RAGON César Ernest (1805-1856)
France

Un témoin majeur de l’attentat de Fieschi

César Ernest Ragon voit le jour le 24 juin 1805, à Paris, de père inconnu. Il entre dans la garde nationale en aout 1830. Sergent en mai 1831, il passe capitaine d’état-major le 17 juin 1832.

Il est présent lors de l’attentat de Fieschi contre le roi Louis Philippe le 28 juillet 1835 et il témoignera ensuite de ce qu’il a vu. Il devient chef d’escadron le 26 janvier 1844, puis lieutenant-colonel le 28 janvier 1851.

César Ernest Ragon décède en mai 1856. Il repose avec sa mère, Anne Jeanne Marie Thérèse Ragon, décédée le 18 avril 1829, à l’âge de 57 ans.

Extrait (de l’Entendu du 7 août 1835, devant M. Logonidec, juge d’instruction délégué de sa déposition) :

« Déposition du capitaine Ragon, de la Garde nationale : […] Ragon, âgé de 30 ans, propriétaire, capitaine attaché à l’état-major général de la garde nationale de la Seine, demeurant à Paris, rue de Castiglione, n° 8. Je me trouvais, le 28 juillet dernier, dans le cortège du Roi, passant alors en revue celle des brigades de la garde nationale, commandée par le général Friant, auprès duquel je remplissais les fonctions d’aide-de-camp.

Je me trouvais un peu en arrière du Roi, à la gauche et dans la partie du pavé sur lequel le public formait une haie. Le public n’entamait pas considérablement le pavé, et quoique sa ligne fût flottante, elle occupait la place que la troupe eût couverte, s’il s’en est trouvé de ce côté. Je dépassais le poteau de la lanterne qui précède l’entrée du Jardin Turc, lorsqu’une forte explosion, semblable à celle d’un feu de peloton, vint frapper mes oreilles.

Mes yeux se portèrent rapidement vers le lieu d’où partait le bruit, mais je ne vis rien. Je jetai les yeux sur le Roi. Auprès de lui, mais, un peu en arrière, j’aperçus à terre le maréchal Mortier. A ses pieds, gisait un cheval, peut-être le sien; il est frappé au cou de deux ou trois balles ou lingots.

Près de là, j’en remarquai un second également renversé. Plusieurs gardes nationaux étaient également frappés; deux hommes et une femme, faisant partie des curieux, avaient été atteints dans les environs de la porte du concert du Jardin-Turc. Je n’ai vu aucun blessé de mon côté; cependant j’ai oui dire que quelques personnes avaient été atteintes dans cette partie du boulevard.

Mon premier mouvement est de me porter vers le Roi, lequel, après une courte halte, continua la revue. Je l’abandonnai à la rue voisine, à laquelle se trouvait appuyée une autre brigade, et je me dirigeai bientôt après vers la maison d’où est parti le feu et dans laquelle je pénétrai. Je n’y demeurai qu’un instant: des sapeurs étaient occupés à enfoncer une porte du rez-de-chaussée.)

Le général Friant, informé qu’au poste de la Galiote se trouvaient déposés plusieurs individus, objets de quelques soupçons, me donne l’ordre de les faire transférer dans un poste plus convenable. Il s’était alors écoulé une demi-heure depuis le moment de ma sortie de la maison.

J’éprouvai quelques difficultés dans l’exécution de cet ordre, parce que les détenus étaient à la disposition d’un commissaire de police. Je venais d’en trouver un pour autoriser ce transfèrement lorsque je vous rencontrai. Sur votre invitation, j’ai fait conduire ces individus à la préfecture de police. Je n’ai aucun renseignement à vous donner sur les auteurs ou sur les autres circonstances de cet événement. »

Distinctions : chevalier (10 juin 1837), officier (7 août 1852) de la Légion d’honneur.

Sources : Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922, p. 289 ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2016-04-13.

Photos

Monument

Inscriptions :

César Ernest RAGON, officier de l’ordre de la légion d’honneur, […], […] à Paris le 7 […], 51ème […].
Anne Jeanne Marie Thérèse, RAGON, décédée le 18 avril 1829, à l’âge de 57 ans.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 16 mai 2023