CHASSELOUP-LAUBAT Justin Prudent, marquis de (1800-1847)
France

Justin Prudent, deuxième marquis de Chasseloup-Laubat, voit le jour le 21 juin 1800, à Paris. C’est le fils aîné de François Charles Louis de Chasseloup-Laubat et d’Anne Julie née Fresneau († 23 juin 1848, Château de Senaud, Albon (Drôme)).

Justin Prudent suit la carrière des armes, où plusieurs des membres de sa famille se sont déjà distingués. Reçu le 1er janvier 1819, en qualité d’élève surnuméraire à l’école d’application du Corps royal d’état-major, il devient sous-lieutenant le 6 octobre de la même année. Il est admis comme élève-titulaire le 1er janvier 1820. En 1821, il passe au 17e Régiment de Chasseurs (Chasseurs des Pyrénées) avec le grade d’aide-major, puis au 1er Régiment de Grenadiers à cheval de la garde comme lieutenant aide-major.

Il participe à l’expédition d’Espagne et à la prise du Trocadéro. Quand le général Guilleminot devient ambassadeur à Constantinople (Turquie), on lui attache Chasseloup-Laubat comme officier d’état-major. On le charge d’importants travaux topographiques sur les côtes du Bosphore et de la mer Noire. Il fait, en 1824, 1825 et 1826, des missions en Grèce, en Egypte et en Syrie. De retour en Turquie (en juin 1826), il est admis dans les cadres du corps royal d’état-major, mais mis en disponibilité.

L’ordonnance du 10 décembre 1826, qui réorganise ce corps, place Chasseloup-Laubat au 1er Régiment des Hussards. Puis il passe, le 3 mai 1829, avec le grade de sous-lieutenant, dans le 2e Régiment des Cuirassiers de la garde. Son père devient pair de France. Ceci lui permet d’entrevoir un avenir bien défini. Mais l’hérédité de la pairie est abolie par la Monarchie de Juillet.

Il perd momentanément sa situation dans l’armée. Mais le maréchal Maison le rappelle bientôt à l’activité en se l’attachant comme officier d’ordonnance (25 octobre 1830). Chasseloup-Laubat l’accompagne à l’ambassade de Vienne, puis à celle de Saint-Pétersbourg. De retour en France, Justin épouse, le 26 décembre 1835, Marie Augustine Antoinette Le Boucher des Fontaines († 27 août 1860 – Paris). Ils n’auront pas d’enfant.

On le charge, en 1836, d’une mission en Algérie. Elle lui vaut le grade de chef d’escadron d’état-major. Peu de mois avant, il a été élu conseiller général de la Seine-Inférieure pour le canton de Tôtes. Il sollicite, le 4 novembre 1837, les suffrages des électeurs de l’arrondissement de Dieppe (8e collège de la Seine-Inférieure). Il en devient député par 210 voix sur 360 votants et 486 inscrits.

Chasseloup-Laubat dit, dans sa circulaire électorale :

« Ami sincère de nos institutions, je veux les affermir et les compléter par des développements sagement progressifs. Je veux tout ce qui est favorable au bien-être du peuple et à l’accroissement des richesses intellectuelles du pays, mais je repousse avec une force égale, soit ses dangereux essais dont les vaines théories égarent les populations, soit toute tendance rétrograde vers des principes incompatibles avec notre époque. Mon drapeau, c’est le drapeau national, la Charte de 1830 et le roi élu par les Français. »

Chasseloup-Laubat soutient de ses votes le gouvernement, mais avec une certaine indépendance. Il obtient sa réélection : le 2 mars 1839, par 321 voix (370 votants, 492 inscrits), le 9 juillet 1842, par 310 voix (374 votants, 505 inscrits), contre 54 à M. de Merlemont, et le 1er août 1846, par 353 voix (386 votants, 586 inscrits).

Chasseloup-Laubat débute à la tribune le 9 mars 1838. Il appuie la proposition du colonel Garaube, combattue par le ministère, et relative à une pension à accorder à la veuve du colonel Combes, tué sous les murs de Constantine. Chasseloup-Laubat parle, en 1839, sur la fixation du cadre de l’état-major-général de l’armée et réclame une nouvelle loi sur ce sujet. Il combat le projet de loi ministériel qui établit pour les officiers généraux une double limite d’âge, l’une facultative, déterminée par le pouvoir royal, la seconde, obligatoire, déterminée par la loi.

Chasseloup-Laubat se mêle aussi à la discussion sur le maintien des armements maritimes. Il aborde, à ce propos la question espagnole puis soutient le ministère Molé. Il vote avec les conservateurs dans les questions de politique intérieure. On le nomme ministre plénipotentiaire de France près la Confédération germanique.

Il meurt, le 6 octobre 1847, dans l’exercice de ses fonctions à Francfort (Allemagne).

Distinctions : chevalier (1er septembre 1823), officier (1er juillet 1843), commandeur (10 novembre 1845) de la Légion d’honneur.

Sources : Robert (Adolphe), Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français, 1789 1891, Bourloton éditeur, Paris, 1891 ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2016-02-26.

Monument

Inscriptions :

Le marquis J. de CHASSELOUP LAUBAT et la marquise de CHASSELOUP-LAUBAT.

Ici repose Justin Prudent de CHASSELOUP-LAUBAT, décédé député et membre du Conseil Gl de la Seine inférieure, ministre plénipotentiaire de France près la diète germanique, le 6 8bre 1847, à l’âge de 57 ans.
Priez Dieu pour lui.

Ici repose la Mise de CHASSELOUP-LAUBAT née Marie Augustine Antoinette le BOUCHER des FONTAINES décédée le 27 août 1860, âgée de […] ans.
Priez Dieu pour elle.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 9 mars 2022