TYSZKIEWICZ Thadée, comte (1774-1852)
Pologne

Président du gouvernement provisoire de Lituanie

Thadée Tyszkiewicz voit le jour en 1774, en Samogilie (Lituanie, alors en Pologne). Sa famille est riche, ancienne et puissante parmi les familles lithuaniennes. Voué de bonne heure à la carrière des armes, déjà en 1791, dans la guerre de l’indépendance de Kosciuszko, il combat pour la cause nationale comme aide-de-camp du célèbre général Jasinski.

Plus tard, en 1807, nommé commandant de la garde d’honneur de Napoléon, il assiste à ses côtés à la bataille de Preysch-Eylau. L’année 1809 le trouve colonel et commandant un régiment de lanciers polonais. Il reste dans ce grade jusqu’en 1812, où, nommé général à l’ouverture de la mémorable campagne de Russie, il a sous ses ordres la deuxième brigade de cavalerie du corps du prince Joseph Poniatowski.

Il est, peu de temps après, grièvement blessé dans un combat près de Miedyn. Laissé sur le champ de bataille, les russes le recueillent et l’envoient comme prisonnier à Astracan, où il demeure jusqu’au dénouement funeste du drame impérial. Quand vient la paix européenne, Thadée Tyszkiewicz devient sénateur du royaume de Pologne.

En 1828, il est l’un des membres que le sénat délègue pour instruire le procès des citoyens compromis dans l’affaire de l’association patriotique. La révolution du 29 novembre 1830 le surprend dans sa terre de Swislocz, en Lituanie. Soit prudence, soit calcul, il ne se livre pas au premier élan populaire. Il observe froidement la marche croissante de l’insurrection. Il se tient tranquille dans son château, où il est d’ailleurs l’objet d’une surveillance de la part des Russes.

Ce n’est que plusieurs mois après que Thadée Tyszkiewicz se prononce. Le général Chlapowski, qui commande un détachement du corps expéditionnaire, arrivant aux environs de Swislocz, fait appel à lui. Thadée se réunit à lui et l’accompagne jusqu’au moment de sa jonction avec Gielgud, après le passage du Niémen. A partir de là, Thadée Tyszkiewicz ne quitte plus le quartier-général de ce dernier.

Nommé par lui président du gouvernement suprême provisoire de la Lituanie, il cherche à y organiser le mouvement révolutionnaire et à lui créer des ressources. Il doit suivre une armée plus forte de son courage que de son nombre, au sein d’un pays coupé par les bataillons russes, sans argent ni munition.

Petit à petit, la cause nationale perd la partie. La malheureuse bataille de Vilnius vient aggraver cette situation désastreuse. Il suit le général Gielgud dans sa retraite, obligé de se réfugier en Samogilie, avec les débris de son armée.

Dans un court séjour qu’il fait à Rosiénié, le sénateur essaie même d’y trouver quelques ressources pour les troupes nationales. Mais de nouveaux revers sont fatals à l’insurrection lithuanienne. Il ne reste plus au général Gielgud d’autre parti que celui de se réfugier sur le territoire prussien. Thadée Tyszkiewicz le suit. Après la capitulation, il s’installe en Prusse, puis en Saxe.

Finalement, c’est à Paris qu’il s’installe définitivement. Le général était fondateur et membre de la loge maçonnique des Frères polonais unis, en 1820. Le général Tyszkiewicz décède le 12 avril 1852, à Paris. Sa dépouille a été transférée à Varsovie le 14 janvier 1939. Il reposait à côté d’Adolf Cichowski (1794-1854), militaire Napoléonien.

Distinctions : chevalier (1807), officier (1812) de la Légion d’honneur (après la bataille de Smolensk, non documentée dans la Base Léonore) ; chevalier de l’Ordre de la Vertu militaire (Pologne).

Sources : Straszewicz (Joseph) Les Polonais et les Polonaises de la révolution du 29 novembre 1830 ; Zaworonko-Olejniczak (Hanna) En terre d’exil, tombeaux polonais dans les cimetières de Paris et de Montmorency, 2011 ; Wikipedia. Date de création : 2016-05-03.

Photos

Monument

La tombe a été restaurée par la Société pour la Protection des Souvenirs et Tombeaux Historiques Polonais en France.

Inscriptions :

Ci gisait Thadée Cte TYSZKIEWICZ, général et sénateur polonais, chef de la garde d’honneur de Napoléon, 1774-1852.
En remplissant ses dernières volontés, les descendants du général transportèrent sa dépouille en Pologne en 1939.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 5 janvier 2024