GERICAULT Théodore (1791-1824)
France

Autoportrait, 1812 - Collection privée
Peintre, Auteur du "Radeau de la Méduse" (Louvre)

(Jean Louis André) Théodore Géricault voit le jour le 26 septembre 1791, à Rouen (Seine-Maritime). Il est le fils de Georges Nicolas Géricault, homme de loi, et de Louise Jeanne Marie née Caruel. En 1796, la famille Géricault s’installe à Paris avec la grand-mère maternelle. G. N. Géricault s’associe à un oncle de sa femme qui vient de créer une manufacture de tabac. Le petit Théodore est alors mis en pension chez M. Dubois-Loiseau, puis chez  René Richard Castel dont les opinions royalistes sont plus en rapport avec celles des Géricault.

En 1806, Théodore rentre au Lycée Impérial, actuel Lycée Louis-le-Grand, où le dessin est enseigné par Pierre Bouillon (1776-1831), Grand Prix de Rome de peinture en 1797. Eugène Delacroix (1798-1863), plus jeune que Géricault, fréquente également cet établissement. Succès scolaires pour le jeune Théodore qui éprouve une passion pour les représentations du Cirque Olympique d’Antonio Franconi (1737-1836). En 1808, le 8 mars, il perd sa mère.

Il quitte le lycée le 1er juillet. Il s’installe avec son père au 8 de la rue de la Michodière. Géricault passe ses vacances chez son oncle ancien conventionnel. Avec l’appui de son oncle maternel, il obtient de son père l’autorisation de fréquenter l’atelier de Carl Vernet (1758-1836), il se lie d’amitié avec son fils Horace. Il entre à l’atelier de Pierre Narcisse Guérin (1774-1833).

Grâce à son père, qui lui achète un remplaçant, Géricault échappe à la conscription en 1811. En 1812, il fréquente l’Ecole des Beaux-Arts. Il envoie au Salon le «Portrait équestre de M. D.», aujourd’hui au musée du Louvre et plus connu sous le nom d’«Officier de chasseurs de la Garde Impériale». La critique lui accorde un accueil favorable. Il exécute des tableaux de chevaux dans les écuries Impériales de Versailles. En 1813, la famille Géricault s’installe au 23 de la rue des Martyrs, proche de l’atelier d’Horace Vernet.

Il expose à nouveau en 1814, au Salon son tableau de 1812, ainsi qu’un Exercice à feu dans la plaine de Grenelle et le Cuirassier blessé quittant le feu (Musée du Louvre), avec peu de succès. Il s’engage alors le 6 juillet dans la compagnie des Mousquetaires Gris du Roi. En 1815, au retour de l’Empereur Napoléon, Géricault escorte le roi Louis XVIII dans sa fuite vers Gand, avec sa compagnie. Parvenu à Béthune, il regagne clandestinement Paris.

En 1816, il fait une tentative au concours pour le Grand Prix de Rome de peinture, c’est un échec. Il décide alors d’entreprendre un voyage en Italie. Il reste un mois à Florence, il fréquente la colonie des artistes de l’Académie de France à Rome. Géricault assiste en février 1817 au Carnaval Romain et entreprend de nombreuses études pour Une Course de chevaux libres. Il revient à Paris à l’automne et publie ses premières lithographies.

Chez Horace Vernet, il fréquente les milieux hostiles au Roi Louis XVIII, réunis autour du duc d’Orléans. En 1818, il fait un projet pour un «Assassinat de Fualdès», ainsi que des tableaux de chevaux dans un haras de Boulogne. Il fait aussi des lithographies à sujets militaires. Il entreprend une composition inspirée d’un fait-divers récent, le naufrage de La «Méduse».

Ce tableau achevé en juillet, est exposé au Salon : accueil hostile de la critique. L’artiste reçoit néanmoins une médaille et la commande d’un «Sacré-Cœur de Jésus», qu’il abandonne au jeune Delacroix. Le 10 avril 1820, il s’embarque à Calais pour l’Angleterre en compagnie de son ami le peintre Nicolas Toussaint Charlet. Il expose à Londres son Radeau de la Méduse. Là, il se lie d’amitié avec les peintres anglais. De plus, il exécute des lithographies à sujets tirés de la vie quotidienne anglaise.

En 1821, il expose le Radeau de la Méduse à Dublin, c’est un succès financier. Il peint le Derby d’Epsom pour son logeur de Londres, le marchand de chevaux Elmore. De plus, il publie des lithographies chez Hullmandel avec des chevaux.

Il est de retour à Paris au mois de décembre En 1822, c’est une suite de lithographies consacrées au cheval ainsi que des portraits de malades mentaux. Il fait deux chutes de cheval assez graves qui l’obligent de s’installer chez son ami le peintre Pierre Joseph Dedreux-Dorcy.

Puis il réalise d’autres lithographies en collaboration avec Léon Cognier et Joseph Volmar. L’année 1823 est emplie de projets dessinés pour une «Ouverture des portes de l’inquisition» et «Une Traite des Noirs». Mais des séquelles de ses accidents de cheval l’obligent à s’aliter au milieu de l’année.

Il ne se relèvera pas. Au cours d’un de ses accidents, Géricault gêné par son gilet dans sa monte, l’attache dans son dos en faisant un gros nœud. Dans sa chute, le nœud et la boucle lui entrent profondément dans le dos, c’est cette blessure qui est à l’origine de son décès.

Géricault a la manie du détail, de l’exactitude ; pour cela, il n’hésite pas à entreposer comme modèles dans son atelier, des morceaux anatomiques d’animal ou d’humain. Et bien souvent, au-delà des limites d’hygiène les plus élémentaires. Résultats, son prurit permanent du à son accident ne peut se résorber. A la fin de l’année, les médecins perdent tout espoir de le sauver. Il s’éteint le 26 janvier 1824.

En hommage, le Salon expose deux de ses derniers tableaux : une Forge de village et Un Enfant donnant à manger à un cheval. Les 2 et 3 novembre, le contenu de son atelier est vendu, l’état se porte acquéreur du Radeau de la Méduse, grâce à l’intervention du comte de Forbin, Directeur des Musées. Le duc d’Orléans, pour sa part, achète l’Officier de chasseurs et le Cuirassier blessé. Ces deux tableaux entrent au Louvre en 1851.

Pour voir les trois tombeaux de Géricault par Jean Charles Hachet

Sources : -. Date de création : 2006-04-15.

Photos

Monument

La concession à perpétuité est entretenue gratuitement par la ville de Paris.

Le monument a été élevé par souscription publique à l’initiative d’Eugène Delacroix. Il remplace le monument en marbre blanc initial (1840) qui est désormais au Musée de Rouen. La grande sculpture en bronze du peintre, couché et tenant sa palette est due à Antoine Etex (1884).

Sur le socle, trois bas-reliefs en bronze, eux-aussi d’Antoine Etex, reproduisent les œuvres majeures du peintre :  Le radeau de la Méduse, de face, un Officier de chasseur à cheval de la garde impériale chargeant et le Cuirassier blessé quittant le feu, sur les côtés.

Inscriptions :

1791 + 1824, GERICAULT

 

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Date de la dernière mise à jour : 1 avril 2023