RASPAIL François Vincent (1794-1878)
France

François Vincent Raspail nait à Carpentras (Vaucluse) le 29 janvier 1794. Son père occupe la fonction d’aubergiste à Carpentras. C’est un homme très pratiquant, catholique fervent et qui destine son fils à la prêtrise ou à entrer dans les ordres. Très jeune, François Vincent entre au séminaire d’Avignon. Mais on le renvoie pour indiscipline notoire. Il trouve bientôt place au collège de la ville où il devient régent.

Admirateur de l’empereur pendant les Cent Jours, il compose une ode restée fameuse, à la gloire de l’Aigle. Peu  après Waterloo et la chute de l’Empereur, on le révoque. Mais Raspail n’en a cure, il monte à Paris en 1816, entreprendre des études juridiques. Admis au collège Stanislas, il en est expulsé pour avoir osé avoir écrit des pamphlets républicains. Il devient alors pour vivre et pour financer ses études, surveillant. Dès lors, il s’éloigne peu à peu des convictions familiales et adhère à la Libre Pensée.

Extrait (de Théorie cellulaire 1825 – 1836) :

«Donnez-moi une vésicule animée de sa vitalité et je vous rendrai le monde organisé. A la Science hors de laquelle tout n’est que folie A la Science l’unique religion de l’avenir Son plus fervent et désintéressé croyant.»

En 1821, il édite un ouvrage : «Les Missionnaires en opposition avec les bonnes mœurs», véritable brûlot, qui fait scandale et occasionne une levée de boucliers. Dégoûté du droit, l’année suivante, il s’inscrit en faculté de médecine. Il valide deux options personnelles : La rédaction de plusieurs articles (remarqués sur les tissus animaux et végétaux) et son adhésion à la «Charbonnerie», société secrète conspirant contre le régime en place, organisée sur le modèle italien des « Ventes » (Une vente est une cellule de quelques conjurés).

A plusieurs reprises, il est incarcéré sous la Monarchie de Juillet comme Carbonaro. En 1830, l’ardent républicain qu’est Raspail, se joint au peuple parisien lors des Trois Glorieuses, les 29, 30 et 31 juillet, journées qui voient la chute du roi Charles X. Il est sérieusement blessé sur une barricade. A peine remis, il fonde un journal d’opposition républicaine, «Le Réformateur» et il préside la «Société des Amis du Peuple».

En 1832, le pouvoir dissoute cette société et le fait condamner à quinze mois de prison et cinq cent francs d’amende pour « «offense au Roi» ». Raspail s’installe comme médecin en 1832 et accède à la notoriété par la publication de deux travaux : Essai de chimie microscopique (1830) et Nouveau système de chimie organique, en 1833.

Il se préoccupe de questions sociales et s’intéresse à la vie dans les prisons qu’il cite comme son « «second domicile» ». Il se préoccupe également de la vie au travail et dans les manufactures où l’on meure beaucoup avant l’âge. On lui doit un ouvrage intitulé «Du bon usage de la Prison» (1834). Lors de l’une de ses nombreuses incarcérations, Raspail prend la tête de « «l’Association républicaine de défense de la liberté de la presse» ». En 1840, c’est un expert reconnu, sa déposition lors du procès de Marie Capelle, accusée d’avoir tué par le poison son mari fait grand bruit.

En 1843, il publie son Histoire naturelle de la santé et de la maladie, suivie par un Manuel annuaire de la santé, en 1845. Raspail est par ailleurs un des pionniers de l’hygiène et de l’antisepsie dans les classes populaires. On le lui reproche et cela lui vaut une condamnation, en 1846, de la faculté. En 1848, il est un des premiers à proclamer la République le 22 février. En fin 1848, Raspail fonde un nouveau journal, L’Ami du peuple.

Il est candidat socialiste à la présidence, mais ne réussit pas à se faire élire. En mai 1848, on l’arrête puis on le condamne à six ans de prison, en 1849. Mais sa peine est commuée en bannissement, il s’exile alors en Belgique pendant dix ans. Après l’amnistie, il devient député en 1869 jusqu’à 1878. Raspail fustige et condamne la répression sanglante de la Commune de Paris ainsi que la réaction qui s’en suit.

Ces prises de position lui valent encore des déboires judiciaires. François Vincent Raspail décède le 7 janvier 1878 à Arcueil (Val-de-Marne). Il repose avec son épouse, Henriette Troussot (1799-1853) et son fils, François Vincent Benjamin Raspail (1823-1899), député. Il est aussi le père d’Emile Raspail (1831-1887), ingénieur, industriel et maire d’Arcueil (Hauts-de-Seine).

Sources : Wikipedia.  Date de création : 2006-09-01.

Photos

Monument

Le tombeau est orné de la représentation d’un spectre dans son linceul, une main accrochée à des barreaux, représentant le fantôme de Mme Raspail décédée lors de l’emprisonnement de son mari. C’est une sculpture en marbre blanc d’Antoine Etex, de 1854.

Inscriptions : Famille RASPAIL

(Au bas de la statue) Adieu, avril 1853, Doullens.

François Vincent RASPAIL, né à Carpentras (Vaucluse),le 24 janvier 1794, mort à Arcueil (Seine), le 7 janvier 1878. Inhumé en ce lieu le 13 même mois.
Ici repose et nous attend, Henriette Adélaïde TROUSSOT, épouse de F.V. RASPAIL, née )à Paris le 18 avril 1799, décédée à Doullens le 8 mars 1853, victime de son dévouement conjugal, inhumée en ce lieu le 13 mars, cinquante mille citoyens ont accompagné jusqu’ici sa dépouille mortelle.
Marie Appoline RASPAIL, née à Paris le 24 octobre 1836, décédée à Monaco le 11 décembre 1876, inhumée en ce lieu le 17 du même mois.
De nombreuses députations couvrirent de couronnes, son cercueil à son passage à Lyon. La population de paris lui fit comme à sa mère, de grandioses funérailles.

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Date de la dernière mise à jour : 26 avril 2023