TOURNEUR, Maurice Félix THOMAS, dit (1876-1961)
France

photo anonyme dans Wid's Year Book, 1920

Maurice Félix Thomas, dit Tourneur, voit le jour le 2 février 1876, à Belleville (Paris). Il illustre des ouvrages de luxe et travaille avec le sculpteur Rodin ou le peintre Puvis de Chavannes. Puis il débute au théâtre comme comédien dans la troupe d’André Antoine.

Suivant quelques compagnons de route au cinéma, il se prend de passion pour la réalisation. Il adapte alors une nouvelle d’Edgar Poe, Le système du docteur Goudron et du professeur Plume. En 1911, il est engagé par la firme Eclair grâce à Emile Chautard avant d’être envoyé aux Etats-Unis où il débute sa carrière de cinéaste.

Dès son arrivée aux Etats-Unis, Maurice Tourneur enchaîne les tournages. Il réalise quatorze films en trois ans dont Mother (1914), The wishing ring (1914), Trilby (1915), etc. Dès 1918, c’est un des plus grands réalisateurs de son temps.

Malgré des films peu diffusés dans les cinémathèques, sa période américaine reste marquée par des mises en scène féeriques. Il cherche à susciter « des réactions émotionnelles ou intellectuelles ». Après Victory, réalisé en 1919, Tourneur adapte le roman de Stevenson «Treasure Island» (L’ile au trésor) (1920), considéré comme l’un de ses meilleurs films.

En 1920, il met en scène Last of the Mohicans (Le Dernier des Mohicans), l’un des premiers westerns antiracistes. Quelques années plus tard, il entreprend l’adaptation cinématographique du roman de Jules Verne L’ile mystérieuse (1926). Mais une brouille avec la MGM le conduit à quitter le tournage. Lucien Hubbard achèvera le film.

Revenu en France, il met en scène «L’équipage» (1927) mais Maurice Tourneur est confronté à la fronde de certains lui reprochant de ne pas avoir participé à la guerre. Il part alors tourner en Allemagne Le navire des hommes perdus (1929) où Marlène Dietrich apparaît dans l’un de ses premiers grands rôles.

De retour en France, le réalisateur tente de s’adapter au cinéma parlant et met en scène des films policiers d’une rare efficacité dramatique : Accusée, levez-vous (1930) ou Au nom de la loi (1932). Avec le sourire (1936) avec Maurice Chevalier illustre également les talents du cinéaste dans la comédie.

Il est également l’auteur de films historiques comme Katia (1938) et de films fantastiques : La main du diable (1943), une œuvre envoûtante tournée sous l’Occupation. Après L’impasse des deux anges (1948), Maurice Tourneur est victime d’un accident qui l’éloigne des plateaux de cinéma.

Il se consacre à la fin de sa vie à la traduction de romans policiers américains. Il est le père de Jacques Tourneur. Maurice Tourneur décède le 4 août 1961, à Paris.

Sources : Les cahiers du cinéma. Date de création : 2009-01-06.

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Monument

Inscriptions : Famille THOMAS TOURNEUR

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Date de la dernière mise à jour : 13 octobre 2023