BOUTRON Antoine François (1796-1879)
France

Antoine François Boutron voit le jour le 2 décembre 1796, à Paris. Il vient d’un milieu de marchands de vins, épiciers et chocolatiers établis à Paris, reconnus dès le règne de Louis XIV comme fournisseurs de la cour.

Attiré d’emblée par la pharmacie, il épouse le 22 juin 1820, durant sa formation, Eugénie Charlard, fille de Pierre Charlard un pharmacien parisien. Il accolera dès lors le nom de son épouse au sien. Il maintiendra cela même après le décès de cette dernière en 1835 et son remariage en 1848. Boutron Charlard devient membre de l’Académie nationale de pharmacie dès 1822.

Il dispose rapidement d’une officine 12 boulevard de Bonne-Nouvelle. Il y accueille de nombreux pharmaciens stagiaires, dont Émile Jungfleisch (qui entrera au Collège de France) dans les années 1860. Assez probablement, son cousin germain Théodore Gobley, le découvreur des phospholipides, de quinze ans son cadet, vers 1832-1835, y est aussi stagiaire.

Il est élu membre de l’Académie Royale de médecine au début des années 1830. C’est un amateur et collectionneur d’autographes et un ami du poète Casimir Delavigne. Il s’intéresse particulièrement à Mademoiselle de Scudéry, sur laquelle il coécrit un ouvrage qui utilise plusieurs lettres en sa possession. Il se livre, avec Pierre Robiquet, alors éminent chimiste pharmacologue, dans l’identification de l’amygdaline dans les amandes amères.

Ce travail reste toutefois inachevé. Il ne parvient pas, par exemple, à expliquer la production de benzaldéhyde dans certaines des réactions de dissociation qu’ils effectuent. C’est Friedrich Wöhler et Justus Liebig qui découvriront la structure de l’amygdaline et mettront en évidence le radical benzoyle C7H5O, quelques mois plus tard (1832).

Particulièrement soucieux des questions de santé publique, il est membre du Conseil de salubrité de Paris. Il fait de la qualité des eaux potables, eaux de ville et eaux minérales, le cœur de ses travaux durant près de trente ans. Boutron-Charlard collabore pour cela avec Philibert Patissier en 1837 sur les eaux minérales naturelles. Il travaille aussi avec Étienne Henry en 1848 sur les eaux de Paris et Félix Boudet sur le contrôle de qualité des eaux de source et de rivières en 1855 et 1856.

Comme beaucoup d’intellectuels du temps, il s’implique également dans le grand mouvement démocratique qui conduit à la Révolution de Juillet. Il  participe à la société jacobine dite « Aide-toi, le ciel t’aidera », fondée en août 1827. Celle ci vise à une mobilisation des électeurs opposés au pouvoir  de la monarchie de Charles X pour les élections prévues en novembre de cette année-là.

Il meurt le 4 novembre 1879, à Paris. Il repose avec son beau-père, le pharmacien Pierre Martin Charlard (1769-1822).

Distinctions : chevalier (29 avril 1841), officier de la Légion d’honneur (11 août 1866).

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2019-11-03.

Photos

Monument

La sépulture est ornée de sculptures de facture inconnue.

Inscriptions :

Antoine François, BOUTRON, membre de l’académie, de médecine, officier de la Légion d’honneur, né à Paris le 2 décembre 1796, mort à Paris le 4 novembre 1879.

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Date de la dernière mise à jour : 13 juin 2023