Edmé Charles Chabert voit le jour à Paris, le 13 décembre 1818.
C’est d’abord un graveur, de profession. Il participe à la Révolution de 1848 et adhère, puis préside le club communiste de l’île de la Cité fondé par Brucker. Figurant parmi les opposants actif au coup d’État du 2 décembre 1851 de Louis Napoléon Bonaparte, on l’arrête, le condamne et le déporte au bagne de Lambessa (Algérie, alors française).
Amnistié et libéré, il rentre à Paris et participe aux clubs parisiens membres de l’Association Internationale des Travailleurs (« la première internationale »). Puis c’est un orateur important lors des réunions publiques de 1868-1869 et il fait partie du Comité central républicain des Vingt arrondissements.
Durant la Commune de Paris, il participe à la Commission fédérale des artistes. Il prend aussi part aux affrontements, comme soldat ou officier dans le 149e bataillon de la Xe légion. Il se présente en avril 1871 sans succès. Arrêté, il passe cinq mois de détention sur un ponton, puis il obtient un non-lieu.
Après la Commune, il participe aux débats et aux activités de reconstruction du mouvement ouvrier. C’est, en mai 1872, un des organisateurs de l’union syndicale ouvrière, mais Thiers dissout cette organisation en octobre 1872. Puis il participe à la commission directrice de la société d’études pratiques pour le développement des associations coopératives.
Il participe aussi à la création de plusieurs organismes coopératifs. Ensuite, il rédige le rapport de la délégation française à l’exposition universelle de 1873 à Vienne. Il y rejette la grève comme moyen d’action du mouvement ouvrier et lui préfère l’épargne. En octobre 1876, il participe au premier congrès ouvrier français, puis au deuxième en 1878.
Mais ses opinions changent : il devient favorable au collectivisme. Il est également candidat républicain radical à l’élection partielle de 1876 à Batignolles. En 1877-1878, il organise une coopérative pour la publication du journal Le Prolétaire. Celui-ci sera publié d’octobre 1878 à 1884. Il soutient très tôt aux thèses de Jules Guesde, notamment contre l’intrusion de l’élément bourgeois dans le mouvement ouvrier. Il adhère au Parti Ouvrier français, fondé par Jules Guesde et Paul Lafargue.
C’est sous sa bannière qu’il se présente aux élections municipales de 1881, à Paris (19ème), puis aux élections législatives de 1881. En 1882, les guesdistes et les possibilistes se séparent au congrès de Saint-Étienne. Il fait partie des seconds, dans la Fédération des Travailleurs Socialistes de France (FTSF). Le Prolétaire faisant faillite, il contribue à la création d’un journal pour lui succéder, Le Prolétariat.
Lors d’un congrès de la FTSF et des syndicats britanniques à Lyon, il se déclare favorable à un tunnel sous la Manche. Ses talents et sa stature reconnues font qu’on le demande pour discourir lors de congrès et pour des conférences en province.
En 1885, il se présente sur la liste fédérative socialiste aux élections législatives, avec d’anciens Communards et des femmes, malgré leur inéligibilité. Puis il se représente en 1889, mais n’est jamais élu. En juin 1884, il se présente aux élections municipales de Paris (19ème), avec Édouard Vaillant pour le mouvement socialiste. Ils sont élus avec 38 729 voix. Il se fait réélire en 1887 et en 1890.
Il meurt à Paris (19ème), le 24 mai 1890.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2009-01-07.