René Maurice Schwob voit le jour le 7 mai 1859, à Strasbourg (Bas-Rhin). C’est le fils ainé de George Schwob, fondateur du journal nantais Le Phare de la Loire. C’est également le frère de Marcel Schwob et le père de Lucie Schwob, alias Claude Cahun.
À Nantes, en 1877-78, Maurice Schwob est élève de Mathématiques spéciales au lycée de la ville et réussit le concours de l’École polytechnique, où il se trouve en même temps qu’Alfred Dreyfus.
Il épouse, le 18 mai 1887, Marie-Antoinette Courbebaisse (1865-1933) dont il aura deux enfants : Georges (1888-1968), et Lucy (1894-1954). Son mariage subit dès le départ l’hostilité de sa mère, Mathilde Cahun. Assez vite, apparaissent les problèmes de santé mentale de Marie-Antoinette. Celle-ci est hospitalisée à plusieurs reprises, puis, après un séjour au Pradet en 1911, est internée dans une clinique parisienne. Maurice Schwob obtient alors le divorce.
En 1892, il succède à son père à la direction du journal. Il dirige également l’« Imprimerie du Commerce » après la mort de François Salière en 1909, sous la raison sociale Maurice Schwob et Fils.
C’est un ami de l’avocat nantais Abel Durand, aux côtés de qui il agit pour favoriser le développement du port de Nantes. Maurice Schwob donne au journal une tournure encore plus patriotique que son père. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages qui montrent son attention à la menace allemande.
Le phare de la Loire condamne Dreyfus en 1894, comme tout le monde, et encore en 1896, quand Mathieu Dreyfus et Bernard Lazare commencent leur action en faveur d’Alfred Dreyfus. Marcel Schwob dénonce nettement les « intrigues » qu’il discerne en arrière-plan de cette action.
L’attitude du Phare change légèrement en octobre 1897, après l’intervention du sénateur Scheurer-Kestner : il évoque la possibilité de l’innocence de Dreyfus.
Maurice Schwob prend parti ouvertement pour Dreyfus lorsqu’on décide la révision de son procès. Pour en rendre compte, il envoie son dessinateur Alexis de Broca et recrute Jules Grandjouan, dreyfusard notoire. Durant cette période de crise, il perd un certain nombre de lecteurs. Il est aussi l’objet de marques d’hostilité lors des manifestations nationalistes de janvier 1898.
Hostile au socialisme, Maurice Schwob est un tenant du radicalisme, avec un souci assez fort de la question sociale.
En 1901, le Phare abandonne les locaux de la rue Scribe pour un immeuble de la place du Commerce. Peu après, on augmente sa pagination et on crée des chroniques hebdomadaires. En 1910, un chronique de rugby est tenu par un joueur du SNUC, Percy Bush (le rugby est alors le principal sport d’équipe). Un concours de vacances a lieu chaque été. Mais celui de 1914 est interrompu après la huitième énigme.
Au début du conflit mondial, Maurice Schwob crée une édition anglaise, The Beacon, pour les soldats anglais alors présents dans la région. Celle-ci s’interrompt, le 10 octobre, à cause des restrictions de papier. Le Petit Phare disparaît aussi, et Le Phare voit sa pagination très réduite.
Le journal participe tout de même à la propagande de guerre. Maurice Schwob apparaît dans le palmarès des « Bourreurs de crâne » du Canard enchaîné, avec 521 voix (Gustave Hervé et Maurice Barrès en ont plus de 5 000 chacun).
Il se remarie, en 1917, avec Marie Rondet, veuve depuis 1915, mère de Suzanne Malherbe (dite Marcel Moore), qui deviendra la compagne de Lucy (Claude Cahen).
Ne pouvant compter sur une succession familiale, il revend le journal avant sa mort à une personnalité locale, Francis Portais. Maurice Schwob meurt le 31 mars 1928, à Nantes (Loire-Atlantique).
Publications :
- Bagatelles, Flammarion (1910) – nouvelles ;
- Le Danger allemand. Essai sur le développement industriel et commercial de l’Allemagne, Léon Chailley (1896, réédition Flammarion, 1897) ;
- La Loire navigable, Imprimerie du Commerce, Nantes (1898) ;
- La Guerre commerciale. Avant la bataille, Flammarion (1904) ;
- Pendant la bataille, Imprimerie du Commerce, Nantes (volumes regroupant ses articles de la période de la Première Guerre mondiale, du 27 juillet 1914 au 30 juin 1918) ;
- La Question de la Ruhr, Imprimerie du Commerce, Nantes (1923).
Hommages : Un square à Nantes porte son nom.
Sources : Wikipedia ; Geneanet. Date de création : 2022-01-12.