GUYOT Yves (1843-1928)
France

Ministre des Travaux Publics de 1889 à 1892

Yves Guyot voit le jour à Dinan (Côtes-d’Armor), le 6 septembre 1843. C’est le fils de Prosper Guyot, avocat à Rennes, et d’Héloïse née Daubes.

Après avoir suivi ses études secondaires à Rennes, et une licence de droit, il s’installe à Paris en 1864. Il est alors secrétaire de rédaction de L’Aéronaute, fondé par Nadar, et collabore à des journaux comme La Pensée nouvelle ou Le Courrier français.

Le journaliste

À l’instigation de Léon Gambetta, il accepte de diriger L’indépendant du Midi, en 1868. Ses articles lui valent trois condamnations, dont une peine de prison. Le journal l’évince, à l’été 1869, car jugé trop combatif. Il collabore alors au Droits de l’homme, de Montpellier.

Il rejoint ensuite, à Paris, les milieux républicains. Du fait de son action en faveur de la République, il est arrêté, en août 1870, et brièvement emprisonné.

Yves Guyot collabore au quotidien parisien Le Rappel lors de sa fondation, mais ce journal est suspendu en mai 1871 en vertu de l’état de siège. Soutenu financièrement par le banquier radical Jules Mottu, il fonde, en septembre 1871, La Municipalité.

Il devient secrétaire particulier de l’industriel chocolatier et député républicain Émile Justin Menier qu’il a rencontré en 1873. Yves Guyot fait partie, en 1881, à sa fondation, de l’association des journalistes républicains. Comme nombre de journalistes de l’époque, ses articles l’amènent à se battre en duel, contre l’ancien préfet de police Louis Andrieux, par exemple.

A partir d’avril 1892, c’est le directeur politique du quotidien Le Siècle. Il collabore en parallèle, au quotidien républicain modéré Le Matin, puis au Journal des débats où il dirige la partie économique. Il cesse sa collaboration au Siècle en février 1909.

En novembre 1909, il prend la tête du Journal des économistes, lié à la Société d’économie politique. Il demeurera le rédacteur en chef de ce périodique libéral jusqu’à son décès.

C’est, enfin, le directeur, à partir de 1911, de l’Agence économique et financière, qui deviendra plus tard L’Agefi. C’est alors une agence spécialisée dans l’actualité économique qui fait paraître un bulletin quotidien.

L’homme politique : de l’extrême gauche radicale au centre-droit

Yves Guyot se fait élire conseiller municipal de Paris (3ème), de 1874 à 1878, puis de 1880 à 1884 (4ème). Il préconise alors la laïcisation de l’enseignement primaire.

Ensuite, il se fait élire député de Paris (1er arrondissement), en 1885, sur une liste patronnée par Georges Clemenceau. Il vote alors à l’extrême gauche.

Puis il devient, en 1889, ministre des Travaux publics. Le cabinet a pour but de soutenir le boulangisme. Or Guyot est hostile au boulangisme et soutient le système parlementaire. « Je suis antiboulangiste, parce que le général Boulanger représente le coup d’état, la dictature et la guerre », écrivait-il en 1888. La majorité des radicaux refuse de collaborer avec le gouvernement et condamne sa participation. Son propre journal, La Lanterne, le désavoue.

En septembre 1889, il se fait réélire, soutenu par le comité républicain radical. Il conserve son portefeuille ministériel durant trois années. Il perd son siège de député en 1893. L’Intransigeant d’Henri Rochefort, devenu boulangiste et nationaliste, l’attaque violemment.

C’est un antisocialiste intransigeant et il est hostile aux protectionnistes comme Jules Méline, président du conseil, mais s’engage en faveur de Dreyfus. Il donne une conférence, en mai 1905, sur la Séparation des Églises et de l’État.

En juin 1922, il figure au banquet de l’Action nationale républicaine, un cartel éphémère de partis politiques républicains de droite. Deux ans plus tard, Yves Guyot, dans son Journal des économistes, estime que l’Alliance républicaine démocratique, qui a évolué vers le centre-droit, est « le groupe qui peut présenter le plus de garanties au point de vue politique; (il faut donc) se rallier à lui, appuyer son action et faite voter pour ses candidats ».

Il meurt à Paris, le 22 février 1928.

Publications :

  • L’Inventeur (1867) ;
  • La Famille Pichot (1882) ;
  • La tyrannie socialiste (1893).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2023-02-10.

Photos

Monument

Inscriptions : Famille Yves GUYOT

Marie, Yves GUYOT, 1868-1934.

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Date de la dernière mise à jour : 8 janvier 2024