RABAUT de SAINT-ETIENNE Jean-Paul (1743-1793)
France

portrait par Joseph Boze, 1789 - Société de l'Histoire du Protestantisme Français
Député de la Convention

Jean-Paul Rabaut de Saint-Etienne nait à Nîmes (Gard), le 14 novembre 1743. C’est le fils du pasteur Paul Rabaut. Il passe toute son enfance dans l’angoisse et l’insécurité qui entoure alors les familles de pasteurs dites du « Désert ». En raison de ce climat le pasteur Rabaut envoie ses fils à Lausanne en pension, pour y poursuivre leur éducation. Ils font surtout des études de théologie.

Rabaut de Saint-Etienne devient pasteur à Lausanne, le 11 novembre 1764. On l’appelle aussitôt à Nîmes où il deviendra l’adjoint de son père. Il s’attache alors à une tâche immense, l’émancipation des protestants. Il tente d’améliorer le sort de ses coreligionnaires. Rabaut de Saint-Etienne se rend donc à Paris et entre en contact avec le général marquis de La Fayette, pour mettre fin à la proscription des protestants français.

Par l’intermédiaire de La Fayette, il rencontre le Ministre Malesherbes, lui aussi favorable à la cause protestante. Pour les protestants, il est vital d’obtenir un statut. Bon nombre soutiennent ce projet dans l’entourage de Louis XVI. On rédige des mémoires à cet effet. En fin 1786, Rabaut de Saint-Etienne est l’auteur d’un de ces mémoires. Il tente de faire pression pour que le texte qui sera adopté soit le plus libéral possible.

Finalement, Louis XVI signe l’édit des non-catholiques, dit Edit de Tolérance, le 7 novembre 1787. Il est limité au seul état-civil. Rabaut de Saint-Etienne déplore les limites imposées, mais se réjouit de la signature de ce texte, porte d’ouverture et d’espoir. Lors de la Révolution, il fait partie de la liste des membres de l’assemblée constituante de 1789.

Rabaut de Saint-Etienne devient député du Tiers-Etat pour la Sénéchaussée de Nîmes et de Beaucaire aux Etats-Généraux. Il signe le Serment du Jeu de Paume et on le nomme commissaire pour les conférences. Il est corédacteur de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Rabaut de Saint-Etienne devient président de l’assemblée Constituante, du 15 au 28 mars 1790. Il participe à l’élaboration de la Constitution de 1791.

Il fait la proposition de plusieurs décrètes relatifs à l’organisation de la Garde Nationale et de la Gendarmerie Nationale. Mais l’assemblée Constituante ayant décrété qu’aucun de ses membres ne pourrait faire partie de l’Assemblée législative, il se consacre à la rédaction d’un Précis de l’histoire de la Révolution. Il se fait élire député de l’Aube à la Convention nationale. Il y siège avec les Girondins et on le nomme au Comité de l’Agriculture.

Au sein de la Convention, il dénonce fermement la violation de la loi par la Commune de Paris. Lors du procès de Louis XVI, il propose de déclarer le monarque déchu coupable et de renvoyer au peuple l’application de la peine. Il vote pour la culpabilité, pour la ratification du jugement par le peuple, pour la détention pendant la guerre et le bannissement à la paix et pour le sursis. Il allégorise la réconciliation des religieux lors de la Révolution française.

Rabaut de Saint-Etienne devient président de l’assemblée du 24 janvier au 7 février 1793. Il devient membre de la Commission des Six, chargé de surveiller le tribunal extraordinaire, le 15 mars 1793. Il se prononce pour la mise en accusation de Jean Paul Marat. Rabaut de Saint-ETienne fait partie de la Commission extraordinaire des Douze, instituée pour la recherche des complots menaçant la représentation nationale. Il établit un rapport le 28 mai, justifiant l’arrestation d’Hébert.

La chute et l’arrestation des Girondins le font mettre en état d’arrestation le 2 juin. On le déclare traître à la patrie le 28 juillet. Il se soustrait au décrèt d’arrestation mais il est jugé et condamné. On exécute Rabaut de Saint-Etienne le 5 décembre 1793. Il est plus que probable que ses restes se trouvent aux catacombes, la sépulture du Père Lachaise si elle est bien celle de son frère, le député Jacques Antoine Rabaut, dit Rabaut-Pomier (1744-1820), ne serait en ce qui le concerne, qu’un cénotaphe. En effet, on n’a pas d’exemple que la famille ait récupéré le corps d’un supplicié guillotiné. Jules Moiroux le cite cependant.

Sources : Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922. Date de création : 2006-05-21.

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Date de la dernière mise à jour : 18 janvier 2024