IDRAC Pierre (1885-1935)
France

(Jean Marie) Pierre Idrac voit le jour le 14 février 1885, à Paris (9ème). C’est le fils du sculpteur Jean Marie Antoine Idrac (1849-1884) et de Cécile Ballu (1860-1922), et le neveu de l’architecte Albert Ballu.

Pierre Idrac se consacre d’abord à l’astronomie et entre à l’Observatoire de Paris (Meudon). Il y étudie la topographie de la planète Mars. En 1909, il contribue aux travaux de l’astronome Eugène Antoniadi sur l’inexistence de canaux martiens. Il s’oriente ensuite vers l’astrophysique avec la spectroscopie et la photographie des comètes et étoiles nouvelles. Il en fait son sujet de thèse de doctorat en 1921 : la composition chimique des nébuleuses gazeuses.

À l’occasion d’une traversée de l’Atlantique, le vol des mouettes à l’arrière du navire retient son attention. En 1912, alors qu’il est chef des travaux à l’école des mines, il entreprend l’étude du vol de des oiseaux. Il utilise alors des petits ballons pour étudier les remous à l’arrière des navires, du nord de la Norvège au Spitzberg.

En 1914, il est chef de travaux de physique à l’École Polytechnique. Mobilisé, il se consacre aux mesures aérologiques pour les corrections des tirs d’artillerie. Il pose le principe de la radiosonde.

En janvier 1918, à la demande de la Commission supérieure d’artillerie, avec Rothé, il étudie l’utilisation du cerf-volant pour la mesure du vent. Pierre Idrac reprend ainsi les recherches commencées 20 ans plus tôt par Teisserenc de Bort sur un « cerf-volant anémomètre » permettant de mesurer la vitesse du vent par la traction et l’inclinaison du câble.

Il présente un rapport présenté à la sous-commission d’aérologie de la commission d’artillerie. On adopte l’emploi du cerf-volant en soie ultra léger et on met quelques exemplaires à l’essai.

De 1919 à 1926, il reprend les études du vol des oiseaux marins. Celles ci le conduisirent en Afrique de l’Ouest, puis dans les régions polaires australes. Enfin, il suit le commandant Charcot jusqu’aux îles Hébrides, Féroé, Jan Mayen et à l’Islande pour étudier le vol des pétrels et du fou de Bassan.

Ces observations l’amènent à établir l’hypothèse d’une composante ascendante de l’air produite. Celle-ci est produite soit par la rencontre du vent avec les falaises côtières ou à l’arrière de navires en marche (ascendance dynamique), soit par l’action du sol surchauffé sur les couches d’air supérieures (ascendance thermique).

Il reproduit, en laboratoire, les effets convectifs de ces ascendances thermiques. Il fournit aussi l’explication des nuages en bandes parallèles et équidistantes du type rotor, en opposition à la théorie d’Hermann von Helmholtz.

Par la suite, il coopère dans le sud Algérien avec le Commandant R. Lepetit, inventeur d’un théodolite enregistreur, à des observations sur les ascendances thermiques. L’Office National des Recherches et Inventions soutient son action. Il trouve alors les principes sur lesquels est basé le vol thermique des oiseaux. Il cherche aussi à résoudre le problème du vol-à-voile de l’albatros. Ces travaux serviront plus tard au planeur, réussi pour la première fois en avril 1928 par Johannes Nehring.

En 1925, il devient chef de l’Observatoire de Trappes. Au début de 1927, il étend ses recherches sur l’électricité atmosphérique. Il demande à Robert Bureau, chef du Service des transmissions de l’ONM, s’il est possible de réaliser un enregistreur de parasites atmosphériques. En effet, il considère ceux ci comme le prolongement de l’électricité atmosphérique. Ceci débute leur collaboration sur le radiosondage. Le 8 mars 1927, pour la première fois, on reçoit simultanément, en plusieurs points, les signaux sur ondes courtes émis dans la stratosphère par le ballon-sonde lancé depuis l’Observatoire aérodynamique de Trappes.

De 1931 à 1934, il améliore son instrumentation pour l’étude des températures et des courants sous-marins à l’institut océanographique de Monaco. Il travaille dans le golfe de Villefranche, dans les laboratoires de Concarneau et de Saint-Servant ainsi qu’à Algésiras (Maroc).

En juin 1934, Pierre Idrac devient professeur à la chaire d’Océanographie physique à l’Institut océanographique. Il meurt le 17 juin 1935, des suites d’une gangrène contractée lors d’une campagne scientifique au Pôle Sud. Il repose avec son père, le sculpteur Jean Marie Antoine Idrac (1849-1884), et son beau-frère, l’architecte Théodore Ballu (1817-1885).

Sources : Thierry Engels ; Wikipedia. Date de création : 2021-12-25.

 

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Monument

Inscriptions : Famille BALLU

Jean Marie Pierre, IDRAC, docteur ès sciences, décédé le 17 juin 1935, à l’âge de 50 ans.

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Date de la dernière mise à jour : 18 janvier 2023