BARBE Paul (1836-1890)
France

photo anonyme dans Chambre des députés, 4ème législature
Ministre de l'agriculture en 1887

Paul (François) Barbe voit le jour le 4 février 1836, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). C’est le fils de Jean-Baptiste Charles Barbe, serrurier devenu maître de forges à Liverdun (Meurthe-et-Moselle) et à Tusey (Meuse). Paul Barbe est élève de l’école Polytechnique, promotion 1855. Il en sort comme chef d’escadron d’artillerie de la Garde mobile de la Meurthe.

Dès 1868, Nobel s’associe avec Paul Barbe pour l’exploitation de la dynamite en France. En 1870, Paul Barbe entreprend la fabrication de la dynamite à Liverdun dans trois maisons ouvrières de la cité de la Croisette.

Puis il fait construire une usine à Paulilles (Port-Vendres, Pyrénnées-orientales), un lieu isolé choisi pour raison de sécurité nationale.

« L’endroit choisi doit se trouver le plus loin possible des frontières de l’Est »

avait dit Gambetta. La compétence de Barbe comme organisateur et son talent d’administrateur lui sont extrêmement utiles. Il devient ainsi responsable de l’établissement et de l’administration de différentes autres compagnies. Tandis qu’Alfred Nobel se consacre plus particulièrement à l’amélioration technique de ses produits.

En 1886, Barbe et Nobel fondent des compagnies de fabrication de dynamite en Italie, en Espagne et en Suisse. Paul Barbe a une influence décisive sur le développement ultérieur des compagnies Nobel sur le continent. Ensemble ils créent la base d’un empire multinational. Le résultat final est l’établissement de deux grandes compagnies : Nobel Dynamite Trust Co. et la Société Centrale de Dynamite.

Paul Barbe propose de diminuer la sensibilité explosive du coton-poudre en l’additionnant de nitrates, notamment de nitrate d’ammoniaque (Brevet n°159.214, du 17 décembre 1883.). Ensuite, afin d’assurer la neutralité et de diminuer l’hygroscopicité du nitrate d’ammoniaque, il propose de lui ajouter du carbonate d’ammoniaque (Brevet n°68.189, du l0 avril 1885.)

Alfred Nobel a en Paul Barbe un associé compétent, mais ces deux hommes ne sont jamais bien étroitement amis. Alfred est plein de respect pour le professionnalisme de Paul, mais se rend vite compte du manque de fiabilité de ce dernier, à chaque fois que ses propres intérêts sont concernés.

L’éthique de Barbe n’est jamais à la hauteur de celle de Nobel. Alfred Nobel le décrit comme quelqu’un

« avec d’excellentes capacités dans le travail mais dont la conscience est plus élastique que le caoutchouc. C’est dommage, car cette combinaison d’intuition et d’énergie est si rare. »

En 1885, Barbe se fait élire député de Seine-et-Oise. Puis il devient ministre de l’agriculture, du 30 mai au 12 décembre 1887 dans le premier gouvernement Rouvier. Mais il continue par la suite à exercer une grande influence politique en tant que député.

Paul Barbe s’implique dans des activités de spéculations et dans le scandale du canal de Panama. Ses manipulations illégales, à l’insu de Nobel, ne seront révélées à ce dernier qu’après la mort de Barbe. Elles lui causeront des pertes financières considérables.

Pour échapper à ses créanciers, Paul Barbe se suicide à son domicile parisien le 29 juillet 1890. On l’inhume, le 1er août 1890, en présence de nombreuses personnalités. Les discours sont prononcés par Gustave Adolphe Hubbard, député de Seine-et-Oise, Gautherin, maire de Rambouillet, Alfred Naquet, député et vice-président de la Société de dynamite et par Edmond Goudchaux, banquier et homme politique.

Paul Barbe repose avec son gendre, le général Eugène, comte Buisson d’Armandy (1848-1936), et le père de sa femme, le général Edouard Chérubin Nicéphore Aimé Prosper, comte Buisson d’Armandy (1794-1873).

Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (31 octobre 1870, non documentée dans la Base Léonore, probablement à cause des scandales ultérieurs).

Sources : Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] « Paul Barbe », dans le Dictionnaire des parlementaires (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2019-03-05.

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Monument

Inscriptions : FAMILLES BARBE D’ARMANDY

Julie BARBE, née QUENNEC, décédée en 1876.
Elisa STELZE, née BIDAULT, décédée en 1877.
Caroline FERRY, née BIDAULT, décédée en 1879.
Carine BARBE, née SCHMITZ, décédée en 1881.
Charles BARBE, décédée en 1882.
Paul BARBE décédé en 1890.

Eugène BUISSON d’ARMANDY, général de brigade, commandeur de la légion d’honneur, 31 décembre 1848 – 25 janvier 1936.
Comtesse BUISSON d’ARMANDY, née Pauline BARBE, 20 septembre 1860 – 4 juillet 1949.

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Date de la dernière mise à jour : 5 janvier 2024