BORY de SAINT-VINCENT Jean Baptiste, baron (1780-1846)
France

Jean Baptiste (Geneviève Marcellin) Bory de Saint-Vincent voit le jour le 6 juillet 1778, à Agen (Lot-et-Garonne). Naturaliste et géographe, il s’intéresse à la volcanologie, à la botanique et à la systématique.

Il suit sa famille à Bordeaux en 1787. Il aurait suivi des cours de chirurgie et de médecine de 1791 à 1793. Pendant la Terreur (1793-1794), il se réfugie dans les Landes. Ses premières publications savantes remontent à 1796-1798. Il entre alors en contact avec de nombreux naturalistes. Il est l’élève du géologue et minéralogiste Déodat Gratet de Dolomieu à l’école des mines de Paris.

Après le décès de son père, il s’engage dans l’armée, en 1799. On l’affecte alors en Bretagne. En septembre 1800, il épouse à Rennes Anne Charlotte Delacroix de la Thébaudais, avec qui il a deux filles : Augustine, née le 7 février 1801, et Clotilde, née le 25 mai 1803. Son épouse décède en 1823, après leur séparation.

Il apprend le départ d’une expédition scientifique organisée par le gouvernement et obtient la place de zoologiste en chef à bord de l’une des corvettes participantes. Puis il rencontre Bernard Germain de Lacepède qui lui accorde sa confiance. C’est ainsi qu’après avoir quitté l’armée de l’ouest fin août puis obtenu du ministère de la guerre un congé indéfini, Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent quitte Paris le 30 septembre.

Il arrive au Havre le 2 octobre et quitte la ville le 19 à bord de l’un des deux navires que le capitaine Nicolas Baudin emmènera autour du monde de 1800 à 1804, Le Naturaliste. Il s’arrête lors d’une escale à l’île Maurice, en mars 1801. De là, il rejoint, le 23 mai 1801, la Réunion voisine, où il effectue en octobre et novembre 1801 l’ascension et la première description scientifique générale du Piton de la Fournaise, le volcan actif de l’île. Il est de retour en France métropolitaine le 11 juillet 1802. Sa mère est décédée lors de son absence.

Bory reprend par ailleurs du service dans l’armée, dès son retour, comme officier. Il devient capitaine-adjoint d’état-major de Louis Nicolas Davout le 3 octobre 1804. On l’affecte, en 1803-1805, au camp de Boulogne. Il poursuit en parallèle sa carrière savante : il devient correspondant du Muséum en août 1803 et correspondant de la première classe de l’Institut de France au printemps 1808. En 1804, il publie Essais sur les îles fortunées et Voyage dans les quatre principales îles des mers d’Afrique.

L’impression de cette relation dédiée à Mathieu Dumas est surveillée par le jeune Jean-Marie Léon Dufour en qui Bory entrevoit un futur grand naturaliste. En 1805, il prend part à la Campagne d’Autriche et devient capitaine de Dragons en novembre. Il est présent, le mois suivant, à la Bataille d’Austerlitz. Bory passe ensuite deux ans en Prusse et en Pologne. Il sert à partir d’octobre 1808 dans l’état-major de Ney, puis de Soult à partir d’octobre 1809.

Il participe ainsi à la Campagne d’Espagne. En mai 1811, il devient chef d’escadron puis lieutenant-colonel à la fin de l’année. Aux côtés de Soult, il prend part à la campagne de Prusse de 1813 et à la campagne de France de 1814. Après la chute de Napoléon, il intègre le service du dépôt de la Guerre à Paris, le 10 octobre 1814. Il participe aussi à la publication du Nain Jaune. Pendant les Cent-Jours, il se fait élire député d’Agen. Il se signale par son patriotisme.

Au début de la Seconde Restauration, il est condamné à cinq ans d’exil, le 24 juillet 1815. Il fuit vers Rouen et y rencontre l’actrice Maria Gros (1787-1847). En 1816, il passe son exil en Belgique. Puis il s’installe alors avec Maria Gros, en 1817, en Prusse, où ils resteront jusqu’en 1819. Le 17 mai 1818 naît leur première fille : Cassilda. Une seconde fille, Athanalgide, naitra le 22 juillet 1823, après la séparation de ses parents.

