TRELAT Ulysse (1795-1879)
France

gravure anonyme dans Georges Bonnefoy, Histoire de l'administration civile dans la province d'Auvergne, 1897
Ministre des Travaux Publics en 1848

Ulysse Trélat voit le jour à Montargis (Loiret), le 13 novembre 1795. C’est le fils d’Edme Trélat, notaire. Il vient étudier la médecine à Paris, en 1810. Nommé, à dix-huit ans, aide-chirurgien militaire, il est lors de la campagne de 1813, envoyé à Metz (Moselle) où il manque de mourir du typhus. Il revient poursuivre ses études médicales à Paris, en mars 1814.

Après le retour de Napoléon de l’île d’Elbe, il prend part à la défense de Paris dans les rangs des canonniers volontaires. Reçu, au concours, interne à Charenton, il passe son doctorat en 1821 et se spécialise comme aliéniste. Sous la monarchie de Juillet, il entre en politique dans les rangs des libéraux.

C’est l’un des fondateurs de la Société « «Aide toi, le ciel t’aidera» ». Il se bat sur les barricades lors des «Trois Glorieuses». Puis il devient commissaire de la «Société des Amis du peuple», auprès du gouvernement provisoire. Il proteste contre l’avènement de Louis-Philippe, est accusé de complot et acquitté par la cour d’assises.

Ulysse Trélat va ensuite à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) prendre la direction du Patriote du Puy-de-Dôme, jusqu’en 1835. Il revient à Paris pour participer à la défense des accusés d’avril. Voyant parmi les juges quelques-uns de ses anciens compagnons des sociétés secrètes, il ne leur ménage pas ses attaques. Lors du procès des défenseurs des accusés d’avril, devant la cour des pairs du 29 mai au 4 juin 1835, il est le plus lourdement condamné, à 11 000 francs de dommages-intérêts et à trois ans de prison à Clairvaux (Aube).

Rendu à la liberté par l’amnistie générale de 1837, il reprend l’exercice de la médecine et devient, au concours, médecin de la Salpêtrière, en 1840. Sous la Deuxième République, il devient Commissaire extraordinaire du gouvernement provisoire dans les départements du Puy-de-Dôme, de l’Allier, de la Creuse et de la Haute-Vienne.

A son retour, il devient maire du 12e arrondissement de Paris et président de la commission de colonisation. Par ailleurs, il est lieutenant-colonel de la 12e légion sous les ordres d’Armand Barbès, puis colonel de la cavalerie de la garde nationale. Il se fait élire, le 23 avril 1848, représentant du Puy-de-Dôme à l’Assemblée constituante. Puis il devient vice-président par l’Assemblée et, le 12 mai suivant, ministre des Travaux publics.

À ce poste, il se trouve aux prises avec la délicate question des ateliers nationaux. Dans la séance du 18 mai, il demande que

« l’on rende à chaque ouvrier ses instruments de travail. L’ouvrier ne reçoit en ce moment qu’une aumône déguisée, il ne fait qu’un travail stérile. Les ateliers nationaux ne sont qu’une organisation provisoire ; il faut qu’ils cessent au plus vite. Une énorme population se jette sur les ateliers nationaux, le nombre en est l’autre jour de 80 000, quelques jours après de 100 000, il est de 115 000 aujourd’hui ».

Il commence par faire transporter à Bordeaux le grand organisateur des ateliers, Émile Thomas, « en mission extraordinaire », écrit Le Moniteur, « par détermination de médecin », déclare le ministre à l’Assemblée.

Obligé, le 15 juin, de venir demander un nouveau crédit de 3 millions pour les ateliers nationaux, il se voit reprocher par Falloux « sa coupable inaction », et demande la nomination immédiate d’une commission spéciale, ce qui est fait. La commission a pour tâche de fermer le plus promptement possible ce « caravansérail du chômage ».

Elle commence par éliminer 25 000 ouvriers, inscrits en double, et se prononce pour une dissolution immédiate et brutale.

Désapprouvant cette mesure, qui est le prétexte des journées de juin, Ulysse Trélat donne sa démission de ministre, le 18 juin. Il reprend alors sa place à l’Assemblée. Il vote pour le bannissement de la famille d’Orléans, pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière et pour l’abolition de la peine de mort.

Ulysse Trélat vote aussi pour l’impôt progressif, pour l’amendement Grévy, pour l’ensemble de la Constitution. Mais il est contre la sanction de la Constitution par le peuple, contre la proposition Rateau, contre l’expédition de Rome mais pour la demande de mise en accusation du Président de la République et des ministres.

Hostile à la politique de l’Élysée, il n’est pas élu à l’Assemblée législative et reprend ses fonctions à la Salpêtrière. Il y est encore lors du siège de Paris en 1870 et pendant la Commune. En octobre 1870, il est membre de l’Assistance publique. C’est le conseiller municipal de Paris pour le quartier du Panthéon de 1871 à 1874. Il est, plusieurs fois président du conseil, comme doyen d’âge.

Il quitte la vie active, en 1875, et passe désormais l’hiver dans le Midi, où il meurt, à Menton (Alpes Maritimes), le 29 janvier 1879. Un de ses fils, Émile Trélat (1821-1907), sera le fondateur de l’École spéciale d’architecture (ESA). Un autre, Ulysse Trélat (1828-1890), sera un célèbre chirurgien.

Publications :

  • Précis élémentaire d’hygiène (1826) ;
  • De la constitution du corps des médecins et de l’enseignement médical (1828) ;
  • Recherches historiques sur la folie (1839) ;
  • La folie lucide, étudiée et considérée au point de vue de la famille et de la société (1861).

Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (18 juillet 1849). Hommage : Un square porte son nom à Paris (13ème).

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2007-05-05.

Monument

Une stèle a été posée devant le monument, pour Gabriel Richet, masquant une partie de sa décoration et de ses inscriptions. Celle-ci, en bas-relief, figure une branche au-dessus de bâtiments.

Cette stèle, en granit, porte le profil de Trélat, de facture inconnue

Inscriptions :

Patrie, République, Démocratie.

Ulysse TRELAT, 1795-1879.
Gabriel RICHET, 1916-2014.

1795-1879.

Au médecin, son hôpital, consl salub, cons hopit, Salpétrière, mairie du XIIe arrondissement, conseil municipal, de Paris.

[…], du Puy de Dôme, procès politiques, […] cour de Paris, […] national, ministère des travaux publics.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 28 septembre 2022