ZANDT Louise van, Mme RANDI (1884-1975)
Allemagne

Pianiste

Louise van Zandt voit le jour à Meersburg (Allemagne), le 7 septembre 1884. C’est la fille de Léopold van Zandt et de Marie Deleuze. Son parrain est le comte Maurice Sala, fils d’Adolphe Sala, compagnon de la duchesse de Berry lors du soulèvement de la Vendée royaliste de 1832.

Sa marraine est la comtesse Sala, née Emily Sanford, fille de John Francis Alexander Sanford, négociant new-yorkais richissime et d’Isabel Davis. On élève Louise comme une princesse.

En 1861, Isabel Sanford, veuve, s’installe à Paris (8ème), à deux pas de la résidence van Zandt. Les van Zandt sont proches des Davis depuis de nombreuses années. Léopold van Zandt côtoie, à Paris, le gratin de la haute société. Il partage sa vie entre Paris et la Côte d’Azur. La famille sur un grand pied à Cannes ou à Nice. Louise reçoit de sa marraine un collier de perles fines et son premier piano.

En 1889, le scandale de Panama éclate. En quelques années, Léopold van Zandt perd la totalité de sa fortune, et sa femme meurt en 1892, après avoir mis au monde un troisième fils. Il place ses fils en nourrice à Saint-Etienne-de-Tinée (Alpes-Maritimes). Puis il commence une vie de voyages, escorté par sa fille, la seule de ses enfants à laquelle il témoigne de l’attention.

Avec l’héritage de ses parents, constitué de biens immobiliers New-Yorkais, il vit confortablement de ses hypothèques. Il est financé, jusqu’en 1898, par les prêts d’Isabel Sanford, mère de la comtesse Sala, puis, par ceux de son neveu, Karrick van Zandt Riggs, fils de sa sœur Rosalie, princesse Paolo Ruspoli.

Louise suit son père sans vraiment réaliser sa chute financière. En effet, il mène toujours une vie princière, de voyages et de fêtes. Il descend au Carlton où il a une suite à l’année, achète un immeuble entier à Asnières où il fera venir ses fils adolescents, les plaçant en usine afin qu’ils apprennent un métier.

Lorsqu’ils prennent le train, les garçons montent en troisième classe alors que Louise et Léopold voyagent toujours en première. En 1913, c’est à Ajaccio (Corse) que Léopold élit domicile. Sa fille, Louise, donne des concerts. Elle devient une musicienne renommée.

Louise tombe amoureuse d’un chef d’orchestre avec lequel elle part en tournée, Gaëtan Randi. Elle s’installe alors avec son père près du domicile de Gaëtan, à Fontainebleau (Seine-et-Marne), et l’épouse à la fin de l’année 1914.

Léopold van Zandt est citoyen américain. A ce titre, il se réfugie au début de l’année 1915 en Espagne, pays neutre. Le trio s’installe à San Sébastian puis à Bilbao, Madrid et enfin Barcelone où Léopold meurt au printemps 1917.

Louise et Gaëtan rentrent à Paris à la fin de la guerre. Les temps sont durs. Bien que Léopold ait prévu des dispositions testamentaires favorisant sa fille au profit de ses fils, les dettes qu’il a accumulées auprès des Davis, de son neveu et de sa sœur, la princesse Ruspoli, ne laissent que des miettes à ses enfants.

La crise de 1929 n’arrange rien puis la guerre éclate. Maurice, le frère de Louise, américain, est fait prisonnier par les allemands, en 1941, après l’entrée en guerre des Etats-Unis. Louise le soutient par des courriers réguliers.

Pendant l’occupation, elle vit avec sa belle-famille dans le 17ème arrondissement. Elle est passée du statut de jeune femme du monde à celui de servante de son mari, lequel a eu raison de l’héritage que son père lui avait laissé. Les contrats artistiques se font rares et les beaux jours ne reviendront jamais.

Au début des années 50, le couple s’installe près de Saint Brieuc (Côtes-d’Armor) puis, à la fin des années 60, à Puymirol (Lot-et-Garonne). Lorsqu’il meurt en 1972, Gaëtan laisse Louise sans un sou. Elle parvient à se rapprocher de sa belle-sœur Elda qui vit à Menton (Alpes-Maritimes). Celle-ci la placer dans un hospice. Là, Louise perd vite l’esprit et s’éteint le 13 février 1975.

Elle est inhumée dans le carré des indigents et, après quelques années, la tombe est relevée. Aujourd’hui, son nom est inscrit ici, aux côtés de tous ceux qu’elle a connus, sur la sépulture de l’américaine Anne Power Davis (1799-1895).

Sources : Eric Van Zandt. Date de création : 2014-07-13.

Monument

Inscriptions :

(Plaque) In memoriam, Louise van ZANDT, épouse RANDI, (1884-1975), artiste musicienne, filleule du comte et de la comtesse Maurice SALA.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 14 décembre 2022