En 1820, réformé à partir de juillet comme lieutenant-colonel, Bory de Saint-Vincent revient s’installer à Paris où il réside jusqu’en 1825. Il collabore à divers journaux libéraux. En 1825, il est jeté en prison pour dettes à Sainte-Pélagie. Il y reste jusqu’en 1827. Le 9 décembre 1828, il est nommé pour diriger la commission scientifique d’exploration de Morée, qui a lieu en 1829-1830. En 1830, il se présente à une élection pour devenir membre de l’Institut après le décès de Lamarck.

Après les Trois Glorieuses, Bory est réintégré dans l’armée, au Dépôt des Cartes avec le grade de colonel. Il y restera jusqu’en 1842. En juillet 1831, il devient député de Marmande (Lot-et-Garonne) mais démissionne bientôt. Il fait paraître le compte-rendu de son exploration qui lui permet de devenir membre de l’Académie des sciences, en novembre 1834.

Puis il participe à la fondation de la Société entomologique de France le 29 février 1832, aux côtés de son vieil ami P. A. Latreille. En 1834, il achève la publication de l’expédition de Morée. Le 17 novembre, il devient membre de l’Institut. De 1835 à 1838, il siège à la commission d’état-major. En 1838, il fait rééditer ses Justifications de 1815 sous le titre de Mémoires. La commission scientifique d’Algérie est nommée le 24 août 1839 et Bory en est le chef comme colonel d’état-major. Placé à la retraite en janvier 1840, il part séjourner en Algérie où il reste jusqu’en 1842.

Le 22 décembre 1846, Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent décède à Paris, rue de Bussy. Il repose avec son beau-frère, le diplomate polonais Théodore Korab-Morawski (1796-1879).

Travailleur infatigable, il écrit sur plusieurs branches de l’histoire naturelle, notamment sur les reptiles, les poissons, les animaux et végétaux microscopiques, les cryptogames, etc. Il rédige aussi de bons résumés géographiques, notamment celui d’Espagne. Il donné à l’Encyclopédie moderne de nombreux articles, remarquables par l’originalité des idées.

Bory est un des principaux auteurs transformistes de la première moitié du dix-neuvième siècle avec Lamarck et Delamétherie. C’est un fervent défenseur de la génération spontanée (thème de la célèbre controverse entre Pasteur et Pouchet). Il est, de plus, un ardent polygéniste : il pense que les différentes « races » humaines (au sens de l’époque) sont de véritables espèces ayant chacune une origine et une histoire propre. Enfin, c’est un opposant notoire à l’esclavagisme et Schoelcher le cite parmi ses alliés scientifiques en faveur de l’abolition.

Publications :

  • Voyage dans les îles d’Afrique (1802) ;
  • Justifications (1815) ;
  • Lamuel (1816) ;
  • Annales générales de Sciences Physiques (en collaboration, de 1819 jusqu’en 1821) ;
  • Dictionnaire Classique d’Histoire naturelle en 17 volumes, aux côtés d’E. Geoffroy Saint-Hilaire (De 1822 à 1831) ;
  • Guide du voyageur en Espagne (1823) ;
  • Essai sur l’Homme (1825) ;
  • Essai d’une classification des animaux microscopiques (1826) ;
  • Relation du voyage de la commission scientifique de Morée dans le Péloponnèse, les Cyclades et l’Attique (1834) ;
  • Mémoires (1838).

Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (1er mai 1831).

Hommages : L’un des deux cratères sommitaux du Piton de la Fournaise porte son nom, le cratère Bory. C’est son accompagnateur, de Jouvancourt, qui le nomme lors de leur ascension du volcan en 1801. Bory est l’abréviation botanique officielle de Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent.

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur), Wikipedia. Date de création : 2010-07-09.

Photos

Monument

Le tombeau est hétéroclite. Il comprend un coffre cinéraire rectangulaire orné d’une guirlande avec quatre bucranes dont l’inscription en grec indique qu’il fut celui d’une femme de Chios et un fragment de cippe cylindrique, également ornée d’une guirlande. Au verso est encastrée une stèle de marbre sur laquelle sont sculptés des personnages. Ces morceaux d’antiquités ont été rapportés par Bory de Saint-Vincent de son voyage en Grèce.

Inscriptions : Aucune.

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Date de la dernière mise à jour : 30 mars 2022