Auguste Hilaire Rodanet voit le jour le 5 juin 1837, à Rochefort-sur-Mer (Charente-Maritime). C’est le fils de Hilaire Julien Rodanet, horloger, et d’Elisabeth Saumon (de Sénac), modiste et une des premières femmes photographes. Son père a fondé une fabrique de montres en 1836 et une école d’horlogerie à Rochefort-sur-Mer, en 1839. Son frère Alfred Rodanet sera aussi chronométrier à Bordeaux puis à Santiago du Chili..
Auguste Hilaire Rodanet devient horloger. En 1858, à l’âge de 21 ans, il remporte une médaille d’argent pour un chronomètre.
Le 30 aout 1865, il épouse Marie Anna Aubineau (1846-1906). Ils auront une fille, Marguerite (1866-1956), et deux fils, Albert Hilaire (1871-1955), futur avocat à la cour d’appel de Paris, et Emmanuel Pierre qui décèdera à 10 mois, en 1875.
En 1865, il crée sa maison d’horlogerie, A.-H. Rodanet, rue Vivienne à Paris. Il devient le premier agent de Patek Philippe en France pour distribuer des montres de la collaboration Rodanet-Patek Philippe avec celles de sa propre marque. A l’Exposition universelle de 1867 à Paris, il remporte une médaille d’or et une d’argent. Il se fait alors remarquer par les plus hauts dignitaires de son temps : l’empereur Napoléon III, l’empereur du Brésil, le roi d’Espagne, le roi de Bavière, le shah de Perse, le sultan de Zanzibar.
Par ailleurs, Auguste Hilaire Rodanet est président fondateur de l’Ecole d’Horlogerie et Mécanique de Précision à Paris, en 1880, et président de la Chambre syndicale de l’Horlogerie de Paris. De plus, il fait partie du Conseil Supérieur de l’enseignement technique et du conseil de surveillance de l’Assistance Publique.
Il est l’inventeur d’un échappement à ancre en ligne droite et d’un échappement à ancre latérale sans repos équidistants, en 1887.
En 1890, il fonde la marque « Horlogerie Rodanet de Paris », spécialisée dans l’horlogerie haut de gamme. Il construit aussi des chronomètres pour la marine nationale. Il participe à de très nombreuses expositions internationales où il récolte des prix : Philadelphie (Etats-Unis), en 1876, Sydney (Australie), en 1878, Chicago (Etats-Unis), en 1893, Bruxelles (Belgique), en 1897 …
En imposant le nom Rodanet auprès des cours royales et impériales, il confère à la marque son assise mondiale. Des personnalités comme Gustave Eiffel et Camille Saint-Saëns font le choix d’acquérir une montre Rodanet.
Vers 1900, la société Rodanet commercialise une montre Bulle. Celle ci est mise au point par Maurice Favre-Bulle et porte les signatures AH Rodanet et L. Senselme Sce. (Successeur).
A l’exposition de 1900, c’est le président du jury international des récompenses. Il assigne en justice Emmanuel Lipmann (1844-1913), créateur de la marque LIP car dans sa vitrine se trouve la mention « Hors-Concours », alors que les produits exposés n’y ont pas droit. Mais il est débouté.
Enfin, Auguste Hilaire Rodanet est aussi maire du 2ème arrondissement de Paris, entre 1904 et 1907.
Il décède à l’âge de 70 ans, le 26 août 1907, à son domicile du 82 rue Taitbout, à Paris (9ème). Son entreprise est reprise par la Maison Doffe succ. de Margaine, puis vers 1928 à Mme Sanselme, qui épouse M. Michel en 1937. Son neveu, Henri Rodanet est, entre autres, à l’origine des compteurs Jaeger, les premiers compteurs pour l’automobile et l’aviation, de la première montre-bracelet pour homme la Santos (Cartier) et du plus petit mouvement mécanique au monde, le Calibre 101 (Jaeger).
Publication : L’horlogerie astronomique et civile. Ses usages – ses progrès – son enseignement à Paris, Dunod (1903).
Distinctions : chevalier (9 juillet 1883), officier (23 avril 1887), commandeur (14 août 1900) de la Légion d’honneur.
Merci à Elsa Auriol Roy-Bry pour son aide dans la réalisation de cette notice.
Sources : Forumamontres.com ; https://hrodanet.com/ ; Base Léonore (Légion d’honneur) ; Archives départementales de Paris (Registre des entrées) ; Geneanet. Date de création : 2022-08-25.