CLAIRON, Claire Josèphe Hippolyte LERIS, dite Mademoiselle (1723-1803)
France

gravure par Tassaert d'après Bornet, 1799

Fille naturelle d’un sergent au régiment de Mailly, François Joseph Désiré Léris, Claire Josèphe Hippolyte Léris, dite Mademoiselle Clairon, nait le 25 janvier 1723, à Condé-sur-Escaut (Nord). Sa mère, Marie Claire Scana-Piecq, est disant batelière. Toute sa vie, Melle Clairon vit dans le mensonge, s’inventant des origines bourgeoises. Très tôt, elle se fait appeler Claire Hippolyte Léris de la Tude. Ensuite, elle prend le pseudonyme de Clairon.

Ses contemporains la décrivent d’une extrême vanité et d’une prétention sans pareille. Il n’en demeure pas moins que c’est une des plus grandes comédiennes de son temps. Sa mère, peu amène, veut que sa fille soit couturière. Elle n’hésite pas à maltraiter l’enfant. A l’âge de onze ans, la jeune Claire ne sait pratiquement pas lire, ni écrire. Elle quitte sa famille et vient à Paris.

Elle s’installe, par hasard, en face de la célèbre comédienne Dangeville, qui fait naître chez elle le désir de se consacrer au Théâtre. Le 8 janvier 1736, elle débute à la Comédie Italienne, avant l’âge de treize ans. Elle se fait engager, au bout d’un an seulement, au théâtre de Rouen (Seine-Maritime) ; elle y reste quatre années. Suite à la parution d’un pamphlet contre sa personne, écrit par un soupirant dédaigné, elle quitte Rouen.

Melle Cairon joue alors à Lille (Nord), Gand (Belgique) et Dunkerque (Nord). Elle reçoit là un ordre de début pour l’Opéra, elle fait ses débuts sur cette scène en 1743. Préfèrent le théâtre parlé au théâtre chanté, elle postule pour la Comédie Française. Elle débute le 19 septembre 1743 dans le rôle de Phèdre de Jean Racine. C’est un triomphe, au point qu’elle est reçue sociétaire dans le mois qui suit. C’est une travailleuse perfectionniste, elle apprend méticuleusement chaque vers.

Une rivalité féroce l’oppose à Melle Dumesnil, rivalité tournant à la jalousie, qui transparaît dans ses mémoires (Paris 1799). En 1765, plusieurs comédiens refusent de jouer Le Siège de Calais en soutien à l’acteur Dubois menacé d’exclusion pour faux serment dans un procès à scandale. Ils sont emprisonnés au Fort l’Evêque. La Clairon n’échappe pas au sort commun.

Elle ne reste que cinq jours en prison, un flot continu de visiteurs se presse pour voir sa chambre. En 1765, sa santé chancelante l’oblige au repos, ce qu’elle fait auprès de Voltaire à Ferney. Désireuse de se rendre en Provence où le climat est plus clément, elle rentre à Paris au mois de novembre. Elle décide alors de quitter définitivement les planches. Elle n’y revient plus jamais.

Melle Clairon se produit quelquefois en privé, comme en 1770, où elle interprète Hypermnestre de Lemierre à la cour. Désormais, elle se consacre à l’amélioration de la situation et de la vie des comédiens, poursuivant son action en vue de lever l’excommunication dont sont frappés les comédiens. Elle fait rédiger, en 1761, par l’avocat Huerne de la Motte, une brochure intitulée Liberté de la France contre le pouvoir arbitraire de l’excommunication.

Par ailleurs, elle devient professeur et compte au nombre de ses élèves, Larive et Melle Raucourt. Carl Alexander, margrave d’Ansbach, tombe éperdument amoureux d’elle, il l’emmène dans sa principauté, elle y reste dix-sept années.

La Clairon ne revient en France qu’à l’aube de la Révolution, elle tombe dans la misère et finit ses jours auprès de sa fille adoptive, Marie Pauline Ménard, veuve de La Riendrie. Elle meurt à l’âge de 80 ans, le 29 janvier 1803. Elle est inhumée au cimetière Saint Sulpice, puis ses restes mortels seront transférés au Père Lachaise le 29 août 1837.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2006-02-04.

Photos

Monument

La concession à perpétuité est entretenue gratuitement par la ville de Paris. Le monument est orné d’un médaillon en marbre de Louis Noël, ni signé ni daté.

Inscriptions :

Ici repose le corps, de Claire Josèphe Hippolyte, LERIS CLAIRON de LATUDE, née à St Waasnon de Condé, (Dept du Nord), le 25 janvier 1723, décédée le 9 pluviose an XI, (29 janvier 1803).

Elle traça avec autant, de vérité que de modestie, les règles de l’art dramatique, dont elle sera à jamais le modèle.

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Date de la dernière mise à jour : 21 décembre 2023