CHABAUD LATOUR François Henri Ernest, baron (1804-1885)
France

Fils d’Antoine Georges François et de Julie Verdier de la Coste, François Henri Ernest Chabaud Latour naît à Nîmes (Gard), le 25 janvier 1804. Il sort 7ème de l’école Polytechnique en 1820 et choisit le Génie. En 1829, il participe brièvement aux côtés de l’armée russe au siège des places du Danube. Puis on l’appelle à Paris pour servir dans le ministère Polignac.

En 1830, il est volontaire pour l’expédition d’Alger. Il y est décoré à la suite du bombardement du Fort-l’Empereur et de l’occupation de Blida. Nommé officier d’ordonnance du duc d’Orléans, fonction qu’il occupera jusqu’à la mort du Prince en 1842, il se retrouve engagé dans la campagne de Belgique et à la prise d’Anvers. Chabaud Latour suit également le duc d’Orléans pendant les campagnes d’Algérie (1837, 1839, 1840).

Il participe aux engagements de Sig, Habra, Mascara, puis, en 1839, à la bataille des Portes de Fer. En 1840, il prend part aux combats de Médéah, d’El-Affroun, du col de Mouzaïa et du bois des Oliviers. En 1840, lorsque se pose la question des fortifications de Paris, il préconise dans son avant-projet la construction d’une enceinte continue fortifiée et d’une ceinture de forts avancés.

Sa charge de député du Gard (de 1837 à 1848, favorable au ministère Guizot), lui permet de défendre son projet au Parlement. Chef du génie, il s’occupe personnellement du secteur est de l’enceinte de Paris dont il supervise les travaux jusqu’en 1846. Promu lieutenant-colonel en 1842, il devient l’aide-de-camp du comte de Paris à la mort du duc d’Orléans. Colonel en 1846, il part commander le 3e régiment du génie, à Arras.

Lors des journées de février 1848, il reste fidèle aux Orléans et offre sa démission après l’abdication du roi. Mis en disponibilité quelques semaines, il est appelé à la direction du génie d’Amiens. Suite au coup d’État du 2 décembre 1851, il réintègre ses fonctions à Grenoble. Commandant supérieur du génie en Algérie en 1852,  il prend part aux expéditions des Babors en 1853, des Beni-Iuya en 1854, des Guetchoula en 1855 et de la Grande Kabylie en 1857.

Planificateur talentueux, il réalise en seize jours la route de Tizi-Ouzou à Souk-el-Arba. Puis, en quatre mois, il fait construire Fort-Napoléon, au centre de la tribu des Béni Raten. Il s’occupe également de construction de barrages sur les rivières et de la création de plusieurs villages. Général de brigade au 30 avril 1853, Chabaud Latour devient général de division après les campagnes de 1857.

En 1858, à son retour à Paris, on l’appelle au comité des fortifications et à l’inspection générale des places fortes. Il fait partie aussi de l’inspection de l’École polytechnique et du comité consultatif des affaires algériennes. Lors de la guerre d’Italie, il commande le corps du génie posté en observation sur la frontière de l’est. Président du comité des fortifications en 1864, il passe au cadre de réserve le 25 janvier 1869.

Rappelé à l’activité en 1870, Chabaud Latour prend la tête du génie de la défense de Paris et la présidence du comité des fortifications. Il met en état de défense le camp retranché de la capitale de sorte qu’elle ne peut être bombardée sur sa rive gauche qu’à partir des redoutes inachevées de Châtillon et de Montretout.

Elu député du Gard, en février 1871, au centre droit, il préside la commission chargé de la rédaction de la loi militaire de 1872. C’est aussi le rapporteur du projet de loi sur les nouveaux forts à construire autour de Paris. Il occupe, à plusieurs reprises, la fonction de vice-président de l’Assemblée. Membre du comité de défense, Chabaud Latour met tout son talent dans l’organisation de la nouvelle frontière de l’Est.

Il doit juger, en 1873, le maréchal Bazaine, accusé d’avoir contribué à la défaite française lors de la guerre franco-allemande de 1870. Puis il est appelé le 20 juillet 1874, par le maréchal de Mac-Mahon au poste de ministre de l’Intérieur. Il y reste jusqu’au 10 mars 1875. Il s’inscrit dans la ligne du duc de Broglie, en plein débat sur le septennat.

Chabaud Latour échoue aux élections sénatoriales du 30 janvier 1876. Mais il devient sénateur inamovible, le 10 novembre de l’année suivante. Il décède à Paris, le 10 juin 1885, des suites d’une chute dans l’escalier de la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest dont il est l’administrateur. Il repose avec son père, le député Antoine Georges François, baron de Chabaud Latour (1769-1832).

Distinctions : officier (1839), grand officier (1861), grand-croix de la Légion d’honneur.

Sources : Amat (Roman d’), Limouzin-Lamothe (Roger) Dictionnaire de biographie française, Paris, Letouzey, 1965, tome 6, col. 113-115 ; Guizot (François) Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps, Paris, Lévy, 1864, 521 p. ; Lissagaray (Prosper) Histoire de la Commune, Paris, Dentu, 1896, pp. 58-59 ; Yvert (Benoit) Dictionnaire des ministres (1789-1989), Paris, Perrin, 1990, pp. 400-401, Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2009-12-02.

Monument

Inscriptions :

François Henri Ernest baron de CHABAUD-LATOUR général de division 1804-1885

Photos


Date de la dernière mise à jour : 14 août 2023