RIZZO Willy (1928-2013)
Italie

Willy (Eros) Rizzo voit le jour le 22 octobre 1928 à Naples (Italie). Il se passionne très jeune pour la photographie. A douze ans, il réalise ses premiers clichés. Il fait le portrait de ses camarades de classe du lycée italien de la rue Sédillot à Paris avec l’appareil Agfa Box que lui a offert sa mère.

Dès 1944, il s’achète un Rolleiflex. Son idole est le photographe des magazines Vu et Le Détective, Gaston Paris qui lui dit un jour : « quand tu prends une photo, pense que tu fais un Fragonard ! Mais dans certains cas, appuie et pense après. ».

Willy Rizzo pénètre dans le monde du cinéma, et fréquente les studios de Billancourt et de Joinville notamment. Ciné MondialPoint de Vue, puis Images du Monde publient ses photos. Il couvre le Procès de Nuremberg en 1945/46. En 1947, il fait son premier séjour aux États-Unis pour le compte de l’agence anglaise Blackstar.

Il est engagé par Point de Vue et réalise ses premiers reportages. Il part en Tunisie sur la ligne Mareth, d’où il rapporte un reportage sur les carcasses de chars, publié par Life.

Après la guerre, il travaille pour France Dimanche et couvre le premier Festival de Cannes. A nouveau aux Etats Unis, il photographie la plupart des grandes vedettes des années 1945 à 1970 : Marilyn Monroe, Maria Callas, Sarah Vaughan, Gregory Peck…

Quand il rentre en France en 1949, il travaille à la création de Paris Match. Il y réalise la première couverture en couleur avec une photographie de Winston Churchill.

Le magazine l’envoie en 1952 en Indochine, avec un Leica 35 mm, deux Rolleiflex, quatre flashs électroniques et une chambre Linhof. Philippe Boegner, le directeur, veut obtenir des « des images différentes » ou inattendues, ce que ne permettent pas les photographes de l’Armée française.

Rizzo rencontre les généraux de Lattre de Tassigny et Salan et le commandant Bigeard. Il est le premier journaliste à pénétrer dans un camp de prisonniers Vietminh. Il couvre les combats du Tonkin, à la fin de 1952, et photographie aussi des tranchées. L’armée évitait ces clichés jusque-là car ils évoquent trop ceux la Première Guerre mondiale et ses bourbiers. De fait, ces images seront interdites de diffusion.

Ses photos déplaisent et agacent le commandement militaire qui les considère comme « spectaculaires ». Selon Le Monde, le général Salan, encore à la tête de l’armée en Indochine, a même déclaré :

« Si je revois Rizzo en Indochine, je l’encule devant mon bataillon ».

En effet, selon le quotidien, le photoreporter montre qu’en Indochine la France mène « une guerre et pas une opération de police ».

Il rentre en Europe photographier les stars et assurer la plupart des clichés de mode du journal. Paris-Match publie le 28 mars 1953 une série de photos artistiques, avec Picasso dessinant sur un tableau noir une tête de chèvre avec des craies de couleur. Il fait également la couverture de Paris Match en mars 1958 avec le tout jeune Yves Saint Laurent et son mannequin fétiche Victoire.

Au début des années 1960, il est à Milan, chez la Callas, qui hurle : « On a volé mon émeraude ! » et se rend compte que le personnel suspecte le photographe et son assistant. Hergé  a vent de l’anecdote dans les couloirs de Paris Match. Il s’en inspire pour un de ses personnages, le photographe Walter Rizotto, travaillant pour le magazine fictif Paris-Flash.

En 1959, il devient directeur artistique de Marie-Claire et travaille pour le magazine de mode Vogue.

En 1968, il part vivre à Rome et commence son travail de designer, d’abord pour ses besoins personnels. Il parvient à créer sa propre collection, influencé par de grands noms comme Le Corbusier. Il crée sa société, qui compte jusqu’à 150 salariés.

Une dizaine d’années plus tard, il délaisse son activité de designer pour rentrer en France. Il retourne alors à sa première passion, la photographie. Willy Rizzo meurt le 25 février 2013, à 84 ans, à Paris.

Ses photos ont été exposées à la galerie Staley & Wise à New York, à la Royal Academy of Arts et à la galerie Eric Franck Fine Art à Londres (Grande-Bretagne) et à la galerie Agathe Gaillard à Paris. Ses meubles ont été exposés au Metropolitan Museum of Art à New York.

Publications : Star Society (1991), Mes stars (en coll., 2003), Chanel par Willy Rizzo (Minerve, 2015).

Distinctions : Trophée Match d’or décerné par la Nuit des yeux d’or (1997).

Pour lire dans le Who is Who la biographie de Willy Rizzo      Pour voir des photos de Willy Rizzo sur son site

Sources : -. Date de création : 2013-03-12.

Photos

Monument

Inscriptions :

Willy RIZZO, 1928-2013, Artiste, Photographe Designer

Photos


Date de la dernière mise à jour : 12 août 2023