Marie Rôze, née Marie-Hippolyte Ponsin voit le jour à Paris, le 2 mars 1846. À l’âge de douze ans, sa famille envoie Marie Rôze en Angleterre pour son éducation, pendant deux ans. Elle rentre à Paris pour étudier avec Mocker et Auber au Conservatoire de Paris. Là elle reçoit deux prix, en 1865. La même année, âgée de seize ans, elle fait ses débuts à l’Opéra-Comique incarnant le rôle-titre de Marie, dans l’opéra d’Hérold, le 16 août 1865. Puis elle s’y produit trois saisons.
Son succès la conduit à des engagements auprès de l’Opéra de Paris, notamment dans le Faust de Gounod et en Angleterre avec le même rôle (1872). Bizet écrit Carmen avec la voix de Marie Rôze à l’esprit, mais elle refuse de créer le rôle-titre parce qu’elle le sent trop « scabreux ». Au début de 1875, elle chante dans Elijah de Mendelssohn avec George Bentham, Antoinette Sterling et Myron W. Whitney au Royal Albert Hall.
À partir de 1876, elle travaille avec la Compagnie d’opéra Carl Rosa au cours de leur tournée au Royaume-Uni et en Écosse, sur une période de dix ans. Elle chante plus d’une douzaine de rôles allant de Carmen et Manon à Marguerite. En 1877, elle est engagée par la Compagnie d’opéra Max Strakosch et fait ses débuts américains le 8 janvier 1878, à Philadelphie dans le rôle de Leonora, de La favorite de Donizetti.
Plus tard, elle parcourt les États-Unis avec la Compagnie d’opéra Carl Rosa entre 1883 et 1889 et s’est notamment fait remarquer pour son interprétation du rôle-titre de Carmen. En 1890, elle crée une école de musique et enseigne le chant à Paris. Elle effectue sa tournée d’adieux en 1894.
Marie Rôze est mariée à Jule E. Perkins, basse de l’opéra, mort en 1895. Son deuxième mari est l’un des fils de James Henry Mapleson (connu sous le nom de James, 1830-1901), un célèbre impresario. Ce fils, nommé Henry, est, comme son père, lieutenant-colonel (mort en 1927).
Ils divorcent ensuite. Son fils Raymond (1875-1920), qui effectue ses études à Bruxelles, est un temps directeur de Covent Garden et compositeur mineur. Son opéra Jeanne d’Arc (1913) est monté à la Royal Opera House, de Londres, en 1913 et à l’Opéra de Paris (Palais Garnier), en 1917.
Distinctions : plusieurs médailles pour ses actions lors de l’invasion allemande en France. Hommages : Le gouvernement français a commandé un buste de Marie Rôze dans son rôle de Galatée destiné à être érigé sur la tombe et a fait l’acquisition de deux de ses portraits, par Alexis Pérignon et Paul Emmanuel de Pommayrac. Ils pendent à la Bibliothèque de l’Opéra Garnier et à l’Opéra-Comique.
Sources : Baltzell (W.J.) Baltzell’s Dictionary of Musicians, première publication, 1910, éd. facsimile, Read Books, 2007 ; The New York Times, « Mme. Marie Roze: Arrival of the New Prima Donne of the Strakosch Company », 31 décembre 1877 ; The New York Times, « Marie Roze as Carmen: An Immense Audience in the Boston Globe Theatre », 11 novembre 1880 ; Baker (Theodore), Slonimsky (Nicolas) Dictionnaire biographique des musiciens, t. 3, P-Z, Paris, Robert Laffont, 1995, p. 3527 ; Bravo « Finding the Real Carmen », Fall 2016 ; Wikipedia. Date de création : 2008-05-10.