RENAUD François (1923-1975)
France

Juge, dit "le sheriff", assassiné en exercice

François Renaud voit le jour le 3 mars 1923, à Lyon (Rhône). C’est là qu’il commence ses études de droit qui seront interrompues par la guerre. Il rejoint alors le maquis, puis s’engage dans l’armée d’Alsace. Vient la libération, François Renaud obtient son diplôme de justice de Paix coloniale.

En 1956, il devient juge suppléant en Côte d’Ivoire, puis en Haute-Volta et au Niger. Il revient à Lyon en 1966. C’est un homme de bonne stature, il affiche un port altier, le teint halé et l’œil bleu vif. Il porte la moustache en crocs conquérante et bien lissée.

Ses tenues sont voyantes, à la limite excentrique, ce n’est pas l’image que l’on se fait d’un magistrat dans l’esprit populaire. C’est un juge passionné, se plongeant avec passion dans ses dossiers. Les auditions qu’il mène sont rudes et abruptes. En un peu moins de huit ans, il traite près de mille cinq cent affaires de droit commun. Il devient très vite la terreur des prévenus et de leurs avocats.

Les policiers n’échappent pas non plus à ses griffes, en retour, ces derniers ne l’apprécient guère. C’est aussi un homme de terrain, il n’hésite pas à faire des virées nocturnes dans les bars et les boîtes de nuit. Don Juan ou Play-boy sur le déclin, il fréquente un monde un peu glauque.

Mais, il sait qu’en s’aventurant dans les lieux que fréquentent ses adversaires, il obtient assurément des renseignements de la plus grande utilité, mais, il risque tout de même sa réputation. Mais, le jeudi 3 juillet 1975, vers 3 heures du matin, après avoir passé la soirée chez des amis, le juge François Renaud regagne son domicile sur les pentes de Fourvière.

Il gare sa voiture, et avec son amie qui l’accompagne, ils font les quelques pas jusqu’au domicile du juge. Mais, la vitre d’une voiture en stationnement descend, on peut apercevoir la silhouette de trois hommes. Le juge Renaud comprend immédiatement le danger et court avec son amie. Mais un coup de feu retentit ; il le touche dans le dos.

Il se traîne derrière une voiture, un homme s’approche et lui tire deux balles dans la nuque. Pour la première fois, en France, un juge en exercice vient d’être assassiné. On ne retrouve jamais ses assassins, après une enquête considérée comme bâclée. Pas moins de six juges d’instruction se succèdent en vain et un non-lieu est rendu en 1992.

Sources : -. Date de création : 2007-01-29.

Monument

Inscriptions :

Jean Maurice Victor GRANDJEAN septembre 1826 – 1 aout 1893.
François RENAUD 3 mars 1923 – 3 juillet 1975.
André RENAUD 18 décembre 1924 – 28 janvier 1983.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 20 mai 2022