CLAMAGERAN Jean Jules (1827-1903)
France

photo par Truchelut et Valkman pour la Société de Géographie - BNF-Gallica

Jean Jules Clamageran voit le jour le 29 mars 1827, à la Nouvelle-Orléans (Etats-Unis). Il fait de bonnes études classiques au collège Henri IV à Paris. Puis il suit les cours de l’Ecole de Droit, où il se fait recevoir docteur en 1851. L’année suivante, il obtient une médaille d’or au concours de doctorat.

Il conquiert rapidement, au barreau de Paris une situation estimée. Sa thèse des Obligations naturelles (1851), puis ses travaux de législation et d’économie politique attirent sur lui l’attention. En 1856, il publie un Mémoire, couronné par la Faculté de Droit, sur Le louage d’industrie, le mandat et la commission en droit romain, dans l’ancien droit et dans le droit actuel.

Il donne un volume sur l’Etat actuel du protestantisme en France. En effet, il appartient à la religion réformée. En 1867, il commence la publication d’une importante Histoire de l’impôt en France. Parallélement, il participe à la « résistance légale » contre l’empire, dirigée par un groupe d’avocats de l’opposition. Compris, en 1864, dans le procès des « treize », il est, ainsi que Ferdinand Herold, Floquet, Dréo, Durier, etc. condamné à 500 francs d’amende. Il avait collaboré (1861) avec eux au Manuel électoral, qui attire sur ses auteurs les rigueurs du pouvoir.

Après la révolution du 4 septembre 1870, Clamageran est nommé adjoint à la mairie de Paris. Il doit, en particulier, surveiller les approvisionnements pendant le siège. En février 1871, il quitte ces fonctions . Il se tient alors à l’écart de la politique, tout en prenant part aux débats du synode général des églises réformées de France. En 1876, il se fait élire membre du Conseil municipal de Paris par le 16ème arrondissement (quartier des Bassins), puis réélire en 1878.

Il se présente aussi à l’élection législative, dans le 8ème arrondissement, le 6 avril 1879, suite au décès de l’amiral Touchard. Après avoir réuni 3 018 voix sur 12 015 votants, au premier tour de scrutin, il échoue contre Godelle, bonapartiste, au scrutin de ballottage du 20 avril, avec 5 011 voix contre 6 509. Le 14 juillet de la même année, Clamageran devient membre du Conseil d’Etat.

Il s’y distingue, dans la section des finances, par son zèle laborieux. Le 7 décembre 1882, il se fait élire sénateur inamovible. Il siège à gauche et vote pour la réforme judiciaire. Ses mérites et ses aptitudes le désignent pour le portefeuille des finances. Il l’accepte, le 6 avril 1885, dans le cabinet formé par Henri Brisson. Successeur de Tirard, il reçoit de lui le budget de 1886 tout préparé, et se dispose à le soumettre aux Chambres dans les termes proposés par le précédent cabinet.

Toutefois, bien que les journaux opportunistes, en particulier Le temps, se plaisent à ne voir en lui que la « prudence la réflexion, la sagesse en personne», bien qu’il leur apparait comme « réalisant l’idéal du bon père de famille que nos finances réclament aujourd’hui », et rien de plus, le nouveau ministre ne laisse pas de manifester certains projets personnels qui le mettent assez rapidement en désaccord avec ses collègues du cabinet.

On lui prête notamment l’idée de supprimer les trésoriers-payeurs généraux et les « coulissiers » (intermédiaires) à la Bourse. Devant le peu d’empressement des ministres et de la presse gouvernementale à adopter ce plan de réformes, Clamageran avise, dès le 17 avril, Henri Brisson, qu’en raison « du mauvais état de sa santé » il ne croit pas pouvoir conserver le portefeuille des finances. Sa démission est aussitôt acceptée, et Sadi-Carnot est nommé à sa place.

Clamageran reprend son siège à la gauche du Sénat. Il se prononce pour la nouvelle loi militaire. Mais il est absent lors du scrutin sur le rétablissement du scrutin d’arrondissement (13 février 1889), et lors du scrutin sur le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse. Il vote pour la procédure à suivre devant le Sénat pour juger les attentats contre la sûreté de l’état (affaire du général Boulanger).

Le 4 juin 1903, il décède à Limours (Essonne). Il repose avec son beau-frère, l’homme politique Ferdinand Herold (1828-1882).

Publications :

  • Le Louage d’industrie, le mandat et la commission en droit romain, dans l’ancien droit et dans le droit actuel (1856) ;
  • avec Herold, Floquet, Dréo, Durier, etc.  : Manuel électoral (1851) ;
  • Histoire de l’impôt en France (1867) ;
  • La France républicaine (1873) – un volume d’études administratives ;
  • un grand nombre d’articles de revues sur des matières de jurisprudence, de philosophie religieuse et de politique.

Sources : Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891. Date de création : 2014-03-22.

Monument

Inscriptions :

Adèle CLAMAGERAN, née HEROLD, 28 mars 1830, 26 septembre 1906.
Jean Jules CLAMAGERAN, sénateur 1882-1903, né le 29 mars 1827, mort le 4 juin 1903.

 

Photos


Date de la dernière mise à jour : 14 mars 2023