Florence Henri voit le jour à New York (Etats-Unis), le 28 juin 1893. Elle est d’origine française par son père, François de Montague, directeur de société, et allemande par sa mère. Sa mère meurt quand elle n’a que deux ans. Après la mort de son père, en 1909, elle part vivre dans sa famille à Rome (Italie). Puis elle va à Berlin et, pendant la Première guerre mondiale, elle travaille comme pianiste de films muets.
Ensuite, en 1919, elle entre à l’Académie des Beaux-Arts de Berlin et rencontre des personnalités de l’avant-garde : Carl Einstein, Lázló Moholy-Nagy… Plus tard, elle suit également des cours au Bauhaus de Weimar avec Paul Klee ou Vassily Kandinsky.
Pour pouvoir, à nouveau, vivre à Paris, alors qu’elle est « apatride », elle épouse à Lucerne (Suisse) le suisse Henri Karl Anton Koster, en 1924. Devenue citoyenne suisse, elle s’installe à Paris et fréquente l’atelier d’André Lhote et l’Académie Moderne fondée par Fernand Léger et Amédée Ozenfant.
En 1925, elle participe à l’exposition L’art d’aujourd’hui, aux côtés de Fernand Léger, Willy Baumeister, Robert et Sonia Delaunay, Michel Larionov, Natalia Gontcharova, Jean Arp, László Moholy-Nagy, Paul Klee et les membres de De Stijl.
À partir de 1927, elle abandonne la peinture pour se consacrer à la photographie. Elle rencontre notamment Man Ray, Germaine Krull et André Kertész qui influencent son travail.
Jusque-là, elle a vécu grâce à l’héritage de son père, mais en 1929, elle doit ouvrir un studio pour subvenir à ses besoins. Elle s’y consacre au portrait et à la photographie de mode et publicitaire. Elle renouvelle la photo publicitaire avec ses compositions qui font jouer les miroirs et les gros plans. Dans ses portraits, le cadrage sur le visage est serré.
Elle donne également des cours de photographie. Parmi ses élèves figurent Gisèle Freund, ou Lore Krüger.
En 1929, elle participe à une exposition de la nouvelle photographie, Film und Foto (FiFo), à Stuttgart (Allemagne), et, en 1930, à l’exposition internationale Das Lichtbild à Munich (Allemagne). L’année suivante ses photos figurent à New York dans l’exposition Foreign Advertising Photography.
En 1931, 1932 et 1933 elle participe à des expositions internationales (New York, Essen, Paris, Londres). Elle fait aussi plusieurs expositions personnelles (Paris, Essen). Mais la guerre interrompt son activité, notamment par manque de matériel. Elle reprend alors la peinture.
En 1947, le magazine suisse « Du » publie une série de ses portraits. De 1948 à 1962, elle effectue de nombreux voyages en Espagne, dans les Iles grecques, et aux Canaries. Ses peintures deviennent de plus en plus abstraites. En 1952, elles sont exposées à Düsseldorf et à Duisbourg (Allemagne).
En 1962, elle quitte Paris pour s’installer, avec ses chats, à Laboissière-en-Thelle, un petit village de l’Oise. Une exposition de ses photographies, à Cologne en 1974, relance l’intérêt pour son travail.
Elle meurt, à 89 ans, le 24 juillet 1982, à Laboissière-en-Thelle (Oise). Cette même année, Paris et New York lui consacrent une exposition. Puis, les années suivantes, de nouvelles expositions honorent son travail aux États-Unis, en France, en Allemagne comme en Italie.