HAAS Charles (1832-1902)
France

photo par Nadar, 1895-Médiatheque de l'Architecture et du Patrimoine

Charles Nathan Haas voit le jour en 1832, à Paris. Son père, Antoine Haas, originaire de Francfort, est fondé de pouvoir chez MM. de Rothschild Frères. Sa mère, Sophie Lan, est la fille d’un commerçant et la belle-sœur de David Singer. En 1828, les archives du Consistoire donnent son père comme l’un des « cinquante israélites les plus imposés de Paris ».

Après la mort de son père, sa veuve se remarie avec le docteur Numa Mourgues de Carrère (décédé en 1884), dont elle a un fils, demi-frère de Charles Haas, Gaston Mourgues de Carrère (1845-1932)3.

Charles est « merveilleux d’intuition, de finesse et d’intelligence » selon Boni de Castellane. Il a assez de fortune pour n’avoir pas besoin de gagner sa vie, même si celui-ci ajoute :

« Timide parce que juif, il était le seul de sa race qui fût pauvre, ami de toutes les femmes, choyé dans les salons, prisé des hommes de valeur. Il appartenait à cette catégorie d’oisifs spirituels et inutiles qui étaient comme un luxe dans la société d’alors et dont le principal mérite consistait à potiner, avant le dîner, au « Jockey » ou chez la duchesse de la Trémoille. Si son absence d’occupation n’avait pas été un principe, son intelligence aurait justifié pour lui toutes les ambitions. »

Charles Haas fréquente les salons littéraires, comme celui de la comtesse Robert de Fitz-James. On y croise Marthe Bibesco, Charles de Chambrun, Paul Bourget ou l’abbé Mugnier… Il fréquente aussi le salon de Mme Émile Straus, les grandes ventes publiques, le foyer de la Comédie-Française et les ateliers de peinture, en particulier celui d’Edgar Degas.

C’est un habitué des fêtes de Compiègne et des « revues » du marquis de Massa. Il obtient de Prosper Mérimée d’être nommé inspecteur général des monuments historiques, en 1868.

Charles Haas est l’amant de Sarah Bernhardt qui lui voue une véritable passion. Après leur rupture, ils demeurent amis jusqu’à la mort de Charles Haas. En 1881, il a une fille, prénommée Luisita, d’une liaison avec la marquise d’Audiffret, née Adélaïde Ramirez de Arellano.

Charles Haas meurt en juillet 1902 d’une congestion cérébrale, dans son appartement du 85, avenue de Villiers à Paris (17ème). Sa nécrologie dans Le Temps du 15-16 juillet 1902 en brosse un portrait parlant :

« On annonce la mort de M. Charles Haas, que l’Empire avait fait inspecteur des Beaux-Arts et qui était resté un des hommes les plus aimables et les plus spirituels de la société parisienne. M. Haas, qui vient de succomber à une longue et douloureuse maladie, avait été tenté par la littérature, et il a publié dans la Vie Parisienne des articles pleins d’humour. Il possédait également dans ses cartons une comédie et un drame qui ne virent point le feu de la rampe, leur auteur, après s’être donné la peine de les écrire, ayant reculé devant les soucis de leur représentation. »

Postérité : Marcel Proust, bien qu’il l’ait peu connu, en a fait l’un des modèles de Charles Swann dans À la recherche du temps perdu, et auparavant du vicomte Perrotin dans Jean Santeuil.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2023-03-20.

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Monument

La chapelle est ornée d’un vitrail avec une croix bleue sur un fond géométrique, de facture inconnue.

Inscriptions : Famille PERRET HAAS

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Date de la dernière mise à jour : 13 août 2023