SALCE Jacques (1922-2010)
France

Inventeur du test graphométrique

Jacques Salcé voit le jour le 8 septembre 1922. Résistant pendant la seconde guerre mondiale, il se fait déporter  à Mauthausen (Autriche). Il passe un doctorat de philosophie, puis il devient professeur de psychologie à l’université de Paris-X-Nanterre.

Jacques Salcé épouse Marie-Madeleine Fourgheon le 10 novembre 1951. Lorsqu’il s’intéresse à la graphologie, il cherche à lui donner une base scientifique. Il fonde avec une autre graphométricienne, Marie-Thérèse Prénat, la Société de graphométrie et graphologie scientifique.

Il reprend la voie ouverte au début du 20ème siècle par le docteur Edmond Locard, célèbre criminologue. Ce dernier, afin de traquer les faux, avait créé une méthode basée sur le relevé, dans chaque écriture, d’un très grand nombre de mesures, et la comparaison des graphiques qu’il pouvait en tirer. L’interprétation reposait donc sur des chiffres et des calculs. C’était différent de la graphologie classique qui repose sur la lecture intuitive et analogique des signes.

Jacques Salcée pousse les choses plus loin. Il valide d’abord les postulats de base de la graphométrie, au plan mathématique, dans une thèse de doctorat d’état, en 1972. Puis il met ses idées en pratique. Il crée, en 1976, le premier test grphométrique utilisable en sélection professionnelle, avec la collaboration d’une psychosociologue, Simone Reignier.

Comment fonctionne ce test original, puisque ce n’est pas une personne qu’il interroge, mais son écriture ? Le processus est simple, si le matériau est complexe : de chaque écriture on tire trois cents mesures, au 1/10 de millimètre près. Ce dépouillement demande une demi-heure à une personne exercée. Le travail de conversion mathématique et d’interprétation demande ensuite deux à trois heures. Ces mesures permettent de noter le sujet, pour chaque qualité requise par le poste, et de comparer cette note à celle du groupe professionnel auquel il appartient. L’interprétation est standardisée (ce qui ne veut pas dire sans nuances), inspirée de la psychologie du travail, valable uniquement sur le plan professionnel.

Par ailleurs, avec son épouse, Marie-Madeleine Fourgehon, il constitue, de 1952 à 1998, une importante collection d’objets amérindiens par des achats en ventes publiques et chez des antiquaires spécialisés.

Après la mort de sa femme, en 2000, Jacques Salcé cherche un musée susceptible d’accueillir la collection. Son choix se porte sur le musée Dobrée, à Nantes (Loire-Atlantique), qui possède déjà une collection de plus de 400 pièces d’archéologie et d’ethnographie amérindiennes.

Le don est officialisé le 26 mars 2001. En 2003, Jacques Salcé fait don au musée Dobrée de 10 objets précolombiens supplémentaires. Parmi ceux-là, une série de petits cachets « pintaderas » aztèques (Mexique) et  deux ornements d’oreilles en or de style zenù (Colombie).

Jacques Salcé décède le 17 juillet 2010. Il repose avec son épouse, la collectionneuse et mécène Marie-Madeleine née Fourgehon (1920-2000).

Sources : La graphométrie  » au service  » de l’embauche, un article de Katherine Aubé dans Le Monde, édition du 29 mars 1982. Date de création : 2022-09-19.

Monument

Inscriptions :

Marie-Madeleine SALCE, née FOURGEHON, 12 février 1920 – 5 mai 2000.
Elle fut toute de courage, de droiture et de pure bonté.
Jacques SALCE, 8 septembre 1922 – 17 juillet 2010.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 12 mars 2023