DUPONCHEL Pierre Henri (1794-1868)
France

Pierre Henri Duponchel voit le jour rue des Lombards, à Paris, le 28 juillet 1794. C’est le fils de Pierre Henry Duponchel (1752-1821), quincailler, et de Marie Geneviève Victoire Théronenne (x-1842). La famille déménage ensuite rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. Il prend des leçons de dessin auprès de Pierre Guérin qui a également comme élève Eugène Delacroix.

Duponchel et Delacroix demeurent bons amis. Beaucoup plus tard en 1831, Duponchel le recommande à un diplomate, le comte Charles de Mornay, pour l’accompagner en voyage comme dessinateur au Maroc. Il ne connait pas personnellement de Mornay, mais il est l’ami de la maîtresse du comte, l’actrice Mademoiselle Mars.

Il commence sa carrière comme architecte et décorateur. À la fin de l’année 1818, il s’associe avec un jeune architecte, Léonard Ferdinand Verneuil dont le beau-père est directeur du théâtre de la Porte-Saint-Martin.

Avec Piron, il réalise, en 1821, un décor néo-pompéien pour l’hôtel de l’acteur François Joseph Talma (1763-1826), rue de la Tour-des-Dames. En 1826, il supervise la construction d’un petit hôtel particulier fort élégant dans le style de la Renaissance italienne, situé entre le jardin et la cour de l’hôtel de Bourrienne, rue d’Hauteville (Paris 10ème).

Par ailleurs, il travaille dans la scénographie à la Comédie-Française, où en 1827 il crée les costumes avec Cicéri et assure la scénographie dans la pièce de Jean-Marie Mély-Janin, Louis XI. Aussitôt après, Duponchel rejoint Cicéri à l’Opéra. Le 8 août 1827, il invente une nouvelle tradition à l’Opéra en jetant une couronne de roses blanches au tomber de rideau de Marie Taglioni pour sa sixième et dernière représentation du ballet Le Sicilien. C’est en effet la première fois qu’on jette des fleurs sur la scène de l’Opéra.

Duponchel devient aussi metteur en scène de presque toutes les représentations de l’Opéra de 1828 à 1849. Il débute avec La Muette de Portici d’Auber. Puis il travaille pour La Juive d’Halévy, Les Huguenots de Meyerbeer (la production coûte la somme énorme de 160 000 francs), Le Prophète de Meyerbeer, etc.

Alphonse Royer le surnomme l’« Alexandre de la mise en scène ». En 1831, sa collaboration avec Cicéri pour le scénario du ballet des religieuses mortes de Filippo Taglioni dans Robert le diable, reçoit les louanges du public. Marie Taglioni danse alors Helena, la mère supérieure.

Duponchel introduit aussi des innovations techniques, comme un système de trappes qui permet aux fantômes d’apparaître ou de disparaître subitement. Cette scène devient si célèbre que Meyerbeer se plaint que sa musique n’est plus qu’à l’arrière-plan !

La presse invente même le terme de « duponchellerie » en référence à ses mises en scène excessives. Il collabore aussi avec Edmond Cavé à l’écriture du livret de La Tentation, ballet-opéra d’Halévy en 1832.

Puis il tient plusieurs fonctions à l’Opéra. Il est d’abord inspecteur du matériel de la scène (1829–1831), puis directeur de la scène (1831–1835). Après le départ de Louis Véron en 1835, il se retrouve directeur le 1er septembre 1835. Puis il est co-directeur avec Édouard Monnais à partir du 1er décembre 1835.

Le 11 février 1842, après sa démission de directeur de l’Opéra, il signe un contrat avec l’orfèvre et lapidaire, Jean Valentin Morel. Il apporte aussi des fonds importants et redonne du dynamisme à cette entreprise.

En effet, s’étant rendu à Londres en 1825, 1836 et 1838, il est convaincu que l’orfèvrerie en France peut avoir le même élan qu’en Angleterre. La nouvelle boutique, installée au 39 rue Neuve-Saint-Augustin et intitulée Morel & Cie, rencontre un grand succès. Morel reçoit une médaille d’art à l’Exposition de 1844.

Le chef-d’œuvre de son entreprise est une sculpture chryséléphantine en argent et ivoire d’environ 2,75 mètres représentant Minerve. Celle ci est  commandée par le duc de Luynes pour la salle de bal de son château de Dampierre.

L’affaire d’orfèvrerie de Duponchel continue à prospérer, mais il demeure encore attiré par l’architecture et l’opéra. Il collabore occasionnellement à des projets de ses amis à l’Opéra, comme Cambon, Cicéri, Diéterle et Desplechin. Il travaille aussi avec le sculpteur Klagmann pour son atelier d’orfèvrerie.

En février 1861, Duponchel collabore avec deux architectes, Botrel et Crépinet. Ils soumettent ensemble un projet pour le concours du nouvel Opéra de Paris. Sur 170 participants, leur projet gagne la deuxième place et avec un prix de 4 000 francs.

En 1861, Duponchel rejoint le théâtre du Vaudeville comme scénographe. Dormeuil en est alors le directeur artistique et l’entrepreneur Benou, le financier. Il renoue alors avec le style réaliste des débuts du Vaudeville.

Le 8 avril 1868, il meurt à Paris à l’âge de 73 ans. Il laisse son affaire florissante d’orfèvrerie à son fils Ludovic Maxime (né le 15 octobre 1832). Mais c’est sa femme, née Marie Joséphine Blanchard (1810-1896), qui s’empare des leviers de commande en novembre 1869. La Maison disparaitra peu de temps après.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2021-04-17.

Photos

Monument

L stèle est ornée d’un médaillon avec un coq se battant avec un serpent, de facture inconnue (allégorie de Duponchel et de son épouse ?). Les inscriptions sont encadrées de deux flambeaux dressés vers le haut.

Inscriptions :

Hoc monumentum, Petro Henrico Duponchel, nato, x calendarum martis MDCCLII, vita functo, septagesimum aetatis suae annum, agenti, coniux et filii, dicavere.
(Latin : Pierre Henri Duponchel, né le 10 des calendes de mars 1752, a érigé ce monument, à la fin de sa vie, dans la soixante-dixième année de son âge, ses agents, sa femme et ses enfants.)

[…] avril MDCCCLXVIII.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 29 août 2023