WITTIG Monique (1935-2003)
France

Une des fondatrices du MLF, théoricienne du dépassement du genre

Monique Wittig voit le jour le 13 juillet 1935, à Dannemarie (Haut-Rhin).

En 1964, son premier roman, L’Opoponax, considéré comme un texte d’avant-garde sur les questions du genre, reçoit le Prix Médicis, avec le soutien de l’écrivain Marguerite Duras. Il est vite traduit dans de nombreux pays.

Extrait (de Marguerite Duras) :

« C’est à peu près sûrement le premier livre moderne qui ait été fait sur l’enfance. C’est un livre à la fois admirable et très important parce qu’il est régi par une règle de fer, celle de n’utiliser qu’un matériau descriptif pur, et qu’un outil, le langage objectif pur. Un chef d’œuvre.»

Elle participe, à partir d’octobre 1968, à un des nombreux groupes qui formeront le MLF. En 1969, elle publie Les Guérillères. C’est un poème épique considéré comme une œuvre majeure du féminisme

En mai 1970, elle cosigne avec Gille Wittig, Margaret Stephenson (Namascar Shaktini) et Marcia Rothenburg, le premier texte du Mouvement dans le mensuel L’Idiot international, « Combat pour la libération de la femme ».

Le 26 août 1970, en compagnie de quelques femmes, elle dépose à l’Arc de Triomphe une gerbe à la femme du soldat inconnu – évènement considéré comme le geste fondateur du mouvement féministe en France. Elle porte la banderole : « Un homme sur deux est une femme » et on arrête une dizaine de manifestantes.

En avril 1971, elle signe le Manifeste des 343 pour le droit à l’avortement, publié par le Nouvel Observateur. En 1971, on la retrouve aux Gouines rouges, premier groupe lesbien constitué à Paris. Elle participe également aux Féministes Révolutionnaires et elle collabore à la revue Questions féministes.

En 1976, elle quitte Paris pour les Etats-Unis, où elle enseigne dans de nombreuses universités, notamment à l’Université de Californie, à Berkeley, et à l’Université de Tucson.

Elle publie, en 2010, sa thèse, Le chantier littéraire : témoignage sur l’expérience langagière d’un écrivain, rédigée pour le diplôme de l’école des Hautes études en Sciences sociales de Paris obtenu en 1986 (avec Gérard Genette, directeur, Louis Marin et Christian Metz, lecteurs). Celle-ci se veut, entre autres, son hommage à Nathalie Sarraute dont elle est l’amie depuis 1964.

Le film The Girl, tiré d’une nouvelle de Monique Wittig écrite en anglais, et réalisé par sa compagne Sande Zeig, sort en 2000. Monique Wittig meurt d’une crise cardiaque le 3 janvier 2003, à Tucson (Arizona, Etats-Unis).

Publications :

  • L’Opoponax, éditions de Minuit (1964 – prix Médicis) ;
  • Les Guérillères, Minuit (1969) ;
  • Le Corps lesbien, Minuit (1973) ;
  • Brouillon pour un dictionnaire des amantes (avec Sande Zeig, sa compagne), Grasset – rééd. (1976) ;
  • Virgile, non, Minuit (1985) ;
  • La Pensée straight, Balland « Le Rayon » – rééd. Éditions Amsterdam (1992) ;
  • Paris-la-Politique, P.O.L. ; Le Chantier littéraire, Presses universitaires de Lyon (2010).

Articles, Essais et Critiques :

  • « Combat pour la libération de la femme », dans L’Idiot international n°6, avec Gille Wittig, Margaret Stephenson, Marcia Rothenburg, Paris, p. 13-16 (1970) ;
  • « For a Women’s Liberation Movement », traduction en anglais de Namascar Shaktini, On Monique Wittig, Theoretical, Political and Literary Essays, University of Illinois Press, p. 21-34 (2005) ;
  • « On ne naît pas femme », Questions féministes (1980) ;
  • « Le Cheval de Troie », Vlasta n°4, Spécial Monique Wittig (mars 1985) ;
  • « The Trojan Horse », Feminist Issues, p. 45-49 (1985) ;
  • « Quelques remarques sur Les Guérillères », L’Esprit créateur, p. 116-122 (1996) ;
  • « Avatars », L’esprit créateur, vol. 36, n°2, (été 1996) ;
  • « Le déambulatoire : Entretien avec Natalie Sarraute », L’Esprit créateur, vol. 36, n°2 (été 1996).

Théâtre, cinéma :

  • Le Voyage sans fin, pièce de théâtre montée par la compagnie Renaud-Barrault, publiée dans Vlasta n° 4 (mars 1985) ;
  • The Girl, scénario du film de Sande Zeig d’après une de ses nouvelles (2000).

Traductions :

  • Herbert Marcuse, L’Homme unidimensionnel, traduction de l’anglais (avec l’auteur), Minuit (1968) ;
  • Isabel Barreno, Teresa Horta, Fatima Velho Da Costa, Nouvelles lettres portugaises, traduit du portugais avec Evelyne Le Garrec et Vera Alves da Nobrega, Seuil (1974) ;
  • Djuna Barnes, La Passion, Flammarion (1982).

Hommages : André Téchiné réalise, en 2003, Les égarés, qu’il lui dédie.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2014-10-29.

Photos

Monument

Inscriptions :

Monique WITTIG, écrivain, 1935-2003.

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Date de la dernière mise à jour : 28 avril 2024