RITT Jean Eugène (1817-1898)
France

Président de l'Œuvre « La Bouchée de pain »

Jean Eugène Ritt voit le jour à Paris, le 23 mars 1817. Il passe son enfance à Strasbourg (Bas-Rhin). A 17 ans, il revient à Paris pour embrasser la carrière de comédien. Il joue principalement en banlieue dans des rôles secondaires. Le succès qui le fuit l’encourage à changer de métier. Médiocre comédien, il se transforme en homme d’affaires habile et ingénieux. Il vend des sangsues mécaniques puis de la viande à la criée au carreau des halles.

C’est le début de sa fortune. Pourtant, Eugène Ritt revient au théâtre, d’abord comme administrateur du Théâtre de l’Ambigu puis, en 1859 comme co-directeur. Il passe ensuite à l’Opéra-Comique qu’il codirige avec Adolphe de Leuwen (décembre 1862 – janvier 1870). C’est en septembre 1873 qu’il s’associe avec Henri La Rochelle pour codiriger le Théâtre de la Porte Saint Martin qui vient d’être reconstruit.

Le succès du Tour du Monde en 80 Jours (adapté par Ennery d’après le roman de Jules Verne), Lucrèce Borgia, Les Misérables ou Les deux orphelines font leur fortune. Le duo reprend également la direction du Théâtre de l’Ambigu avant de se séparer en 1878. En 1884, il est nommé directeur de l’Opéra Garnier qu’il codirige avec Pierre Gailhard pendant 7 ans (29 novembre 1884 – 31 décembre 1891).

La première année est désastreuse. Le choléra sévit dans Paris. Les théâtres sont déserts et le peu d’argent qui entre ne sert qu’au fonctionnement du bâtiment. Une anecdote rapporte qu’un soir, « le caissier ayant fait son bilan, après avoir payé toutes les dettes d’exploitation, présente comme actif une somme de 7 francs. Ritt, déjà malade depuis quelques mois, est mourant, il éprouve une telle secousse à l’annonce de cette situation que l’émotion lui est salutaire et que la commotion le remit sur pieds ».

Fort heureusement, l’Opéra redevint prospère. D’un caractère méticuleux, il ne quitte pas l’Opéra avant d’avoir épluché tous les comptes avec un soin méthodique. Considéré comme une figure très parisienne, d’un caractère affable, il est surnommé « le bon père Ritt. Il a un gout prononcé pour la musique. Après l’expiration de son privilège de directeur, devenu simple abonné, il se montre à toutes les représentations malgré son âge avancé.

A la fin de sa vie, Eugène Ritt se consacre à des activités philanthropiques, la présidence de l’Association des Artistes Dramatiques et de l’œuvre de bienfaisance « La bouchée de pain ». En 1869, il achète un terrain et une maison à Epinay-sous-Sénart (Essonne) pour en faire une demeure de campagne. Il fait raser la maison et en 1891, la maison telle que nous la connaissons sort de terre. Eugène devient également conseiller municipal.

Il décède le 11 mars 1898 à son domicile parisien du 6, rue de Balzac. Eugène Ritt s’est marié à deux reprises, avec Henriette Weller puis avec Rose Veller mais n’a pas eu d’enfant. Sa veuve adopte, en 1900, leur jeune protégée, Charlotte Lesbros épouse de Jacques Froment-Meurice, qui ajoute Ritt à son nom de jeune fille.

Pour lire sa biographie sur le site d’Epinay

Distinctions : chevalier (29 décembre 1885), officier (12 juillet 1891) de la légion d’honneur.

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2016-04-18.

Monument

Inscriptions : Famille J. RITT

Ici repose, Jean Eugène RITT, ancien directeur, de l’académie nationale de musique, président, de l’association des artistes dramatiques, président de l’œuvre de la  bouchée de pain, officier de la légion d’honneur, décédé le 11 mars 1898, à l’âge de 81 ans.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 14 août 2023