public et où il relate la jeunesse de sa mère et son voyage de la Russie tsariste à Paris, Baby-foot (1977), ainsi que La Jeune fille au pair (1984) qui retrace l’arrivée d’une jeune fille au pair allemande juste après la guerre dans une famille juive.

Affaire Maurice Joffo

En 1985, on arrête son frère Maurice : c’est l’un des plus grands receleurs de bijoux volés de Paris. Jean-Louis Debré en fait l’instruction. Pour disculper son frère, Joseph Joffo déclare : « C’est la faute à notre enfance juive et traquée durant l’Occupation. Mon frère avait besoin d’entasser, de garder. Cela le sécurisait, probablement ».

On condamne Maurice Joffo à 5 ans de prison et à 7 millions de francs de dommages et intérêts. Maurice Joffo a aussi écrit un livre autobiographique, Pour quelques billes de plus ?, paru chez Jacques Grancher en 1990.

Fin de vie

Joseph Joffo reçoit la Plume d’or 2016 de la Société des auteurs savoyards. Dans son dernier film en tant qu’acteur, Joseph Joffo interprète le rôle de Kolb, dans L’Origine de la violence d’Élie Chouraqui, diffusé sur les écrans en mai 2016. Les dernières années de sa vie, Joseph Joffo partage son temps entre Épeigné-sur-Dême en Indre-et-Loire, Paris et Cannes. Il décède le 6 décembre 2018, à Saint-Laurent-du-Var (Var).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2019-02-06.

Photos

Monument

Inscriptions : Joseph JOFFO 1931-2018

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Date de la dernière mise à jour : 30 janvier 2024