ROSENBERG Alexis, baron de REDE (1922-2004)
France

photo anonyme, jeune dans l'hôtel Lambert

Alexis Rosenberg, plus connu sous le nom de baron de Redé, voit le jour le 4 février 1922, à Zurich (Suisse). Son père, Oskar Adolf Rosenberg, premier baron de Redé, est un banquier juif austro-hongrois anobli en 1916 par l’empereur François-Joseph d’Autriche.

Cependant, le titre de baron de Redé ne figure pas dans l’Almanach de Gotha. De ce fait on a mis en doute sa validité. Mais, en 1916, quand on crée le titre, en pleine guerre mondiale, c’est peu avant l’effondrement des principautés allemandes et des empires centraux. Il est donc possible que la mise à jour de l’almanach n’était pas, alors, une urgence.

Ce financier avisé est le fondé de pouvoir du roi Nicolas de Monténégro. Il possède la plus jolie station balnéaire d’Allemagne, Heiligendamm, le « Deauville de la Baltique », dont il fait l’acquisition en 1924.

La mère d’Alexis, Edith von Kaullas, appartient à une riche famille de banquiers juifs allemands associés au roi de Wurtemberg dans la propriété de la banque de Wurtemberg.

Les Rosenberg mènent une existence cosmopolite. Oskar Adolf Rosenberg s’installe au Liechtenstein et il prend la nationalité. Puis il loue une suite de seize pièces dans un grand hôtel de Zurich (Suisse). Il y installe sa femme, son fils aîné, Hubert, et sa fille, atteinte de déficience mentale. C’est là que naît Alexis.

Gouvernantes et précepteurs veille sur les trois enfants. Ceux-ci sont élevés dans la religion protestante, bien que les deux familles soient de confession juive. En 1931, apprenant qu’elle est atteinte de leucémie, la mère d’Alexis se rend à Vienne auprès de son mari. Elle y apprend que celui-ci entretient une maîtresse à Paris. Sous le choc de cette révélation et épuisée par la maladie, elle meurt trois semaines plus tard.

Son père envoie alors Alexis, qui a neuf ans, à l’Institut Le Rosey, célèbre pension suisse où se côtoient les enfants de millionnaires et de familles royales. Il y est le condisciple du futur Rainier III de Monaco et du futur shah d’Iran, Mohammad Reza Pahlavi.

Ruiné, son père se suicide.

Témoignages (dans les mémoires de Roger Peyrefitte) :

« Un jour Arturo Lopez [-Willshaw] entre dans une banque new-yorkaise et aperçoit un ravissant et mince employé blond. Il l’invite à dîner et lui demande son nom : Alexis Rosenberg. C’est un homme très distingué, et qui a une sorte de génie des affaires. Il a réussi, non seulement à restaurer la fortune d’Arturo Lopez, mais encore à devenir plus riche que lui. Le Tout-Paris connaissait cette amitié, mais personne n’en parlait. Arturo était marié, Redé faisait la cour aux baronnes de Rothschild ou aux jeunes filles du monde. On annonçait de temps en temps ses fiançailles, et on faisait semblant d’y croire. Il fut éconduit d’une manière humiliante, lorsqu’il sollicita la main d’une fille du comte de Paris. »

Témoignage (de Pierre Bergé) :

« Arturo Lopez-Willshaw allait transformer sa vie tout entière. Ils vinrent vivre à Paris (en 1946) où Alexis occupa l’étage noble du fameux hôtel Lambert. Collectionneur avisé, il savait s’entourer d’objets d’art, de coupes de vermeil d’Augsbourg et de Dresde, d’émaux de Limoges et de Venise, qui ne pouvaient venir que de chez Nicolas Landau et de chez Kugel. Cet amateur aurait pu en remontrer à bien des professionnels. Il était d’une insatiable curiosité. Il y a vingt ans (1975), lorsque l’hôtel Lambert est à vendre, ses amis Guy et Marie-Hélène de Rothschild s’en rendirent les maîtres et le partagèrent avec lui. C’est là, dans ce lieu d’un autre âge, qu’il termina ses jours. »

Alexis de Redé est connu pour ses fêtes fastueuses, comme le « Bal des Têtes », en 1956, ou encore le « Bal oriental », en 1969. Celui-ci est pour lui une sorte « d’apothéose mondaine » et lui aurait coûté un million de dollars. Il en a l’idée à la suite de l’achat d’un mouchoir indien : les invitations sont la copie de ce mouchoir. Alexandre Serebriakoff dessine les plans de table du dîner.

Les personnalités les plus connues du Tout-Paris y assistent. Le maître de maison est costumé en prince mongol. Des éléphants en papier mâché accueillent les invités dans la cour de l’hôtel. Des « esclaves noirs » torse nu portent les torches dans le grand escalier menant à la salle de bal, tandis que des automates jouent de différents instruments, dans la majestueuse galerie d’Hercule.

Ce bal a fait l’objet de nombreux reportages, dans Vogue, Paris Match … et il reste l’un des plus célèbres de l’après-guerre.

A la mort de son compagnon de vingt ans, Arturo Lopez Willshaw, en 1962, il hérite de la moitié de la fortune et d’une partie de son importante collection d’art. Le baron décède le 8 juillet 2004 et sa messe de funérailles a lieu le 14 septembre 2004. Il repose avec son compagnon, le mécène Arturo Lopez Willshaw (1900-1962).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2108-06-26.

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Inscriptions : Aucune le concernant

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Date de la dernière mise à jour : 24 janvier 2023